Essai LEXUS LC 500 cabriolet

Stéphane Schlesinger le 08/12/2020

L'ultramoderne Lexus LC se décline en cabriolet, mais celui-ci ne peut recevoir que le V8 5,0 l atmo, gros émetteur de CO2, et non la motorisation hybride. Alors, anachronisme roulant ou joie de tous les instants ?

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Son et lumière

La lutte contre le réchauffement climatique est perdue, alors autant en profiter. C'est peut-être ce raisonnement qui sous-tend la création du cabriolet Lexus LC500, doté d'un V8 atmosphérique, énorme et prodigue en CO2. Ce, alors que la marque japonaise s'est forgé une image écologique avec ses modèles hybrides…

Plus probablement, cette voiture se destine principalement à des marchés où l'on se préoccupe bien moins qu'en Europe des émissions de gaz à effet de serre, comme les Etats-Unis ou le Proche-Orient. En tout cas, on se réjouit de disposer encore chez nous d'autos équipées de ce genre de motorisation, en l'occurrence un 8-cylindres en V de 5,0 l à aspiration naturelle développant 464 ch, se passant de toute aide électrique. Il bénéficie tout de même d'une injection directe, d'un filtre à particules et s'attèle à une boîte automatique ne comptant pas moins de dix rapports qui devrait en permettre une exploitation optimale.

Plus originale est la carrosserie, extrêmement proche du concept qui l'annoncée au salon de Detroit 2019. Elle retient une capote multicouche et non un toit dur rétractable, qui s'ouvre et se replie en 15 s jusqu'à 50 km/h. Ce principe a pour avantage de limiter la prise de poids inhérente à l'ablation du toit, (qui impose de nombreux et pesants renforts de caisse) de préserver un peu d'espace aux places arrière (déjà très limitées sur le coupé) et de ne pas réduire le coffre à néant. Il n'en est pas loin, se limitant à 149 l, mais sur la version fermée, il ne bat aucun record, à 197 l. Le poids ? Il s'accroit d'une centaine de kilos, pour s'établir à 2 035 kg, une valeur énorme si on la met en rapport avec le volume utile. Cela se traduit par une consommation moyenne annoncée à un niveau relativement élevé (11,7 l/100 km), ce qui correspond à des émissions de CO2 de l'ordre de 275 g/km.

Lexus affirme que l'installation de cette capote, plus légère que le toit du coupé, même si on compte ses arceaux, réalisés en magnésium, participe de l'abaissement du centre de gravité de la voiture. Justement, comment se comporte-t-elle sur route ?

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Look extraordinaire

Nous bénéficions d'une série limitée Regatta (non, rien à voir avec Fiat) arborant une livrée bleue et blanche, censée rappeler l'univers des marinas. On en prend plein les yeux, d'autant que les jantes de 21'' sont chromées, mais le design de la voiture, ultramoderne, original et inspiré, en vaut la peine à mon sens. L'habitacle est bien dimensionné pour deux passagers, les places arrière n'étant que symboliques. Là encore, le dessin se révèle très original et la finition de fort belle facture. Les compteurs changent d'apparence au gré des modes de conduite choisis au moyen de la molette située à droite des instruments, mais, curieusement, l'écran central n'est pas tactile. Pour l'utiliser, on dispose d'un touch pad sur la console centrale assez peu pratique car trop sensible : mieux vaut parfois mieux passer par les commandes vocales, et se servir de l'appli GPS de son smartphone, la Lexus disposant d'une connexion Android Auto/Car Play. L'équipement apparaît complet – normal à ce niveau de prix – mais de prime abord, le siège manque vraiment de confort, d'autant que sa longueur d'assise ne se règle pas. Au démarrage, on a toutefois le sourire : le V8 sonne comme on l'attend, d'autant qu'un système intégré dans le tableau de bord amplifie sa voix. Avec la boîte, il forme un duo d'une grande douceur en conduite urbaine, alors que la suspension préserve bien les vertèbres. Ce n'est pas un confort de limousine, loin de là, mais le compromis rappelle celui d'une Aston Martin DB11 Volante, aussi, on se sent bien. Capote en place, l'isolation est excellente mais la visibilité reste limitée, aussi l'ôte-t-on vite fait, en utilisant le chauffage de nuque. Fort plaisante par temps frais, cette fonction s'avère terriblement compliquée à activer car, dépourvue d'accès direct, elle impose d'aller fouiller dans les sous-menus de l'écran central, à l'ergonomie foutraque. Heureusement, même sans filet antiremous, on est bien protégé des flux d'air.

Un châssis à la hauteur

Si on hausse le rythme, la Lexus conserve sa belle homogénéité grâce à un châssis très au point. Les trains roulants parfaitement guidés conjuguent adhérence et motricité à un très haut niveau, alors que le bon centrage des masses confère au comportement routier un excellent équilibre. La direction, judicieusement calibrée, se montre de surcroît assez prodigue en informations, de sorte qu'on se retrouve aux commandes d'un grand cabriolet qui certes semble conçu d'abord pour le cruising mais donne d'excellentes sensations en conduite rapide, où son agilité le fait paraître pour bien plus léger qu'il ne l'est ! Sur mauvaise route, de menues vibrations parcourent la caisse, mais sans excès et surtout, sans en aucune manière compromettre les qualités routières de cette GT du meilleur cru. Quant à lui, le moteur reste au centre de l'expérience de conduite. Il monte allègrement jusqu'à plus de 7 0000 tr/mn et gratifie de performances remarquables, synonymes de plaisir. Que c'est bon, un bloc atmo ! Quant à la boîte, douce, judicieuse dans ses choix de rapport et très réactive, elle le seconde idéalement. Finalement, on se laisse gagner par les charmes de cette Lexus qui, sous son apparence avant-gardiste, offre un savoureux agrément à l'ancienne. Surprise, à la longue, ses sièges se montrent finalement d'un confort appréciable et sans consommation n'a rien de délirant : la LC 500 a avalé une moyenne de 13 l/100 km au terme de cet essai, ce qui n'a strictement rien d'infâmant !

À retenir

quoteSous son allure ultramoderne, la Lexus LC500 Cabriolet offre des plaisirs à l'ancienne, grâce à son gros V8 atmo. Musical, puissant et allègre, celui-ci régale par son agrément tandis que la boîte auto permet d'en extraire le meilleur. Le châssis est plus qu'à la hauteur, tout comme le confort, alors que la consommation évite les excès. Reste à accepter l'ergonomie parfois horripilante, les places arrière aussi réduites que le coffre, et le prix élevé, aggravé par un malus maximal.
points fortsMoteur puissant et musical, boîte très réussie, performances, efficacité dynamique, qualité de fabrication et de finition, confort acceptable, consommation raisonnable.
points faiblesErgonomie parfois horripilante, places arrière décoratives, coffre minuscule, malus maximal, prix élevé.
15.7

20
Les chiffres
Prix 2020 : 130990 €
Puissance : 464 ch
0 à 100km/h : 5s
Conso mixte : 11.7 l/100 km
Emission de CO2 : 275 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
16/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
13/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
11/20

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