Essai RENAULT Mégane 4 RS

Julien Marcos le 29/01/2018

Voici tout juste 14 ans que la firme au Losange propose une Megane signée Renault Sport pour concurrencer les Volkswagen Golf GTI, Seat Leon Cupra et Peugeot 308 GTI. La nouvelle génération, présentée en Espagne, met la barre encore plus haut. Voici notre essai haut en couleur !

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Orange Mécanique

C'est donc en 2004 que Renault a dévoilé sa première compacte sportive. La Renault Mégane 2 RS comptait alors 225 ch et disposait d'une vraie petite gamme, avec le choix entre une carrosserie 3 ou 5 portes, et même la possibilité d'opter pour un Diesel. La troisième génération de Renault Mégane RS dévoilée en 2009 optait pour un style de coupé et gagnait sérieusement en puissance, puisque ses versions ultimes atteindront les 275 ch.

La saga Renault Mégane RS, c'est aussi une lutte de tous les instants pour réaliser le meilleur temps dans la catégorie GTI, sur la boucle nord du Nürburgring. Un challenge très médiatisé qui a poussé les ingénieurs de Renault Sport à sans cesse repousser les limites de leur sportive.

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Des traits virils

Pas de jaloux, tous les aficionados de la Mégane RS cru 2018 rouleront en carrosserie 5 portes. Et ne seront pas déçus par le traitement esthétique de la GTI française. On retrouve bien évidemment les éléments de style typiques du modèle, comme ces feux en boomerang, mais cette version RS se distingue surtout par ses clins d'œils à la Formule 1 avec cette lame avant de type monoplace ou ces antibrouillards en forme de drapeau à damier. La Formule 1 a aussi inspiré les designers avec un dessin plus musclés des flancs de la bête, qui gagne des ailes élargies de 60 mm à l'avant et de 45 mm à l'arrière.

Vue de la poupe, cette Renault Mégane 4 RS se distingue par cet imposant voire massif bouclier, qui dispose de prises d'air latérales, mais aussi cet impressionnant diffuseur de voiture de course et cet échappement central, qui cache en fait deux sorties comme feue la Mégane 2 RS.

Enfin, le client aura le choix entre de très belles jantes de 18 pouces (de série) ou de 19 pouces.

Un habitacle timide

Si l'habitacle de la quatrième génération de Renault Mégane fait sans problème oublier celui de la mouture précédente, celui de la version Renault Sport manque d'exclusivité.On notera tout au plus quelques inserts de faux carbone et des surpiqûres rouges sur notre exemplaire. C'est à peu près tout. Heureusement, les sièges sport offrent un très bon maintien, mais le revêtement en peau retournée (que l'on retrouve aussi sur le volant) de notre exemplaire est malheureusement proposé en option (1500 €). Au chapitre des équipements, c'est copie quasi-conforme avec la Mégane GT, à l'exception toutefois d'un système d'éclairage plus performant et d'un bel écran multimédia de 8,7 pouces (tous deux fournis de série).

Un coeur d'Alpine

A l'issue de notre essai de l'Alpine A110, nous avions été emballés par sa mécanique 1,8 litre turbo. Nous étions donc particulièrement motivés à l'idée de pouvoir tester ce même 4 cylindres en définition Megane RS. Par rapport à sa cousine, la compacte GTI gagne près de 30 chevaux (280 étalons) et 70 Nm (390 Nm au total). Des valeurs que l'on situe dans la moyenne haute de son segment, surtout en ce qui concerne la valeur de couple.

Pourtant, les similitudes entre la Megane RS et l'Alpine A110 se limitent à la fiche technique. Plus lourde de 300 kg, mieux insonorisée, la compacte sportive n'offre pas du tout le même ressenti au volant.

Moins présent à l'échappement, et moins explosif, le 1,8 litre turbo offre deux visages. Plutôt très civilisé sur les modes de conduite standards, il donne heureusement davantage de caractère en actionnant le mode Sport via le bouton RS Drive. Les performances sont là (0 à 100 km/h en 5,8 secondes contre 6 s pour la Peugeot 308 GTI), et les passages de rapports de la boîte à double embrayage EDC se font sans à-coups et avec une belle réactivité. Pourtant, il manque un petit quelque chose...

Une boîte méca à conseiller

Ce petit truc en plus, c'est au volant de la version à boîte mécanique et sur le circuit de Jerez que nous allons le découvrir. Avec une masse légèrement inférieure et une commande de boîte travaillée en débattement et en étagement, la Renault Mégane 4 RS en transmission manuelle offre tout de suite un caractère supplémentaire. Les montées en régime se font ici plus viriles, et la mécanique donne davantage de voix, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Châssis Sport ou châssis Cup ?

Par rapport à ses concurrentes, la Renault Mégane RS (2018) a fait le choix des quatre roues directrices et des amortisseurs à butée hydraulique. Deux choix payants.

Le système Control se charge d'améliorer l'agilité et la précision de conduite, comme nous avons pu nous en rendre compte sur les petites routes sinueuses à souhait du Parc National de Grazalema et sur le circuit de Jerez.

L'amortissement à butée hydraulique permet à la Mégane RS de conserver un bon toucher de route en conduite de tous les jours, tout en offrant une bonne fermeté en conduite sportive. Pas besoin ainsi d'investir dans un coûteux système d'amortissement piloté électroniquement comme sur la concurrence germanique.

Toutefois, la masse plutôt élevée (1430 kg en EDC) rend l'auto moins ludique qu'une Peugeot 308 GTI, alors que la RS manque de mordant au freinage (sauf sur la version Cup).

Un Malus corsé

Le poids assez important de la Renault Mégane 4 RS s'explique en partie par la technologie embarquée, ce qui n'est pas sans impacter les consommations et cet injuste Malus qui pénalise la sportive française de 3113 à 4673 € supplémentaires selon les versions. Pourtant, vendue à partir de 37600 € en boîte mécanique et châssis sport, la Renault Mégane 4 RS se positionne plutôt bien par rapport à une Peugeot 308 GTI vendue 38700 € (avec un Malus de 953 €). Elle est en revanche la seule à disposer des quatre roues directrices et son équipement fait partie des plus complets.

À retenir

quoteSoyons clairs, la Renault Mégane 4 RS est une très bonne sportive, à la fois performante, agile et confortable pour un usage au quotidien. Elle manque toutefois d'un brin de folie si l'on opte pour la version à châssis sport et boîte EDC. Le bon compromis pour celui qui recherche une GTI enthousiasmante est sans doute de choisir la version à boîte mécanique et châssis Cup (1500 €), en attendant une Mégane RS Trophy de 300 ch prévue pour le mois de septembre 2018.
points fortsAgilité du 4 Control, compromis d'amortissement, grip des pneumatiques, bonnes performances, dotation technologique, aspects pratiques
points faiblesSonorité du moteur, masse assez élevée, présentation intérieure, malus
15.4

20
Les chiffres
Prix 2018 : 39400 €
Puissance : 280 ch
0 à 100km/h : 5.8s
Conso mixte : 6.9 l/100 km
Emission de CO2 : 155 g/km
Notre avis
Note de coeur : 15/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
17/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
16/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
15/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
13/20

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