Essai MERCEDES S 400 d 4Matic Limousine AMG Line

Vincent Desmonts le 15/02/2021

Depuis des décennies, la Classe S incarne le summum automobile, avec un confort hors normes et une technologie toujours novatrice. Mais à l'heure où la modernité est plus volontiers incarnée par Tesla, que reste-t-il à la plus luxueuse des Mercedes ?

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Toujours la patronne ?

Colonne de direction rétractable en cas de choc, cellule de survie, ABS, airbag, ESP, régulateur de vitesse adaptatif… La liste des innovations technologiques qu'ont apporté les différentes générations de Mercedes Classe S (et leurs devancières) est longue comme le bras. Des innovations qui, le plus souvent, se sont largement démocratisées dans la foulée, voire sont devenues d'une telle évidence qu'elles tiennent désormais de l'obligation légale. Si bien qu'à chaque fois que cette « Sonderklasse » est renouvelée, c'est un petit événement dans le monde automobile : qu'est-ce que les ingénieurs de Stuttgart ont inventé cette fois-ci et qui finira dans nos humbles voitures dans les prochaines années ? Depuis quelques années, cependant, ce récit s'est un peu grippé. D'abord parce que l'époque où la Classe S était développée sans considération de coût est bien révolue. Ensuite parce qu'à force de surenchère en matière de confort et d'équipements parfois superflus, la Classe S a quelque peu perdu de vue son rôle de pionnière. Enfin parce qu'aux yeux du grand public, le porte-drapeau de l'innovation technologique dans l'automobile est aujourd'hui moins Mercedes que Tesla. Il n'en reste pas moins que personne n'a encore réussi à ravir à la Classe S le titre de best-seller mondial des berlines de luxe. En France, elle s'arroge ainsi 54 % de son (petit) segment, soit bon an mal an entre 500 et 650 unités. Surtout, la clientèle est ultra-fidèle : 80 % des acheteurs de Classe S… remplacent leur ancienne Classe S ! Du coup, forcément, les stylistes n'ont pas trop pris de risque : cette septième Mercedes à porter l'appellation « S » reste immédiatement identifiable. On notera tout de même des éléments marquants, comme la calandre agrandie, les feux arrière désormais étirés sur la largeur ou encore les poignées de portières escamotables. Comme ses devancières, la Classe S W223 se décline toujours en deux longueurs : 5,18 m pour la berline et carrément 5,29 m pour la limousine, les 11 cm de différence étant entièrement alloués à l'empattement, de manière à dégager un maximum d'espace aux places arrière.

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Vie de château

Pour un journaliste-essayeur, le test d'une nouvelle Classe S tient du casse-tête : faut-il commencer à l'avant… ou à l'arrière ? La question n'a rien de rhétorique car 60 % des Classe S vendues en France sont des versions Limousine, dont les propriétaires s'installent plus volontiers sur le siège arrière droit qu'au volant. Alors puisque la S 400 d 4Matic qui nous est confiée pour les prochaines 48 heures est justement une version longue, commençons cet essai aux places arrière et glissons-nous dans la peau d'un patron du CAC40 ! Mon chauffeur d'un jour me tient la (longue) portière et je découvre un intérieur somptueux aux sièges merveilleusement accueillants. Il faut dire que notre modèle d'essai dispose d'une sellerie en cuir Nappa délicatement surpiqué (inclus dans le Pack Exclusif à 4 200 €), mais surtout du Pack Business Class, facturé la bagatelle de… 34 500 € ! Un modique supplément qui vous ouvre les portes du paradis automobile, avec des sièges arrière électriques, massants, ventilés et qui peuvent se mettre en position quasi-couchette (inclinaison à 43,5 degrés). Celui du passager arrière droit dispose même d'un repose-pieds, tandis que le siège de devant peut être repoussé à l'extrême de façon à pouvoir étendre ses jambes pour une petite sieste ! Tant que vous y êtes, prenez également l'option « Sièges individuels confort » (3 400 €), qui remplace la place du milieu par une vaste console qui intègre notamment des tablettes repliables pour pouvoir travailler. Côté technologique, vous ne jalouserez pas votre chauffeur, puisque le Pack Business Class vous offre également deux écrans (tactiles) au dos des sièges avant, une tablette tactile pour commander l'ensemble ou encore un récepteur de télévision. Quant au système hi-fi Burmester 4D Surround, il rivalise avec les meilleures salles de cinéma grâce à ses 31 haut-parleurs, son ampli de 1 750 watts et même ses « exciters » dans les sièges, qui vibrent à l'unisson des basses ! Sensation étrange… et pour tout dire, pas très agréable. Rien à dire évidemment côté confort : dotée en série d'une suspension pneumatique et d'amortisseurs pilotés, la Classe S vous cajole. L'insonorisation est évidemment très soignée, même si l'on note tout de même quelques bruits aérodynamiques au niveau des rétroviseurs aux allures autoroutières. Le double vitrage – autrefois fourni de série sur une Classe S – est en effet facturé 1 400 €. Un peu mesquin !

