Salon de Munich : le futur des salons de l’automobile ?

Voilà presque deux ans qu’aucun salon automobile majeur n’a eu lieu sur le Vieux Continent. Après le flop de l’édition 2019 du salon de Francfort, l’annulation des salons de Genève 2020 et 2021, ainsi que celle de Paris 2020, c’est au tour de Munich de relever le défi. Une première qui cache de nombreuses nouveautés. Seront-elles adoptées par les autres manifestations de ce type ?

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Le salon automobile : un concept dépassé ?

Cédric Morançais le 10/08/2021

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Depuis plusieurs années, les salons européens sont en parte de vitesse. En 2018, le Mondial de l’automobile de Paris dépassait péniblement le million de visiteurs, après un record à 1 460 803 entrées en 2004, Genève 2019 affichait une baisse du nombre de visiteurs de 9% par rapport à 2018 et Francfort enlevait le titre peu envié de « plus beau gadin » en 2019, avec 560 000 curieux, contre 810 000 en 2017, soit une chute de 31% d’une édition à l’autre. C’est d’ailleurs ce désamour qui a décidé les organisateurs de l’IAA (Internationale Automobil-Austellung, exposition automobile internationale) à changer de ville, préférant désormais Munich. Ajoutez à cela la pandémie de Covid-19 qui a conduit à l’annulation de deux salons de Genève (2020 et 2021) et d’un Mondial de l’automobile (2020), et vous comprendrez que le futur de ces expositions XXL parait, du moins sur notre continent, bien sombre.

Cela parait évident : les visiteurs sont prêts à s’acquitter d’un billet au coût élevé (18 € pour le Mondial de l’automobile 2018, 13 € pour Francfort 2019 et 16 CHF, soit environ 14 €, pour Genève 2019) s’ils sont certains de s’offrir une part de rêve pendant une journée. Mais les constructeurs, officiellement rebutés par le coût élevé de ce type d’évènement (25 millions d’euros pour BMW à Francfort en 2017), renoncent à être présents. Ford et Volvo ont ouvert le bal, suivis par de nombreux autres. Ainsi, l’ensemble du groupe Stellantis (Alfa Romeo, Citroën, DS Automobiles, Fiat, Opel, Peugeot…) a annoncé qu’il ne ferait pas le déplacement en Allemagne le mois prochain. Autre hic, les marques présentes, poussées par les autorités, ont tendance à mettre (trop ?) l’accent sur les voitures « propres ». Certes, ce type de modèles représente l’avenir du secteur, mais il ne fait pas vraiment rêver les amateurs de « bagnoles ». De plus, les nouveautés sont souvent dévoilées plusieurs jours, voire plusieurs semaines en amont, ce qui n’incite pas les visiteurs à se déplacer pour des autos que la presse, papier ou en ligne, a déjà largement détaillées. Enfin, les constructeurs privilégient désormais des évènements digitaux, à la fois beaucoup moins coûteux et capables d’attirer des internautes du monde entier.

Pour convaincre, l’édition 2021 du salon de Munich a donc opté pour une formule revue en profondeur. Formule qui devrait être adoptée, si elle se révèle concluante, par d’autres organisateurs, notamment ceux du Mondial de l’automobile 2022. Le salon français avait d’ailleurs déjà engagé sa mue forcée, suite à la défection de marques majeures.

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