Salon de Genève 2006

Compte rendu

Jean-François Destin le 02/03/2006

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Une atmosphère ouatée, peu d'éclats de voix et des discours policés : le 76 ème Salon de Genève s'est ouvert à la presse dans un climat morose reflètant les mille et une incertitudes de l'industrie automobile.

Une atmosphère ouatée, peu d’éclats de voix et des discours policés : le 76 ème Salon de Genève (2-12 Mars 2006) s’est ouvert à la presse dans un climat morose reflétant les mille et une incertitudes de l’industrie automobile. Des interrogations s’exprimant dans tous les domaines : nouveaux modes de propulsion, respect de l’environnement, satisfaction d’une clientèle versatile et exigeante et rentabilité qui fait cruellement défaut même aux géants du secteur. General Motors, Ford, Daimler Chrysler, Volkswagen et d’autres ont tour à tour annoncé des licenciements, des fermetures d’usine et une gestion drastique des finances pour rebondir. Sans parler de la récente conférence de presse de Carlos Ghosn, le président de Renault dont les menaces voilées en cas d’échec du plan « contrat 2009 » alimentaient beaucoup de conversations sur le stand français.

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Dans les allées du Palexo, il n’était plus seulement question, comme à Francfort, des moteurs hybrides et de l’avance prise par Toyota mais de recherches tous azimut pour retravailler les moteurs. A partir de cylindrées moindres, il est possible d’obtenir de meilleurs rendements énergétiques tout en utilisant des carburants synthétiques, des biocarburants et du gaz naturel. Dans le cadre de son vaste programme « Blue Motion », Volkswagen présentait en Suisse une Polo consommant 3,9l aux cent et roulant à 176 km/h et surtout le très intéressant concept A. A mi-chemin entre un coupé sportif et un 4X4, cette étude, qui augure le nouveau visage de tous les modèles VW, est animée d’un 1400 cm3 fonctionnant au gaz naturel. Grâce à la double charge d’un compresseur et d’un turbo, ce petit 4 cylindres offre 150 ch et des performances propres dignes d’une berline de catégorie supérieure. Si l’utilisation du gaz naturel constitue une alternative encore perfectible, le 1400 cm3 TSI double charge en version 170 chevaux sera disponible dans quelques mois sur la Golf et le Touran avec des consommations moyennes autour de 7 litres aux cent !

Cette quête d’un moteur à haut rendement et basse consommation mobilise tous les constructeurs y compris les plus élitistes comme BMW qui présentait la version définitive de son coupé Z4 attendu à la rentrée. Avec 343 chevaux, son 6 cylindres lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 5 secondes tout en respectant largement les normes Euro IV. Didier Maitret, président de BMW France l’affirme, « la préservation de l’environnement nous concerne tous et si l’hybride est une voie intéressante que nous étudions avec GM et DaimlerChrsyler, les motoristes BMW estiment que les moteurs actuels essence et diesel disposent d’une marge de progression encore insoupçonnée. Pouvait-on imaginer il y a quelques années qu’une Serie 5 équipée d’un 2 litres diesel de 163 chevaux ne réclamerait que 5,9l en moyenne européenne ?»

Fabriquer des moteurs consommant moins, c’est bien, gagner des kilos, c’est encore mieux mais dans ce domaine, on attend toujours les champions. La Peugeot 207 seule réelle nouveauté d’un Salon assez pauvre en surprises pèse 150 kilos de plus que la 206. « Elle est plus grande, plus cossue et mieux équipée » se défend Bruno de Guibert, directeur de produit de Peugeot qui évoque aussi les contraintes de structure liées à la sécurité passive.

Chez Renault qui dévoilait l’Altica, une séduisante recherche de break de chasse sportif, on a mis l’accent sur la RS, sommet sportif d’une nouvelle gamme Clio très appréciée des Français. Avec 200 chevaux et un 215 km/h, elle séduira les amateurs de conduite sportive sans les ruiner à la pompe (6,9l en moyenne).

Comme l’avait annoncé Jean Martin Folz, président de PSA, au Mondial de Paris 2004, l’hybridation n’a de valeur qu’en mariant un diesel à un moteur électrique. Cette solution encore inédite (Toyota associe l’essence à l’électricité) s’est enfin concrétisée par l’apparition sur le stand Citroën à Genève du démonstrateur C4 Hybride. Ce prototype équipé d’un HDI 1600 cm3 de 92 ch et d’un moteur électrique de 16 KW s’octroie un bilan record (3,4l en cycle mixte et 90 grammes de CO² au kilomètre).

Ces coûteuses recherches pour faire durer nos réserves fossiles ne nous feront pas oublier que l’automobile est le seul produit au monde à susciter à la fois autant d’émotions et de plaisir. Et les constructeurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour nourrir les rêves des visiteurs.

Au rez de chaussée, nous avons apprécié le spider Alfa Romeo Brera découvert par Pininfarina alors que le coupé est signé Giugiaro, le concept C30 déjà montré à Détroit qui préfigure la future petite berline de Volvo, l’Aston Martin Rapid, le très innovant concept Genius de Hyundaï, la marque coréenne en pleine ascension et la Traveller de Mini confirmant l’arrivée dans la gamme Mini 2 (en fin 2006) d’un break loisirs. Un coup de chapeau aussi aux designers de Dacia, auteurs d’un concept « Steppe » annonçant, on l’espère, la commercialisation d’un break acidulé dans la gamme « low cost » Logan.

Pas de surprise chez les carrossiers au premier étage où Ferrari a monopolisé l’attention avec sa magnifique 599 GTB Fiorano remplaçante de la Maranello. V12 de 6 litres, 620 chevaux, 330 km/h, 21,3l en consommation et 225.000 €, on est à des années lumière de nos considérations évoquées plus haut. Mais avec 1600 kg seulement, la nouvelle Ferrari affiche un des meilleurs rapports poids/puissance du salon. Citons encore l’aérien concept X de Saab, le cabriolet Audi RS4 et son V8 de 420 chevaux et enfin la craquante Opel GT, clone des Pontiac Solstice et Saturne Skyline déjà en vente aux Etats Unis.

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