Essai BMW M240i

Walid Bouarab le 13/05/2022

Les temps sont ce qu'ils sont. Et nous voilà à nous réjouir de la sortie d'une BMW bâtie sur une architecture de propulsion et mue par un six-en-ligne démonstratif. Avec sa nouvelle M240i, la marque allemande revient à des fondamentaux. La béhème idéale ?

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Comme on les M

L'honneur est sauf. En remplaçant sont petit coupé sportif, BMW a rassuré une bonne partie des puristes, nous les premiers. La nouvelle Série 2 aurait pu être bâtie sur une plateforme commune à la Série 1 et Série 2 Gran Coupé. Une architecture de traction, accueillant volontiers des petits trois-cylindres et déclinée sous différentes formes, de la citadine chez Mini, au monospace hybride rechargeable au sein même de la gamme « béhème » (Série 2 Active Tourer). Mais la marque bavaroise n'a jamais perdu de vue le client type de ce genre de véhicule, autrement plus passionné. Et la nouvelle Série 2 (tout court) d'opter pour la plateforme CLAR, utilisée par les grandes sœurs Série 3, 4 et même 7. Une base technique surdimensionnée pour un tel modèle ? Toujours est-il que cette solution technique nous permet aujourd'hui de découvrir une petite sportive appétissante, compacte avec ses 4,55 m, plutôt large, disponible en pure propulsion et surtout mue - entre autres - par un six-en-ligne 3.0 turbo de 374 ch. Pour rappel, la première M2 était moins puissante à son lancement. Vite, une route.

C'est dans le cadre du Tour Auto 2022, dont BMW est partenaire, que l'on a pu prendre le volant de cette nouvelle Série 2. Une étape parmi les cinq qui constituent ce rallye devenu mythique, entre La Baule et Limoges. En précédant les dizaines d'équipages dans le pool des ouvreurs, mené par un Ari Vatanen toujours très en forme, notre convoi file à bon rythme pour rallier les différentes étapes du tracé. Au programme, deux spéciales délicieusement sinueuses en pleine campagne, et un rapide passage par le Circuit du Val de Vienne au Vigeant. Les départs sont matinaux (aux alentours de 5h30 du matin), et il ne faut pas chômer pour toujours précéder les premiers participants d'une bonne heure (le temps à l'organisation de signaler tout changement sur l'itinéraire ou un potentiel danger).

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Notre monture est donc la version M240i. Une déclinaison qui, sur le papier, n'a pas grand-chose à envier à une véritable M. Son bloc, remarquable, produit 500 Nm de couple (dès 1900 tr/min), propulsant ainsi le coupé jusqu'à 100 km/h en seulement 4,3 secondes. Et il n'y a nul besoin de s'inquiéter de la présence de la transmission intégrale xDrive, tout aussi démonstrative que le reste de l'auto. Mais on y reviendra.

Notre périple débute donc depuis La Baule. La plupart des participants dorment encore, et notre M240i s'échappe presque discrètement du parc fermé. Le feulement du bloc laisse augurer d'une belle santé, mais on profite ici avant tout d'une polyvalence remarquable pour une sportive aussi aboutie. Les bagages bien calés dans le coffre de 390 l, position de conduite typiquement BMW idéale facilement trouvée, les 500 km de notre étape ne seront qu'une promenade de santé. L'allemande se montre douce à manier, très confortable malgré la monte spécifique de 19 pouces de notre modèle d'essai. La transmission automatique égrène les rapports dans une transparence totale et le moteur ronronne gentiment, même à bon rythme sur nationale. Voilà qui laisse augurer de réels talents de voyageuse des versions plus douces que sont les 220i au quatre-cylindres placide (184 ch) et 220d capable encore de convaincre les gros rouleurs (190 ch).

Après quelques dizaines de kilomètres effectués sur autoroute et grandes nationales, le roadbook nous plonge dans le cœur du sujet. Cap sur la campagne environnante, en s'assurant de ne pas tirer tout droit vers Limoges, histoire de faire durer le plaisir. On découvre alors une petite sportive à la direction pour le moins directe, et un train avant toujours aux aguets de la moindre sollicitation. C'est bon pour la précision de conduite, provoquant une inévitable envie d'augmenter le rythme. Inutile pour le moment de passer sur des modes de conduite plus radicaux dans leurs réglages, la première spéciale sur route fermée n'étant plus qu'à quelques kilomètres...

Cette M240i n'a peur ni des virages qui se referment, ni des bosses ingérées par un système d'amortissement piloté rigoureux. La facilité de conduite met en confiance, permettant de suivre, sans trop avoir à forcer, la M5 CS ouvreuse du peloton de tête...

Mais nous voilà arrivé à cette fameuse spéciale, l'heure de lâcher la bride. Après un rapide départ de Mr Vatanen dans sa M4 Compétition, nous sommes alignés sur la ligne de départ. 12 km de routes sinueuses à souhait, jonchées de chicanes formées par des duos de bottes de pailles, le tout clairsemé de badauds curieux, venus admirer les équipages riches et variés du Tour Auto. La présence de cette nouvelle Série 2 a tout de même titillé quelques connaisseurs.

Mise à feu du six-en-ligne, mode Sport Plus enclenché, nous voilà partis, projetés hors du dispositif de départ par l'excellente santé du moteur. Toujours disponible, dévoilant une excellente santé peu importe le régime et le rapport enclenché, il impose un tempo diabolique qui n'effraie pas une seconde la transmission automatique, qui sait jouer en rythme sans même à avoir à utiliser les palettes au volant. La M240i bondit de virage en virage sans jamais se désunir et réussit à être plus communicative que ses grandes sœurs plus imposantes. Son empattement court, ses voies larges et sa direction très directe en fait un parfait petit jouet pour l'exercice, que l'on achève au bout de quelques minutes. Seuls les freins, nous sont apparus peu endurants, la pédale du milieu prolongeant sa course sur les derniers kilomètres.

Sans perdre de vue l'exercice des ouvreurs, nous poursuivons notre épopée jusqu'au Circuit du Val de Vienne. Un tracé qui permet, sans trop d'arrière-pensée, d'aller encore plus loin, ESP déconnecté. La M240i dévoile ici un comportement très joueur même pour une transmission intégrale. Son secret, un différentiel arrière renvoyant tout le couple vers la roue extérieur au virage. Des sorties d'épingles en légère glisse, un équilibre quasi parfait et un souffle inépuisable laissent augurer d'une M2 tout simplement exceptionnelle. Voilà un modèle, dénué de toute hybridation, qui lance un grand vent de fraîcheur sur une industrie intimidée par les normes environnementales. Un modèle qui remet le plaisir de conduite au centre des débats, important pour l'histoire de BMW qui signe là une éclatante démonstration de savoir-faire.

À retenir

quoteLa BMW Série 2 rassure les puristes et cloue le bec aux tendances actuelles. Véritable sportive, aboutie, communicative et diablement efficace tout en restant joueuse, cette version M240i ne se dépare pas non plus d'une certaine polyvalence. Un must.
points fortsPhilosophie préservée, moteur percutant, châssis efficace et joueur
points faiblesFreinage en usage intensif, tarifs, espace arrière limité
15.9

20
Les chiffres
Prix 2022 : 59900 €
Puissance : 374 ch
0 à 100km/h : 4.3s
Conso mixte : 8.1 l/100 km
Emission de CO2 : 185 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
15/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
15/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
8/20

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