Le point sur la situation des constructeurs français

Comme la plupart des industriels de la planète, PSA et Renault ne traversent pas sans dommages la période actuelle. Et les incertitudes sur le futur sont, plus que jamais, nombreuses. Faut-il craindre pour l’avenir de l’automobile tricolore ?

sommaire :

Renault : une Alliance fragilisée

Cédric Morançais le 15/09/2020

Partagez

réagir

Renault Zoé
Renault Zoé Renault
Show-car Dacia Spring
Show-car Dacia Spring Dacia

Les évènements se sont davantage précipités pour le groupe porteur du Losange, lui aussi fort de 4 marques (Dacia, Lada, Samsung Motor et Renault) depuis 2 ans. La chute du Kaiser Ghosn a, en effet, mis à jour certaines faiblesses profondes. A commencer par la difficulté de trouver un successeur à l’ancien patron. Ce point semble toutefois réglé depuis le 1er juillet dernier avec l’arrivée de Luca de Meo, ancien dirigeant de Seat qui a largement participé au redressement. M. de Meo doit d’ailleurs présenter dans les prochaines semaines un plan choc dont on connait déjà quelques lignes. Parmi celles-ci, le départ de plusieurs milliers de collaborateurs est sans doute celle qui a fait le plus couler d’encre. Mais le cœur de cette nouvelle stratégie, c’est l’orientation et le plan produit de chacune des marques. Ainsi, Alpine semble pérennisé même si l’élargissement de la gamme à des modèles à plus fort potentiel (comprenez un ou des SUV) sera un passage obligé et assumé. Une politique qui a, toutes proportions gardées, réussit à Porsche depuis presque 20 ans, les bénéfices engrangés par les ventes de Macan et de Cayenne permettant d’assurer le développement d’une gamme toujours plus large de sportives. En parallèle, Dacia devrait s’émanciper au niveau mondial. Les Sandero, Logan et Duster badgés Renault sur certains marchés, tels que l’Amérique du sud et la Russie, devraient donc rapidement appartenir au passé. En parallèle, Luca de Meo ambitionne de faire avec Renault ce que Carlos Tavares est parvenu à réaliser avec Peugeot, à savoir une montée en gamme qui lui permet de se poser en rivale crédible de Volkswagen, soit à mi-chemin entre les généralistes et le premium. Pour cela, la gamme sera fortement réduite, les Talisman et Espace semblant d’ores et déjà condamnés. A la place, les investissements seront davantage concentrés sur des modèles de milieu de gamme, dont au moins 2 SUV supplémentaires, destinés à contrer plus efficacement que les actuels Kadjar et Koleos, les Peugeot 3008 et 5008.

L’Alliance avec Nissan-Mitsubishi vit, de son côté, des heures difficiles. Les relations ne sont plus au beau fixe depuis que, en 2018, Carlos Ghosn a lancé l’idée de la constitution d’un véritable groupe. Inconcevable pour les Japonais, ce « colonialisme économique » est, aujourd’hui, totalement oublié. Les échanges entre les deux groupes, toujours très limités malgré deux décennies de collaboration, devraient toutefois perdurer. En effet, ni Renault, qui a enregistré au 1er semestre les pertes les plus importantes de son histoire avec 7,3 milliards d’euros, ni Nissan ne peuvent se permettre de se retrouver seul sur un marché mondial toujours plus compétitif.

En revanche, au niveau de la gamme actuelle, Renault profite d’une avancée notable en matière de véhicules propres. La Zoé remporte un succès grandissant, y compris sur des marchés difficiles comme l’Allemagne, et de nombreuses nouveautés électriques sont attendus dans les prochains mois, à commencer par la Twingo. Un SUV compact puis une berline du même segment suivront. En complément, Renault propose, enfin, des véhicules hybrides, qu’ils soient full, comme la Clio, ou rechargeables, à l’instar des Captur et Mégane Estate. Là encore, ces technologies devraient être étendues à d’autres modèles, le premier d’entre eux devant être le futur Kadjar, prévu pour le printemps prochain.

Stellantis
Stellantis
article précédent  PSA : un mariage pour grossir

Page précédente
PSA : un mariage pour grossir

Partagez

réagir

Commentaires