Essai CADILLAC CTS-V Coupé

David Lamboley le 15/01/2012

Lorsque Cadillac décide de radicaliser un coupé BCBG, ce n'est pas de la demi-mesure. La CTS-V Coupé, avec son V8 de Corvette ZR1 crachant 564 ch, est tout simplement la voiture la plus puissante de l'histoire de la marque !

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Présentation

Avec sa gueule de concept-car échappée d'un salon, la Cadillac CTS-V Coupé fait le show en permanence. Ses lignes sculpturales dévient rarement de leur trajectoire quasi-rectiligne, à moins de prendre la fuite en angle marqué. Cette version V ajoute quelques pincées de piment doux à travers une face avant percée d'entrées d'air agrandies, alors que l'arrière s'habille de tuyères un peu m'as-tu-vu.

L'habitacle, lui, suit la même logique. Son design ostentatoire cache une finition de très bon aloi, loin des standards américains et de leurs plastiques de mauvaise qualité. Ici, le cuir et l'aluminium partagent la vedette avec le noir laqué. Les sièges semi-bacquet Recaro, pour leur part, participent à une bonne ergonomie générale. Plusieurs ombres au tableau cependant, l'accès aux places arrière s'avère difficile, la visibilité reste médiocre et les commandes en pagaille n'ont rien d'intuitif.

Cette CTS-V Coupé assume donc à priori son côté bourgeois. Mais à travers cette version V, Cadillac a tout simplement décidé de la transformer en véritable dragster.

Effectivement, sous le capot, rien moins que le V8 à compresseur de la Corvette ZR1. Un monstre cubant 6,2 litres et délivrant 564 ch, comparable à la puissance délivrée par les Lamborghini Gallardio LP 560-4, Nissan GT-R ou Ferrari 458 Italia, excusez du peu…

Bref, dans la sphère des coupés, la Cadillac CTS-V est un cas d'espèce. D'autant qu'en termes de tarif, moins de 85 000 euros, le rapport prix/puissance/performances s'avère absolument remarquable.

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Design extérieur et intérieur

Pas de compas pour Cadillac ! Le style assez délirant du coupé CTS-V, proche d'un show-car, en fait une attraction permanente sur la route. Si vous souhaitez la discrétion, ce n'est donc pas l'engin idéal.

Dans le détail, la face avant identique à la berline et au break prend du muscle dans cette version ultra-sportive, qui semble avoir besoin d'un afflux d'air frais supplémentaire, mais c'est surtout toute la partie arrière qui interpelle.

Véritablement unique en son genre, cette poupe s'avère digne d'un vaisseau spatial, grosses tuyères comprises dans cette version V. La ceinture de caisse haute et les faibles surfaces vitrées, combinées à la ligne fatalement plongeante, donne une prestance impressionnante à cet engin carrément hors-normes.

L'intérieur, lui, s'avère également du genre moderne. Les matériaux nobles, les sièges semi-baquets Recaro et même la qualité des matériaux et de la finition sont assez étonnantes de la part d'une américaine.

Mais n'oublions pas que Cadillac a fait sa réputation sur l'opulence et le luxe. Même si nous n'en sommes pas encore là, voici un exemple à suivre par les marques américaines.

Mécanique, châssis

Si elle n'a rien d'un Meccano conçu à la va-vite, le « téléscopage CTS-V » mérite que l'on s'y attarde : sous le capot, ni plus ni moins que le V8 6,2 litres à compresseur volumétrique de la Corvette ZR1, avec 564 ch et 747 Nm à la clé, une paille !

Pour juguler cette cavalerie digne de la guerre de Sécession qui pousse à n'en plus finir dans un sifflement de cobra, une boîte automatique à convertisseur tout ce qu'il y a de plus conventionnel. Nous ne sommes pas chez AMG ! Le glissement omniprésent du convertisseur et la relative lenteur des passages de rapports en mode manuel, via les palettes au volant, ne permettent pas à cette Yankee de se mesurer aux Allemandes « qui en ont », plus sophistiquées et efficaces sur le plan de la transmission.

