Essai MINI Cooper

Jean-François Destin le 30/08/2001

BMW propriétaire de la marque Mini nous propose la version moderne d'une voiture culte encore très appréciée aujourd'hui.

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Présentation

Mini Cooper: Un héritage en demi-teinte

Les adorateurs et inconditionnels de l'inoubliable Mini apprécieront-ils cette version moderne de BMW? Oui de par sa silhouette craquante et reconnaissable qui, nous l'avons constaté durant notre essai, suscite un enthousiasme incroyable (de la part des hommes comme des femmes). Non lorsque la nouvelle Mini aura livré tous ses secrets à l'éventuelle clientèle qui pourrait y voir une nouvelle reine des villes.

Quarante ans plus tard, Rover puis BMW devenu propriétaire de la marque Mini n'ont pas pu rééditer l'exploit de ménager 4 places dans une carrosserie de trois mètres de long. Devant répondre aux normes de sécurité passive et offrir un confort moderne, la nouvelle Mini ne s'apparente plus à la citadine de poche tant appréciée. Avec 57 cm de plus en longueur et 27 cm en largeur, elle dépasse la tonne sur la bascule et vient se situer entre une Twingo et une Clio.

Ce surdimentionnement obligatoire ne saute pas aux yeux tant a été inspiré le design de cette fille de légende. Le contours de la silhouette, le pare brise pas trop incliné, le petit pavillon plat, les vitres de portières sans encadrement, la face avant, les roues rejetées aux quatre coins et les touches de plastique façon chrome respectent presque à la lettre l'esprit de l'ancienne Mini.

Ce parallèle se poursuit dans l'habitacle et au volant même si la sportivité de la nouvelle venue (pourtant beaucoup plus performante que l'ancienne) se trouve limitée par son fade moteur 1600 cm3, fruit d'un accord entre BMW et Chrysler.

Plus réussie que la New Beetle de VW, cette nouvelle interprétation moderne d'une gloire d'autrefois est assurée du succès. Produite à 100.000 exemplaires par an dans l'ancienne usine d'Oxford de Rover (où était assemblée la 75), la nouvelle Mini devrait trouver facilement (selon BMW) 2000 acheteurs en France durant le dernier quadrimestre 2001 et 8500 en 2002.

MINI Cooper MINI Cooper

Design

La grande réussite des designers aura été de conserver le capital "sympathie" de la glorieuse ancienne en élaborant un véhicule pourtant beaucoup plus imposant. Ce prolongement visuel s'explique par les proportions compartiment moteur/habitacle, une hauteur des vitres volontairement limitée sous un pavillon plat et des lignes arrière horizontales assorties de feux ne jouxtant pas les côtés du hayon.

Les optiques ovales, l'abondance de plastique façon chrome (pare-chocs, calandre, entourage des phares), le traitement peinture bi-ton (pavillon, rétros et jantes en noir ou blanc cassé) et des passages de roues marqués contribuent aussi à rappeler l'empreinte sportive de l'Austin-Morris Cooper d'antan.

Habitacle

Les responsables du style intérieur ont forcé le trait pour restituer l'ambiance de la Mini à partir de matériaux modernes et fonctionnels. Se côtoient ainsi le bon et le moins bon alors que la finition soignée exigée par BMW est bien au rendez-vous.

Les quinquagénaires repèreront tout de suite le grand cadran de vitesse au centre de la planche de bord. Un positionnement typique de celui de la Cooper d'origine à notre avis plus joli et lisible. Ils apprécieront aussi le clin d'œil rétro avec la rangée des tirettes de commandes (que l'on prolongeait autrefois avec de longues barrettes en plastique!).

Présent seulement sur la Cooper, le compte-tours placé derrière le volant fait un peu gadget et s'avère bien inutile compte tenu du manque de caractère du moteur. Se voulant high-tech, les contre-portes font appel à un beau plastique rappelant l'alu brossé. Un choix ni confortable, ni pratique.

Cette fois bien implanté face au pédalier, le siège de la nouvelle Mini offre évidemment une assise convenable (malgré un manque de maintien latéral) mais est-ce un souhait des ergonomistes pour conserver une certaine authenticité? La position de conduite reste perfectible malgré un réglage du volant en hauteur. A noter aussi les exécrables manettes d'ajustage des sièges et un accès rendu encore plus difficile aux deux places arrière d'appoint.

Le coffre de la Mini d'origine était lilliputien. Celui ci reste mesuré (160 dm3) mais on peut rabattre les dossiers des sièges arrière.

