Saga Cadillac Eldorado

Saga Cadillac Eldorado Dans l'Amérique de l'après-guerre, opulente, triomphante et sure d'elle-même, l'automobile est marquée par l'apologie exacerbée du " toujours plus ". Cadillac reflète à l'envi cet esprit de surenchère permanente, au risque de verser parfois dans l'excès, voire la caricature. Question : de quelle voiture peut rêver l'Américain qui soit au-dessus qu'une Cadillac ? Réponse : une super Cadillac ! A ce jeu, la firme a excellé en faisant comprendre à sa riche clientèle que la possession d'une berline ou d'un " coupé de Ville " de la série 62 ne suffisait pas pour faire définitivement partie du sérail. Au début des années cinquante, alors que Cadillac supplante définitivement Packard dans la hiérarchie automobile d'outre-Atlantique, la production de la marque franchit le cap symbolique des cent mille voitures par an. Un remarquable succès qui comporte toutefois un revers. En accédant au rang de grand constructeur, la prestigieuse division de la General Motors risque de perdre son image d'exclusivité. D'autant que le gratin des marques européennes, Rolls-Royce, Mercedes ou Jaguar, diffuse au compte-gouttes et par le biais d'importateurs indépendants comme Max Hoffmann, des véhicules exclusifs, dont le caractère artisanal et le luxe très " Haute couture " ne peuvent que séduire les clients les plus égotistes. C'est à eux que s'adressera l'Eldorado.