Automobile et patrimoine
Après la crise des subprimes de 2008, le marché de la voiture de collection est devenu une nouvelle valeur refuge, attirant de nombreux néophytes, souvent bien plus intéressés par les perspectives de bénéfices que par la beauté des lignes ou la noblesse des mécaniques. Alors que la plupart des prix ont explosé en une décennie, l’automobile de collection reste-t-elle un bon placement ?
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Des stars qui font rêver
Cédric Morançais le 12/02/2019

RM Sotheby's
Régulièrement, les grands événements liés à l’automobile de collection sont l’occasion de ventes aux enchères où les sommes échangées se comptent en millions d’euros. Ce fut le cas, en décembre dernier, lors de la vente du Petersen Automotive Museum de Los Angeles, organisée par RM Sotheby’s, qui a rapporté plus de 34 millions d’euros pour 54 véhicules vendus (sur 68 présentés). Il est vrai que la Ferrari 290 MM de 1956 (pilotée à l’époque par Fangio) a fait le plus gros de ce chiffre avec plus de 19 millions d’euros. En 2015, un modèle semblable, lui aussi passé entre les mains de Fangio, avait toutefois dépassé les 25 millions d’euros. À des échelles plus raisonnables, plusieurs modèles ont largement dépassé les estimations. C’est le cas de la Jaguar Type E 1966 (vendue 114 000 €, et estimée entre 78 000 et 95 000 €) ou d’une Mercedes 600 Pullman de 1969, vendue 290 000 € (estimée 173 000 à 217 000 €). À noter qu’au début de la décennie, ce dernier modèle s’échangeait à moins de 100 000 €.
Cet aspect du marché, qui attire la plupart des regards, ne représente qu’une infime partie des voitures de collection vendues chaque année. Mais les modèles qui le composent se distinguent tous par leur rareté, leur mécanique d’exception, leur palmarès sportif et/ou le rôle qu’ils ont pu jouer dans l’histoire. Souvent destinées à rester dans un douillet garage, ces autos d’exception dont les valeurs moyennes ont plus que triplé depuis 2008, voient ces dernières se tasser depuis un peu plus d’un an. Un ralentissement engagé depuis 2014 selon le Top Index de l’HAGI. L’écroulement des valeurs, tel qu’il s’était produit en 1990, ne semble donc pas à l’ordre du jour. En revanche la fin des hausses exagérées pourrait bien amener certains investisseurs à se détourner du secteur et continuer à faire baisser le marché mondial des autos de collection vendues aux enchères.