Parce que livrée sans roue de secours, la Mini dispose en dotation standard du système "MINI Mobility System". Logé dans le coffre, il comprend un vulcanisant et un compresseur à brancher sur la prise de bord. Néanmoins, une roue galette est prévue sur demande contre un supplément. Sachez encore qu'avec des roues de 16 ou 17 pouces, les pneus fournis permettent le roulage à plat pendant 150 km à une vitesse maxi de 80 km/h.

Châssis

Voies larges, empattement maximum, suspension moderne (McPherson triangulé à l'avant et essieu arrière multibras à l'arrière) et barre antiroulis sur chaque train: BMW n'a pas lésiné pour offrir à la Mini les liaisons au sol d'une grande routière.

En adoptant des réglages fermes, les techniciens ont entretenu le caractère sportif sans trop dégrader le confort. Mais la Mini One réservée à une clientèle plus large bénéficie d'une suspension plus agréable.

A noter encore une direction assistée très directe et un super freinage (puissant et endurant) assuré par quatre disques dont deux ventilés à l'avant. L'ABS, l'EBD (répartiteur) et le CBC (contrôle du freinage en courbe) font partie des équipements de série.

Une réserve toutefois au niveau des pneumatiques d'origine montés sur des roues de 15 pouces. Ils offrent une adhérence médiocre en conduite sportive. Les jantes de 16 équipées de Michelin Primacy en option à 310€ sont donc conseillées.

Moteur

Il s'agit d'un nouveau 1600 cm3, fruit d'une coopération technique entre BMW et Chrysler (intervenue avant que l'américain ne soit absorbé par Mercedes). Baptisé "Pentagon" et fabriqué exclusivement en Amérique du sud, il répond déjà aux futures normes antipollution Euro 4 et peut fonctionner avec tous les types d'essence à l'indice d'octane variant entre 91 et 98.

Ceci explique cela, il a plus de souffle que de caractère et même s'il développe 115 ch (soit 60 chevaux de plus que le 1000 cm3 de la Cooper des années 60), son tempérament déçoit un peu. Trop linéaire, il ne permet pas à la nouvelle Mini de retrouver les sensations et le côté feux follet de son aînée. La faute au système de dépollution mais surtout aux rapports trop longs de la boite de vitesse. Une transmission CVT à 6 rapports avec commande Steptronic disponible en option devrait être plus efficace.

A arbre à cames en tête et doté d'une culasse à 16 soupapes et d'une gestion Siemens EMS 2000, ce 1600 cm3 est limité à 90 ch sur la Mini One et porté à 160 ch sur la Cooper S.

Sur la route

Sérieusement construite et bien réglée, la Mini Cooper réunit bien des qualités et on ne s'ennuiera jamais à son volant. Vivante et docile, elle enroule facilement les tracés sinueux en ne montrant son caractère sous-vireur qu'à une cadence élevée. Un peu déconcertante au début, la direction très directe permet de placer la voiture au millimètre et le freinage autorise les décélérations tardives. On aurait aimé cependant un moteur un peu plus pointu et surtout un étagement des rapports de boite plus serré même au détriment de la consommation (10 litres en moyenne).

A très vive allure sur autoroute (avec de la patience, on parvient à friser le 200 km/h en pointe), la Mini Cooper montre sa rigueur de comportement, sa stabilité et un étonnant confort sonore.

Un peu sèche (surtout à l'arrière), la suspension partagera les avis mais BMW a eu raison de lui garder une certaine fermeté. Il conviendra d'essayer à la rentrée la Mini One typée plus souple.

MINI Cooper MINI Cooper

Equipements

La Mini Cooper réunit la direction assistée, les vitres avant et rétroviseurs à commande électrique, les quatre airbags (frontaux et latéraux), la fermeture centralisée des portes avec télécommande, l'indication de perte de pression d'un pneumatique, le volant (cuir) et le siège conducteur réglables en hauteur, l'air conditionné, l'autoradio cassette, l'embout d'échappement chromé, les jantes de 15 pouces en alu et le pavillon et la coque des rétroviseurs de couleur noire ou blanche.

Deux packs d'options sont proposés au choix à un prix unique de 1500 €.

Le "Fashion" ajoute la climatisation régulée, la sellerie cuir, le lecteur CD, l'ordinateur de bord et le "chrome line" extérieur.

Plus intéressant, le "Mint" y ajoute la sellerie cuir/sport, les anti-brouillard, le détecteur de pluie et les jantes de 16 pouces.

Fidèle à une tradition bien ancrée chez BMW, une kyrielle d'options peut "booster" la facture. Cela va de la fixation isofix pour siège enfant à 30 € au GPS à 2360 € en passant par le toit ouvrant électrique en verre à 5411F ou le "Park Distance Control" à 310 €.

Les chiffres
Prix 2001 : 16950 €

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