Essai ALFA ROMEO Giulia GTAm

Walid Bouarab le 07/06/2021

Clin d'oeil à un illustre passé, l'Alfa Romeo Giulia GTAm renvoie à une passionnante période du Biscione. Cette époustouflante machine, riche en sensations, restera un modèle important pour l'histoire de la marque. Une éclatante démonstration de savoir-faire, un baroud d'honneur pour le plaisir automobile, qui ne se conjuguera bientôt qu'à l'électrification. Profitons-en.

Partagez

réagir

Une affaire de passionnés

GTA, pour Gran Turismo Allegerrita, comprenez « allégée ». Une chasse au poids effectuée par l'utilisation généreuse de carbone (bouclier avant, capot, extensions d'ailes, passages de roues, toit, aileron, diffuseur…). Les spectaculaires jantes de 20 pouces sont à écrou central et dans cette version extrême de notre essai, GTAm, la banquette fait place à un arceau et les vitres et lunette arrière sont fabriquées en polycarbonate. Le résultat, c'est un poids d'à peine 1 580 kg, permettant au très démonstratif V6 2.9 de 540 ch de doter cette Giulia GTAm d'un rapport poids-puissance de supercar. Les performances y gagnent, avec un 0 à 100 km/h expédié en 3,6 secondes et 300 km/h en vitesse de pointe.

Pensée et développée pour fendre l'air sans en subir les turbulences, cette Giulia GTA profite d'un aérodynamisme peaufiné. A l'avant, un splitter réglable sur 40 mm. A l'arrière, un énorme aileron ajustable, le tout manuellement. Chaque détail, du soubassement au dessin revu aux entrées et sorties d'air qui pullulent sur la carrosserie, a été savamment pensé pour optimiser les performances. A bord, l'ambiance course est de mise avec de réels baquets à la coque en carbone et des harnais Sabelt arrimés à l'arceau de protection. Pour le reste, la Giulia conserve sa planche de bord classique, plutôt bien finie et ici relevée d'un usage massif d'Alcantara.

Voir plus de photos

Moteur

Dès les premiers tours de roues, cette Giulia GTA impressionne par son niveau… de confort. Surprenant pour un modèle à la philosophie aussi radicale. Même à 170 km/h, le moteur ronronne à seulement 2 500 tr/min, l'amortissement reste progressif et la direction conserve une relative légèreté. La molette du DNA orientée sur le mode Dynamic fait immédiatement tomber un rapport, et l'accélérateur n'attend qu'une franche sollicitation du pied droit. Catapultée vers l'avant avec une certaine rage, l'italienne n'est jamais violente, mais consistante dans ses montées en régimes, solides et grisantes. La sonorité du moteur, libérée par la ligne d'échappement en titane signée Akrapovic enivre l'esprit, sans jamais tomber dans la caricature. La boîte 8 est toujours dans le bon tempo, même si on aurait apprécié des passages de rapport plus expéditifs. Direction ultra-directe mais finalement assez facile à doser, train avant rigoureux dans ses placements, amortissement strict favorisant la précision… Cette Giulia GTA ne se laisse pas déborder par de petites routes sinueuses, bosselées et au revêtement dégradé. Facile et prévisible, l'Italienne n'en délivre pas moins côté sensations. Sonorité retentissante, remises des gaz façon catapulte en haut du compte-tours, train arrière mobile mais jamais piégeur… Bref, une italienne sulfureuse mais domptable.

A Balocco, terre natale du label GTA, nous prenons le départ sur l'une des 27 pistes du site de développement de la marque. Fermement maintenus dans le baquet, harnais bouclé, arceau dans le rétroviseur central, nous sommes très vite plongés dans le bain de cette ambiance radicale. Sur cette piste, rapide d'une part avec ses grandes courbes, et plus techniques de l'autre, le choix a été fait de régler ses appendices aérodynamiques (splitter avant et aileron arrière) sur une position médiane. Les très collants Michelin Pilot Sport Cup 2 montés en températures, nous attaquons notre premier tour. Un terrain de jeu qui nous permet d'aller chercher le surplus de performances offertes par le moteur, situées haut dans les tours. Bride lâchée, cette Giulia explose et nous propulse de virage en virage sans jamais faire de rétention d'informations.

