Technique : Capotes : votre cabriolet sous haute protection

Didier Lainé le 01/01/2004

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Rappel

Le travail du sellier ne peut se concevoir qu'après un traitement approfondi de la carrosserie et de la structure portante. Avant d'être regarni, le bac à capote mérite au moins un nettoyage approfondi et parfois une réfection complète des tôles de séparation. En général, la corrosion s'y développe rapidement, l'évacuation des eaux stagnantes étant souvent rendue difficile par l'obturation progressive des conduits d'évacuation (ici une Mercedes 190 SL).
Le travail du sellier ne peut se concevoir qu'après un traitement approfondi de la carrosserie et de la structure portante. Avant d'être regarni, le bac à capote mérite au moins un nettoyage approfondi et parfois une réfection complète des tôles de séparation. En général, la corrosion s'y développe rapidement, l'évacuation des eaux stagnantes étant souvent rendue difficile par l'obturation progressive des conduits d'évacuation (ici une Mercedes 190 SL). D.R.
Mercedes 280 SE cabriolet : sur ce genre de modèle, la réfection de la capote représente un
Mercedes 280 SE cabriolet : sur ce genre de modèle, la réfection de la capote représente un D.R.

Certaines publicités émanant de sociétés de vente par correspondance peuvent laisser croire qu’une capote se remplace aisément à domicile pour moins de 150€. Il suffit de passer commande d’un kit en PVC à poser soi-même et de disposer d’un outillage minimum.

Ces annonces concernent généralement les cabriolets anglais d’un type courant (MG B, Triumph Spitfire, etc…) dont la capote et le mécanisme apparaissent plutôt rudimentaires. En pratique, la pose du kit se révèle souvent hasardeuse, contrairement à ce que prétend le mode d’emploi. Les dimensions ne correspondent pas toujours aux mesures d’origine et de nombreux ajustages sont à prévoir. Quant à résistance de la toile, elle est proportionnelle au prix affiché. Au final, on risque de s’y casser les ongles. Et de rouler en permanence avec des courants d’air et une moquette trempée...

Travail à la carte

Cadillac Convertible 1955 : les grands gabarits compliquent évidemment le travail du sellier qui doit prendre en compte le poids des matériaux utilisés, leur tension et leur élasticité sur une telle surface. La capote doit en outre résister durablement aux efforts qu'exigent les systèmes de commande électrique. Beaucoup d'essais à blanc en perspective...
Cadillac Convertible 1955 : les grands gabarits compliquent évidemment le travail du sellier qui doit prendre en compte le poids des matériaux utilisés, leur tension et leur élasticité sur une telle surface. La capote doit en outre résister durablement aux efforts qu'exigent les systèmes de commande électrique. Beaucoup d'essais à blanc en perspective... D.R.
Des capotes en kit
Des capotes en kit "prêt à poser" sont proposés aujourd'hui à des tarifs très raisonnables (150 à 200 €) pour la plupart des petits roadsters anglais des années 50 et 60, comme la célèbrissime MGB. Reste que la qualité n'est pas exceptionnelle et que la pose demande tout de même un certain savoir-faire. D.R.

De fait, ce genre d’intervention nécessite un réel savoir-faire professionnel et un coup de main sanctionné par l’expérience. Une expérience que revendiquent justement les selliers automobiles. Dans la plupart des cas, mieux vaut donc en passer par leurs services.

L’investissement en vaut la peine : le bon ajustage d’une toile de capote conditionne en effet la tenue dans le temps d’un cabriolet. Et donc, sa valeur de revente.

Avant toute opération sur la toile ou sa doublure, le sellier automobile procède toujours à un examen des armatures métalliques et de leur bon fonctionnement. Avec le temps et du fait des vibrations structurelles propres aux cabriolets, celles-ci ont tendance à jouer, voire à se déformer. Sans parler de leur vieillissement naturel résultant de la corrosion. Si une réfection du mécanisme et des arceaux apparaissent indispensables, le sellier fait généralement appel à un sous-traitant spécialisé en sa qualité de «maître d’œuvre». Ce qui signifie qu’il assume la pleine responsabilité du «chantier» du début à son terme.

Comme tous les artisans, les selliers automobiles travaillent «à la carte». Leur compétence professionnelle leur permet en principe d’intervenir sur n’importe quel cabriolet et de proposer des solutions adaptées aux désirs du client comme à ses possibilités budgétaires.

Matières et couleurs

La réfection d'une capote sur un Torpedo des années 20 ou 30 fait le plus souvent appel au coup de main de l'homme de l'art, le travail relevant en l'espèce du sur-mesure. Budget élevé à prévoir mais un résultat irréprochable garantit généralement des années de tranquillité sans fuites ni courants d'air parasites...
La réfection d'une capote sur un Torpedo des années 20 ou 30 fait le plus souvent appel au coup de main de l'homme de l'art, le travail relevant en l'espèce du sur-mesure. Budget élevé à prévoir mais un résultat irréprochable garantit généralement des années de tranquillité sans fuites ni courants d'air parasites... D.R.

Le prix à payer dépend, entre autres, de la qualité de la toile employée et du montage éventuel d’une matelassure et d’un ciel de toit garantissant une meilleure étanchéité et une insonorisation plus convaincante. Quant au travail proprement dit, il est, bien sûr, fonction de la complexité du montage. Si quelques heures suffisent pour remplacer la capote d’une MG B, plusieurs jours ne sont pas de trop pour traiter de façon appropriée une Aston Martin Vantage ou une Rolls Royce Corniche.

Pour les modèles les plus courants, le PVC peut convenir comme matériau "de base". Mais les artisans n’apprécient guère cette matière synthétique qui manque de souplesse et n’assure qu’une médiocre protection thermique. Si l’on possède un cabriolet de prestige, une toile en dralon ou en Alpaga semble plus appropriée. Mais attention au choix de la couleur : certaines matières ont tendance à déteindre et se chargent plus facilement de poussières et de tâches d’humidité en surface. Quant aux teintes trop claires, elles accentuent logiquement les traces de pliure et les marques d’usure.

Le juste prix du confort


D.R.

D.R.

S’agissant des garnitures employées pour les doublures, le pire cotoie le meilleur. En l’espèce, le crin est préférable aux mousses synthétiques mais c’est là encore une question de budget et de finalité.

Quant à la qualité du travail, elle se mesure aussi à l’œil nu. La capote doit présenter un aspect parfaitement tendu tout en restant souple au toucher. Et les coutures trahissent tout autant la main du bon faiseur. Accessoirement, on vérifiera la facilité de pliage et la façon dont la toile réagit en élasticité lorsqu’elle est en tension. De même, la bonne fixation des joints d’étanchéité autour des vitres et l’ajustage de la lunette arrière (qu’elle soit en plastique ou en verre) révèlent le savoir-faire du professionnel.

Les prix pratiqués varient sensiblement selon la nature du travail et du modèle : de quelques centaines à plusieurs milliers d’Euros. Un budget conséquent aux yeux de certains mais qui se justifie parfaitement à l’usage. Une capote de qualité montée dans les règles de l’art peut assurer des années de protection tout en procurant un agréable confort de marche, sans bruits parasites ni infiltrations d’air ou d’humidité.

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