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CHRYSLER CROSSFIRE

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Stéphane Schlesinger le 17/09/2021

Basé sur le roadster Mercedes, le coupé Crossfire se signale par un design extraordinaire et ne retient que des moteurs nobles.

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Un SLK au style fort

CHRYSLER CROSSFIRE

On ne peut pas dire que la fusion Daimler-Chrysler ait été une réussite. Annoncée en fanfare en 1998, elle s'est vite transformée en absorption de Chrysler par Daimler, les cadres allemands se mettant à imposer leurs vues à leurs homologues américains. En découle un choc culturel et identitaire qui sera un des éléments menant cette fusion qui ne disait pas son nom à un échec total, soldé en décembre 2007. Durant ces quelques années conflictuelles naîtront tout de même quelques autos intéressantes, dont la Chrysler Crossfire. Le succès de l'Audi TT donne des idées outre-Atlantique, et rapidement, on se rend compte que la Mercedes SLK R170, une propulsion compacte, constituerait une excellente base pour développer une rivale. Ensuite, tout va vite. Dès 2001, un concept Crossfire, dessiné par Eric Stoddard, un petit gars de 25 ans, est présenté à Detroit. Il se situe tout à fait dans la lignée des véhicules-images au style fort, moderne et ludique qui constituent la marque de fabrique du groupe américain depuis la sulfureuse Viper de 1989. Son dessin court et râblé, où les roues arrière sont d'un diamètre supérieur à celles de l'avant, comporte son lot de références aux hot-rods, ces engins sportifs dont étaient friands les américains dans les années 30 et 40. Le pare-brise semblant en deux parties ramène également à cette époque-là. Très bien reçu, le concept reçoit le feu vert pour une production en série et le modèle définitif sort début 2003. Adapté par Joe Dehner aux diverses normes internationales, il s'écarte légèrement du modèle original, notamment par ses feux désormais horizontaux. Néanmoins, il demeure fort en caractère, du moins extérieurement. L'impact est fort ! En revanche, l'habitacle s'avère très sage. Normal car il récupère nombre d'éléments de celui du SLK. En fait, Chrysler n'a pas pu modifier de façon extensive la base de la Mercedes (elle en partage 39 % des composants, dont toute la mécanique et la plate-forme), et pousse le germanisme jusqu'à la produire chez Karmann… en Allemagne !

Sous le capot, c'est le V6 3,2 l (218 ch) du SLK 320 qui est à l'œuvre, attelé à une boîte 5 au choix manuelle ou automatique. Le Crossfire est commercialisé en octobre 2003 chez nous, à 38 300 €, soit 46 400 € actuels. C'est un peu cher mais l'équipement est complet : cuir, clim, ESP, hifi… Et le TT V6 coûte 4 000 € supplémentaires, tout comme le SLK 320 ! Bien accueilli par la presse, le Crossfire ne rencontre pourtant pas le succès escompté, même si fin 2004, un cabriolet et une version sportive SRT6 apparaissent. Cette dernière bénéficie du bloc de la SLK 32 AMG dégonflé de 354 à 330 ch mais rien n'y fait, les ventes ne décollent pas, même aux USA. Les évolutions s'arrêtent donc, et le Crossfire est retiré du marché en 2007. 85 000 unités ont été produites, bien loin des espérances donc.

Au volant

La ligne du Crossfire reste très originale de nos jours, l'habitacle moins. A bord, on se sent un peu confiné, et la visibilité vers l'arrière est quasi-nulle. Surtout, il n'y a que deux places. La finition, de bonne facture, se complète de nombreuses commandes d'origine Mercedes, à commencer par le commodo unique, à gauche du volant. Très souple et assez enclin à prendre des tours, le V6 est plaisant en ville, mais surtout, procure d'excellentes performances sur route et autoroute, alors que la boîte 5 automatique fait le job, sans brio ni faiblesse particulière. Comme on est pratiquement assis sur le train arrière, on ressent bien ce que fait le châssis, plus rigide que sur le SLK et bien équilibré, même si la direction à billes n'est pas des plus précises. La suspension réalise un bon compromis confort/maintien de caisse, contribuant à faire du Chrysler une monture agréable pour voyager. En jouant de l'accélérateur, on peut aussi le faire survirer. En somme, le Crossfire affiche une rigueur plus germanique qu'une joie de vivre à l'américaine. C'était là sa faiblesse à son lancement, mais actuellement, cela lui permet de se montrer à la fois rassurant et décalé.

Avenir

Mercedes oblige, le Crossfire est mécaniquement très robuste, mais des pépins électroniques peuvent survenir. La cote ? Elle a vite plongé, pour se situer aux alentours de 10 000 € il y a dix ans, voire 8 000 € il y a trois ans, en coupé 218 ch dépassant les 120 000 km. Elle a depuis tendance à reprendre légèrement. Le cabriolet réclame 3 000 € de plus.

Pour un SRT6 au kilométrage raisonnable (environ 100 000) comptez 14 000 € en coupé et 18 000 € en découvrable.

A ce prix, aucune « véritable » allemande n'en offre autant, ni le TT, ni le SLK.

3 points clés

- Look américain mais technologie allemande.

- Prix très abordables.

- Cote en hausse.

Evolution

2001 : Présentation du concept Crossfire au salon de Detroit.

2003 : Le modèle de série sort en début d'année et débarque en France en fin d'année.

2004 : Apparition du cabriolet et de la version sportive SRT-6.

2006 : Retrait de la SRT-6.

2007 : Fin de production en décembre.

Note au lecteur : ce guide ayant été publié le 17/09/2021, les prix indiqués pour les pièces et la côte des véhicules risquent de ne plus refléter l'état actuel du marché.

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