Plein la vue !

Et pour le chauffeur, c'est comment ? Au volant, on commence par en prendre plein la vue, avec les incontournables interfaces numériques aux graphismes fins et élégants. Mais la Classe S peut y ajouter un affichage en relief des compteurs (dans le Pack Advantage à 6 550 €), grâce à un système de suivi du regard : tout simplement bluffant ! L'affichage tête haute XXL (inclus dans le Pack Premium à… 12 650 €) emploie quant à lui la réalité augmentée de façon à vous indiquer par superposition quelle direction prendre à un carrefour. En attendant l'arrivée d'une version hybride rechargeable, la Classe S est pour l'instant uniquement disponible avec des 6-cylindres diesel, de 286 ch pour la S 350 d et de 330 ch pour la S 400 d 4Matic. Dans les deux cas, l'onctuosité est au rendez-vous, les performances sont respectables (5,4 s au 0 à 100 km/h pour la S 400 d!), et si la sonorité mécanique est audible, elle est plaisante à l'oreille. Plus surprenant : en conduisant avec souplesse aux limitations de vitesse, nous avons réussi à afficher 6,5 l/100 km à l'ordinateur de bord sur un parcours routier et autoroutier. Impressionnant pour une limousine de deux tonnes et 330 ch ! Et si la Classe S se destine avant tout aux grands axes et à être menée à train de sénateur, elle acceptera pourtant d'être un peu brusquée, notamment grâce à suspension à trois modes (Confort, Sport et Sport+), mais aussi grâce à ses roues arrière directrices (option à 1 600 €), qui permettent de réduire de quasiment deux mètres le diamètre de braquage et d'améliorer l'agilité. Néanmoins, le poids viendra toujours se rappeler à votre bon souvenir…

Elle en a encore sous le coude !

Nous arrivons au terme de cet essai et je m'aperçois que je ne vous ai pas encore parlé des multiples airbags (un entre les passagers avant, deux pour les occupants des places arrière, un dans chaque ceintures de sécurité arrière…), de l'éclairage à LED matriciels « Digital light » comptant pas moins de 1,3 millions de pixels par phare et qui sera capable à terme de projeter des images sur la chaussée, ou encore du fait que l'auto sera prête pour la conduite autonome de niveau 3 dès lors que celle-ci sera autorisée en France. Oui, Tesla peut crâner, mais côté innovations, la Classe S en a encore sous le coude !

À retenir

quoteGénération après génération, la Classe S reste fidèle à elle-même : ultra-confortable, spacieuse et bardée de technologie, elle est toujours un splendide vaisseau amiral pour Mercedes. Du haut de ses presque cinquante ans, elle parvient même à en remontrer à quelques « jeunettes » électriques aux dents longues ! Mais son tarif atteint des sommets : comptez au minimum 100 600 €, tandis que notre S 400 d Limousine bien optionnée tutoyait les 170 000 €…
points fortsContenu technologique, confort, douceur mécanique, sobriété étonnante, performances respectables.
points faiblesOptions nombreuses et coûteuses, tarif élevé.
16.7

20
Les chiffres
Prix 2021 : 120 150 €
Puissance : 330 ch
0 à 100km/h : 5.4s
Conso mixte : 7.8 l/100 km
Emission de CO2 : 178 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
19/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
11/20

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Commentaires

avatar de tc50
tc50 a dit le 21-02-2021 à 08:43
Hélas pour elle fera toujours un peu 'taxi' sans parler de Tesla,qui aura mis un sacré coup de vieux!