N'empêche, avec un 0 à 100 km/h exécuté en 4 secondes, il y a de quoi se faire quelques frissons. Chez Cadillac, le choix d'un différentiel à glissement limité a dû se poser en évidence. Effectivement, il est sollicité assez fréquemment, et l'antipatinage a fort à faire, notamment sur le mouillé.

Le châssis, pourtant, s'avère étonnant d'homogénéité aux allures usuelles, et même plus vite si affinités. Les amortisseurs à tarage variable, via un système qui a fait ses preuves depuis la Cadillac XLR et la Corvette C5, passent du relativement souple au ferme en un clin d'œil. Le hic, passé une certaine vitesse en courbe, c'est la masse : plus de deux tonnes ! Vous l'aurez deviné, la CTS-V Coupé n'a rien d'une ballerine et saura être plus efficace dans les grandes courbes que dans les petits virolos.

Sur la route

La Cadillac CTS-V Coupé impressionne par sa force et son pedigree, mais elle met son conducteur à l'aise assez rapidement. Plutôt sophistiquée dans son architecture, elle joue sur les deux tableaux : confort et puissance brute, sécurité et fun lorsqu'on l'exige…ou pas.

Bien entendu, les béquilles électroniques veillent au grain, et c'est tant mieux sous la pluie, mais restent déconnectables. On ne pourrait s'en passer au regard d'une telle puissance ! Sur le sec, les vitesses de passage en courbe en font un engin digne de pas mal d'Européennes.

En adoptant une allure raisonnable, le couple impressionnant du gros V8 et le glissement lent du convertisseur de la boîte Hydra-Matic à 6 rapports ne perturbent en rien le confort prodigué par cette avaleuse de bitume qui fait mine d'être BCBG. Le Magnetic Ride Control, composé d'amortisseurs à tarage variable utilisant la technologie magnéto-rhéologique, c'est à dire faisant appel à un fluide changeant de viscosité lorsqu'il est traversé par un courant électrique, permet également de rigidifier les appuis à la demande. Le train arrière s'avère étonnamment bien maîtrisé mais sait devenir très ludique lorsqu'on l'aiguillonne.

Les cervicales malmenées, c'est la spécialité de cette Américaine pur jus. Lorsque l'on décide de « mettre les gaz », on se demande même si nous n'avons pas deux réacteurs en plus cachés dans le bouclier arrière. Quelle poussée ! Alors clairement, mieux vaut se cramponner au volant !

À retenir

quoteSi l'on signe un pacte avec la CTS-V Coupé, il faudra accepter de lui donner de temps à autre sa pleine mesure. Il faudra alors maîtriser les ruades, la cavalcade des chevaux qui malmènent les cervicales et ce caractère impressionnant de force brute, illustrant cette démesure américaine toujours vivante. En un mot comme en cent, merci Cadillac !
points fortsStyle, finition très européenne, équipement complet, châssis homogène, caractère mécanique percutant.
points faiblesBoîte automatique lente, consommation gargantuesque.
14.6

20
Les chiffres
Prix 2011 : 84132 €
Puissance : 564 ch
0 à 100km/h : 4s
Conso mixte : 14.4 l/100 km
Emission de CO2 : 336 g/km
Notre avis
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
16/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
17/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
13/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
11/20

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Commentaires

avatar de Dartagnan
Dartagnan a dit le 18-01-2012 à 15:54
Detroit ne changera jamais.. perpétuel..chat qui esssaye d'attraper sa queue du Tape à l'oeil..du faire semblant
avatar de M.Rouet
M.Rouet a dit le 18-01-2012 à 09:24
Ah oui ! je comprends ! je n'avais pas tout lu ! ;) c'est pour " se la péter et ne pas passé inaperçu ?? à l'arrêt ! Vive le 21 décembre qu'on change de monde..;)
avatar de M.Rouet
M.Rouet a dit le 18-01-2012 à 09:22
euh... c'est pour quoi faire ? ;) j'en ai marre de ces radars...;)