Histoire : La Carrera-Panamericana 1950-1954

le 05/08/2005

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La Carrera Panamericana fut une course de vitesse organisée pour la première fois en 1950, afin de célébrer l'achèvement du tronçon mexicain de l'autoroute panaméricaine qui reliait Ciudad Juarez (près d'El Paso, dans le Texas) à El Ocotal (frontière du Guatemala).

Longue de plus de 3 000 km, cette épreuve - qui fut supprimée à partir de 1955 en raison du trop grand nombre d'accidents mortels qu'elle avait occasionné - durait de quatre à six jours et comportait huit étapes particulièrement difficiles étant donné l'état des routes qu'elle empruntait et les changements d'altitude (1 200 à 3 000 m) auxquels elle soumettait les pilotes. Dans un premier temps, l'épreuve reliait Ciudad Juarez à El Ocotal, puis suivit l'itinéraire inverse, du sud vers le nord.

L'itinéraire (programme original de 1951)
L'itinéraire (programme original de 1951) D.R.

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La Carrera Panamericana, également appelée Mexican Road Race, eut donc lieu cinq fois.

D'abord réservée uniquement aux voitures de tourisme, elle fut aussi ouverte à la catégorie Sport à partir de 1952. L'année suivante, elle fut inscrite au Championnat du monde des constructeurs. Sur les cent trente-deux voitures qui participèrent à la première édition, vingt et une étaient des Cadillac.

Les marques européennes engagées étaient peu nombreuses; car le règlement n'admettait que la présence de firmes ayant vendues au moins cinquante modèles et en comptant cinq cents autres en fabrication, ce qui favorisait les sociétés américaines. La victoire revint à l'Oldsmobile de McGriff et d'Elliott, suivie des Cadillac de Deal et Cresap (deuxièmes) et de AI et Roy Rogers (troisièmes) : l'Alfa Romeo 2500 à six cylindres de Taruffi terminait honorablement à la quatrième place.

En 1951, les organisateurs de la course permirent aux constructeurs d'apporter des modifications aux châssis et aux moteurs des voitures de série, à condition de garder intact l'arbre à cames. Ainsi, la firme Ferrari allongea le châssis de la 2560, qui était en fait une voiture sport, et la transforma de façon qu'elle fût conforme aux normes prévues pour la course.

Porsche appela plusieurs de ses modèles "Carrera" en hommage à cette course

Ascari-Villerosi Ferrari 1951
Ascari-Villerosi Ferrari 1951 D.R.

Pilotées par les équipages Taruffi.Chinetti d'une part, Ascari.Villoresi d'autre part, les deux Ferrari engagées firent une brillante démonstration, s'adjugeant les deux premières places. Elles précédaient la Chrysler de Sterling, qui était équipée d'un moteur à huit cylindres en V, d'une puissance de 220 ch.

Cette victoire italienne incita les organisateurs à établir une distinction entre les diverses voitures admises à participer à la Carrera.

En 1952, on créa deux classements distincts : l'un pour les voitures sport (soumises à aucune réglementation précise), l'autre pour les voitures de tourisme (qui devaient obligatoirement être dotées d'une carrosserie fermée et n'avoir qu'un seul carburateur).

Cette année-là, les huit étapes furent accomplies en cinq jours, le jour de repos ayant été supprimé. En dépit de l'importante participation italienne (trois Ferrari 4100, une 250 Mille Milles et cinq 212, ainsi que quatre Lancia Aurelia GT), ce furent les Mercedes 300 SL qui dominèrent la course panaméricaine, remportant la victoire avec Kling et la place d'honneur avec Lang. La troisième place revint à la Ferrari de Chinetti.


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Lancia Aurelia au départ (1951)
Lancia Aurelia au départ (1951) D.R.

La Carrera Panamericana de 1953 fut endeuillée par les accidents mortels de Bonetto (dont la Lancia s'écrasa contre un mur dans le village de Silao), d'Antonio Stagnoli et de Giuseppe Scotuzzi, victimes de l'éclatement d'un pneu alors qu'ils se trouvaient au volant d'une Ferrari, sur la route d'Oaxaca.

La course s'acheva sur une triple victoire des Lancia D 24 3 000 cm3, pilotées respectivement par Fangio, Taruffi et Castellotti. Ferrari connut un nouveau succès lors de la dernière édition, en 1954.

Maglioli, qui s'était déjà distingué l'année précédente en remportant plusieurs étapes de la course, fut premier au classement absolu devant son camarade d'équipe Phill Hill, avec cette fois cinq manches à son palmarès (contre trois pour Hill) ; il battit également le record de la course à plus de 170 km/h de moyenne.

Depuis quelques années, La Carrera Panamerica retrouve une certaine jeunesse avec une course historique, qui, à la manière d e notre Tour Auto, rassemble les autos historiques ayant participé à cette épreuve.


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