Semi-conducteurs : une crise qui va durer

C’est une autre crise qui a cours depuis le début de l’année. Mais celle-ci ne touche que ceux qui s’intéressent de près au monde de l’automobile... ou qui sont en attente de leur voiture neuve. Mauvaise nouvelle, certains spécialistes du secteur prédisent qu’elle va se poursuivre encore pas mal de temps. Et pas question de compter sur un vaccin pour s’en sortir.

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A quand la sortie du tunnel ?

Cédric Morançais le 14/09/2021

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Les conséquences de cette crise sont multiples pour les automobilistes. Cela commence par un allongement quasi-généralisé des délais de livraison des voitures neuves. Mais d’autres changements négatifs sont également apparus. Ainsi, il s’avère que plusieurs marques favorisent aujourd’hui la livraison des versions haut de gamme, de préférence, complétées de pas mal d’options, qui sont plus rentables. On relève également des niveaux de remise en baisse sur presque tous les modèles du marché. Si certains « perdent » ainsi 2 à 3 points de rabais, d’autres rognent les effets commerciaux plus notablement, de l’ordre de -5 à -10 points ! Les acheteurs auront donc, plus que jamais, des difficultés à faire de bonnes affaires. D’autant que, dans le même temps, les prix de vente des occasions de moins de trois ans, un pis-aller retenu par nombre d’automobilistes qui voulaient acheter une voiture neuve mais qui ne veulent ou ne peuvent pas attendre jusqu’à 9 mois leur nouvelle monture.

Equipementiers et constructeurs s’accordent pour dire que ce passage à vide va encore perdurer durant de longs mois. Les plus optimistes entrevoient un retour à la normale pour l’été 2022, mais la plupart évoquent désormais 2023. Lors de notre enquête, l’un des responsables des achats d’un grand groupe nous a même confié entrevoir des difficultés, certes décroissantes, jusqu’en 2025 ! Pour le moment, pas d’autres solutions pour les fabricants d’automobiles que de faire le dos rond en acceptant des délais à rallonge ainsi que des tarifs qui augmentent fortement. A noter que, jusqu’à présent, aucun constructeur n’a répercuté cette hausse du prix d’achat des semi-conducteurs sur ses tarifs catalogue, mais plusieurs nous ont confié que, si la hausse des prix se poursuivait au-delà de la fin de cette année, ils y seraient probablement contraints. Pour sortir de cette crise, une seule issue possible : construire de nouvelles usines et augmenter la production mondiale de semi-conducteurs. L’organisation professionnelles SEMI, qui regroupe la plupart des acteurs de ce secteur, a d’ailleurs indiqué, il y a quelques semaines, que 29 projets de constructions d’usine étaient actuellement en développement dans le monde. Mais seulement 3 devraient être implantées en Europe et aucune ne sera opérationnelle avant 2023. Sera-ce suffisant pour atteindre les objectifs de l’Union, à savoir doubler sa part de production de semi-conducteurs de 10 à 20 % du marché mondial ?

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