OSCA 1600 GT

Gilles Bonnafous le 04/06/2008

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Après avoir créé un quatre cylindres 1500 double arbre pour Fiat à la demande du géant de Turin, OSCA décide de lancer un nouveau modèle doté de cette mécanique. Ce sera la 1600 GT. Avec l’apparition de cette petite sportive très performante, premier modèle de route de la marque, celle-ci souhaite engager une nouvelle étape de son existence. OSCA espère s’attirer une clientèle plus large que celle de ses machines de compétition et favoriser ainsi ses finances.

Présentée au salon de Turin en novembre 1960, la 1600 GT bénéficie d’une technologie des plus modernes. Son châssis tubulaire est dérivé de la MT4 de compétition et la voiture hérite d’une suspension à quatre roues indépendantes, ainsi que de freins à disques Girling sur les quatre roues (non assistés).

OSCA
D.R.
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Si elle est motorisée par le quatre cylindres à double arbre à cames en tête de 1568 cm3 monté sur le cabriolet Fiat 1600 S, la 1600 GT en reçoit une définition plus puissante. Alimentée par deux carburateurs Weber double corps, cette dernière, accolée à une boîte de vitesses à quatre rapports, développe 105 ch DIN à 6000 tr/mn, soit quinze de plus que la Fiat. Elle offre 190 km/h à la voiture.

Plusieurs niveaux de puissance seront extrapolés pour la compétition : GTV (GT Veloce) de 125 ch et GTS (GT Sport). Dotée du double allumage et de deux carburateurs Weber de 45 millimètres, cette dernière développe 140 ch au banc à 7200 tr/mn. Mais il ne semble pas qu’elle ait couru. OSCA expose au salon de Turin de 1963 la 1600 SP, dont le châssis tubulaire est habillé d’une carrosserie Zagato très profilée. Encore allégée — le poids est réduit à 710 kilos —, la voiture reçoit le 1568 cm3 double allumage de 140 ch. L’exemplaire demeurera unique.

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La grande majorité des 1600 GT seront carrossées en berlinettes (une centaine) par Zagato, une voiture esthétiquement réussie aux lignes suggestives réalisée en aluminium. Les autres seront dues pour l’essentiel au carrossier généraliste Fissore, qui construira une vingtaine de coupés et trois cabriolets, toujours en aluminium. S’ajoutent à cet ensemble une berlinette Morelli et deux coupés Touring. En 1953, le pilote italien Felice Biondetti fait réaliser, avec l’aide de Zagato, un coupé motorisé par le V12 OSCA de 4500 cm3. Il restera unique.

Les 1600 GT Zagato apparaissent selon trois configurations : toit plat à la manière de l’Abarth Bialbero, classique double bulbe cher au carrossier milanais, et une troisième version, dont les bosses du pavillon font office de bouches d’aération pour l’habitacle. Tous ces modèles sont équipés de roues Amadori en alliage de magnésium.

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L’OSCA 1600 GT connaîtra une petite carrière sportive. Deux voitures seront engagées en 1962 aux 24 Heures du Mans. Celle confiée à l’Américain George Arents et à José Behra (dossard 37) abandonnera à la 23e heure sur bris de transmission. La seconde (dossard 36), pilotée par l’équipage américain George Bentley et John S. Gordon, se retirera dès la quatrième heure sur casse moteur.

Hélas, la 1600 GT est vendue trop cher. Même si elle s’adresse à une clientèle particulière soucieuse de s’offrir une petite sportive exclusive, une voiture qui ne ressemble pas aux autres, elle se trouve pénalisée par un niveau de prix peu réaliste compte tenu de la concurrence. De plus, sa suspension ferme, qui trahit sa noble origine et évoque les effluves des circuits, ne favorise guère le confort… La voiture sera le chant du cygne d’OSCA. De l’ordre de 130 exemplaires (les chiffres sont controversés) en seront construits jusqu’en 1963.

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