Communicative et vivante, l'italienne grise par ses performances, et son comportement précis. Le circuit nous permet de déconnecter toutes les aides (Race sur le DNA) et de découvrir la joyeuseté d'une cavalerie nourrie aux hormones. Jouissif. Les optimisations techniques de cette GTAm retardent le sous-virage, et verrouillent de manière autoritaire le travail déjà très minutieux des suspensions. Le grip est phénoménal (cette monte pneumatique est clairement typée piste), et le freinage des carbone-céramique, puissant et endurant.

On pourra toujours pointer le manque de ressenti de la direction, ou la position de conduite moins paramétrable qu'à bord d'une M3 Compétition (les baquets ne se règlent qu'en longitudinal). Mais pinailler sur ses quelques défauts reviendrait à occulter le plaisir procuré par cette Giulia GTA, une phénoménale machine à sensations.

Pour une expérience complète, la marque italienne livrera ses modèles pour la panoplie complète du gentleman driver. Et cela passe par exemple par des livrées de carrosseries réalisées par le centre de style de la marque. Des peintures qui renvoient aux plus belles réussites en course des GTA (Monza 1967, Mugello 1969, Silverstone 1972). De superbes fresques numérotées et facturées entre 8 500 et 14 400 €. Pour ceux qui opteront pour la GTAm, un casque Bell et une tenue complète de pilote (combinaison, gants, chaussures) Alpinestars seront offerts. Il est également possible de choisir une housse de protection personnalisée ou encore de prendre des cours de pilotage sur circuit.

Passionnante, grisante et intuitive, cette Giulia GTA marquera à coup sûr la saga des sportives Alfa Romeo. Oublions les considérations financières de ce modèle limité à 500 exemplaires et facturé plus de 176 000 € hors malus de 30 000 €. Cette GTAm est importante pour l'histoire, une fabuleuse maestria du constructeur italien qui signe ici l'un des derniers spécimens du genre. Une machine douée, et qui rend magistralement hommage au travail de ces passionnés, qui ont façonné l'aura du Biscione.

À retenir

quoteAlfa Romeo réussit là un coup de maître. Mais plus que la technique, hautement peaufinée, de cette époustouflante Giulia, c'est le symbole ici représenté qui fera date. Dernière machine aussi sensationnelle de la marque, la GTAm est un baroud d'honneur, en attendant la suivante, lourde et électrifiée..
points fortsConduite sensationnelle, moteur percutant, sonorité grisante, facilité, confort
points faiblesDirection manquant un poil de feeling, position de conduite, transmission pas assez rapide, prix
16

20
Les chiffres
Prix 2021 : 176 400 €
Puissance : 540 ch
0 à 100km/h : 3.6s
Conso mixte : 10.8 l/100 km
Emission de CO2 : 244 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
18/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
5/20

Partagez

réagir

Derniers essais ALFA ROMEO

ALFA ROMEO Giulia 2.0 280 Q4
ALFA ROMEO Giulia 2.0 280 Q4
ALFA ROMEO Giulia 2.9 V6 Biturbo AT8 Quadrifoglio
ALFA ROMEO Giulia 2.9 V6 Biturbo AT8 Quadrifoglio
ALFA ROMEO Giulia Quadrifoglio Verde
ALFA ROMEO Giulia Quadrifoglio Verde
Tous les essais ALFA ROMEO

Tags liés

Avis des propriétaires

Commentaires

avatar de kasper
kasper a dit le 13-06-2021 à 08:36
Quand allez vous comprendre que le tout électrique est une hérésie énergétique?au fil du temps je m?interroge de plus en plus sur le rôle des journalistes auto ??? Savent ils de quoi ils parlent ??