Essai MASERATI GHIBLI TROFEO 580 ch

Walid Bouarab le 20/09/2021

Une imposante berline, pure propulsion et dont le généreux V8 ne trouve qu'un autobloquant pour contenir sa fougue, cela existe encore. Il s'agit de la Ghibli Trofeo, un magistral pied de nez de la part de Maserati, qui envoie ici un signal fort.

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Puissance 8

Non, le flamboyant Trident italien ne se résume pas aujourd'hui à de simples SUV carburant au diesel ou des berlines quatre-cylindres converties à la micro-hybridation. Maserati opère même actuellement un retour en force, s'appuyant sur une stratégie musclée et ambitieuse. Si la spectaculaire MC20 est venue remettre les pendules à l'heure dans le monde exclusif des supercars, le plan produit attendu n'en reste pas moins alléchant : nouveau SUV plus compact et sportif, remplacement de la sculpturale Gran Turismo, et un futur orienté vers l'électrique. En attendant, la gamme actuelle évolue, et pour le mieux. Après le Levante et la Quattroporte, c'est au tour de la « petite » Ghibli d'obtenir le prestigieux label Trofeo. Condition d'attribution ? Un V8 généreux, ronflant et bourré de couple. Une puissance de 580 ch, crachée par un bloc 3.8 biturbo étroitement dérivé de celui des cousines frappées du Cheval Cabré (Ferrari F8 et Roma). De quoi atteindre les 326 km/h, et d'en faire l'une des routières les plus rapides du monde.

Malgré l'effervescence présente sous son capot, la séduisante transalpine n'en garde pas moins une certaine discrétion. Point d'énormes appendices aérodynamiques, de logos à profusion, ou de boucliers largement ouvragés. La Ghibli capitalise sur une ligne qui traverse les années avec un certain charme, et une ambiance intérieure réussie. Certes, quelques détails de finition questionnent sur leur présence... Mais les magnifiques cuirs tendus, l'omniprésence de carbone et les petites touches d'Alcantara rehaussent une ambiance mêlant habilement sportivité et classicisme. Ici, les aiguilles du tableau de bord n'ont pas été remplacées par une dalle TFT, les touches de climatisation sont encore bien réelles et la traditionnelle horloge trône toujours au sommet de la planche de bord. Une atmosphère dans laquelle on se plongerait presque déjà avec une certaine nostalgie, tant la tendance actuelle fait la part belle au numérique.

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Passons rapidement sur les capacités d'accueil de la Ghibli, dont la banquette arrière étroite, et le coffre, moyen, n'en font pas une familiale idéale. Qu'importe, la suggestion du chef se situe à l'avant, derrière la toujours très démonstrative calandre. Au démarrage, l'oreille des avertis reconnaîtra qu'il ne s'agit pas ici de l'ancien 4,7 atmosphérique, et qui a fait de sa sonorité une véritable signature pour les anciennes Gran Turismo et Quattroporte. Grave et sourd, le ronronnement de ce 3,8 biturbo n'en reste pas moins racoleur, et laisse augurer d'une certaine maîtrise pour chanter juste. La Ghibli est un modèle qui nous est déjà familier. Une imposante berline, plutôt confortable et dynamiquement intéressante, offrant un bel équilibre et un feeling de direction réussi. Reste à savoir ce que ce bloc et les nouveaux réglages châssis apportent à cette italienne pur jus.

Forcément, avec 730 Nm renvoyés uniquement sur les roues arrière, et ce dès 2000 tr/min, la Ghibli Trofeo s'apprivoise. Sans les aides, la lourde berline en deviendrait presque délicate, et il faut alors savoir dompter une cavalerie visiblement bien nourrie. Plein dès les bas régimes, costaud au milieu et rageur au sommet, le V8 souffle la tempête, sans aucun temps d'arrêt jusqu'à la zone rouge. Une sacrée santé qui sait mettre à mal le train arrière pourtant généreusement garni de Pirelli P Zero. C'est donc avec parcimonie qu'il faut savoir user de la pédale de droite. Une façon de faire que l'on aurait presque oublié, tant les berlines supersoniques ont désormais toutes recourt à la transmission intégrale et autres régulateurs de couples. Pour la Ghibli, des watts, un autobloquant et de gros freins feront l'affaire. Histoire d'apprécier un train avant vif et plutôt précis, un équilibre de propulsion bien maitrisé, et plus globalement de réelles sensations dans un environnement pourtant feutré.

Mais il ne faut pas se leurrer, cette version Trofeo vendue près de 140 000 € résonne fortement comme un chant du cygne pour la Ghibli, qui connaîtra à moyen terme, une descendance littéralement survoltée, mais moins habile dans ses vocalises. Une manière de redorer le Trident, qui, tourné vers le futur, aura alors toutes ses cartes à jouer, dans un univers hautement électrifié.

À retenir

quoteSublime pied de nez à la conjoncture actuelle, cette Ghibli Trofeo est une Maserati pur jus : pleine de charmants défauts, et donc irrésistible. Solidement motorisée, sensationnelle et toujours aussi aguichante. Reste le tarif, musclé, et au niveau de rivales allemandes presque mieux armées.
points fortsMoteur vivant et percutant, châssis équilibré, intérieur à l'ambiance classique
points faiblesMotricité vite prise en défaut, boîte automatique peu rapide, quelques détails de finition.
14.9

20
Les chiffres
Prix 2021 : 135150 €
Puissance : 580 ch
0 à 100km/h : 4.3s
Emission de CO2 : 279 g/km
Notre avis
Note de coeur : 16/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
16/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
15/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
8/20

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