Salon de Genève 2003

Compte rendu

le 01/01/2003

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Le Salon de Genève s'est ouvert dans un climat à la fois morose et totalement décalé, mais s'affiche d'emblée comme l'un des meilleurs millésimes.

Amorce de récession, multiplication des plans sociaux, ventes d'automobile en net repli (-8% en France depuis le début de l'année), bourses en chute libre, attentisme des consommateurs face aux menaces de guerre : le Salon de Genève s'est ouvert au public le 6 mars 2003 (et pour 10 jours) dans un climat à la fois morose et totalement décalé.

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Morose parce que la plupart des constructeurs redoutent une exercice 2003 difficile quelle que soit l'issue du conflit irakien. A l'heure où l'ex géant Fiat tente une périlleuse restructuration, où Matra ferme ses portes, chacun sent bien que l'industrie automobile devra viser juste pour s'adapter aux nouveaux desiderata d'une clientèle plus mature, informée et exigeante.

Décalé, parce que les mille feux d'un Salon agrandi de 20.000 m2 qui mettent en valeur des décors de stands de plus en plus luxueux, pourraient laisser croire aux visiteurs que nous baignons dans une euphorie rassurante. Certes, la part du rêve doit toujours être préservée surtout dans le domaine automobile mais à Genève, terrain neutre par excellence, cette course à la puissance, à la performance et au grand luxe apparaît quelque peu indécente face à la préservation de l'environnement, à la raréfaction programmée du pétrole et à un renforcement de la sécurité routière dans les pays européens.

Dans les travées de Genève, on parlait davantage de performances et de technologie liés aux traditionnels moteurs à combustion interne que des avancées de l'hydrogène qui nous affranchira un jour des ressources fossiles, enjeu aujourd'hui du conflit américano-irakien.

Malgré ses convulsions multiples, l'industrie automobile qui poursuit ses acquisitions et regroupements a toujours su faire face à l'adversité à l'image de nos deux groupes nationaux, Renault et PSA Peugeot/Citroën qui s'en sortent plutôt bien. Le premier grâce à l'habile synergie développée avec Nissan, le second par de multiples coopérations techniques et commerciales (avec Toyota et Ford entre autres).

Dans ce Salon convivial apprécié de tous les acteurs du secteur, les Français ont su se mettre en avant. Renault qui avait pris soin de retirer à la hâte l'Avantime y dévoilait un superbe Scenic II (disponible au début de l'été) et la version CC (coupé/cabriolet) de la récente Mégane. Dans ce segment à la mode des cabriolets à toit rigide escamotable, Peugeot n'était pas en reste avec la version définitive de la 307 CC sans parler de l'intéressant concept-car Hoggar.

L'intérêt des Salons comme celui de Genève est d'embrasser presque d'un même regard la diversité de la construction automobile. De passer en quelques foulées de la petite Fiat Gingo appelée à remplacer la célèbre Panda à l'impressionnante Porsche Carrera GT tarifée à 390.000€ ! De découvrir d'une même pas la méchante Lamborghini Gallardo et la minuscule Citroën C2 compétition. De se mirer dans la gigantesque calandre de la nouvelle Rolls, première de l'ère BMW et en se retournant de découvrir la Mini abritant un moteur diesel Toyota. A notre sens un crime de lèse majesté.

C'est aussi à Genève plus qu'ailleurs que les stylistes italiens proche de chez eux aiment à s'exprimer. Vous aurez ainsi l'occasion de découvrir la Corvette revisitée par Giugiaro (Ital Design) à l'occasion de son 50 ème anniversaire, la Pininfarina " Enjoy ", voire la Bertone Birusa. Sans oublier d'autres études constructeurs comme la Nuvolari d'Audi, le VCC de Volvo et l'Airflite de Chrysler. Un bien beau Salon qui restera comme l'un des meilleurs millésimes.

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