MASERATI Mistral

Gilles Bonnafous le 23/08/2000

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Secrétaire du Club Maserati France, Jean-François Blachette est un passionné de la marque au trident. Mais ce maseratiste convaincu est aussi un connaisseur émérite de l’histoire de la firme sur laquelle sa verve est intarissable. Bien sûr, sa vie est jalonnée de voitures de Modène : après avoir abrité une Ghibli dans son garage, il est actuellement l’heureux possesseur d’une Quattroporte première série de 1965, ainsi que d’une Mistral. Et pour demain, il aimerait faire l’acquisition d’une Sebring, une voiture relativement rare.

C’est avec enthousiasme qu’il a accepté de nous parler de sa passion pour Maserati et plus particulièrement de la Mistral qui est la sienne, une voiture dans un état remarquable.

MASERATI
P. Garcia
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P. Garcia

Motorlegend : Parlez-nous de Maserati, cette marque qui vous est si chère.

Jean-François Blachette : Elle a été fondée en 1926 par les cinq frères Maserati. Pour la petite histoire, c’est le sixième frère qui a dessiné le trident en s’inspirant de la fontaine de Neptune à Bologne. Orientée exclusivement vers la course, la marque est ensuite devenue la propriété de la famille Orsi, qui l’a rachetée avant la Seconde Guerre mondiale. Au cours des années cinquante et soixante, Maserati est sur tous les circuits du monde la grande rivale de Ferrari. Juan Manuel Fangio est sacré champion du monde de Formule 1 en 1957 au volant de la 250 F, et la marque remporte, avec la Birdcage, de grandes courses comme les 1000 kilomètres du Nürburgring. C’est également avec ce modèle qu’elle gagne le championnat des Etats-Unis en 1960 et 1961. Cette période florissante s’achève en 1965 avec la dernière participation aux 24 Heures du Mans.

Motorlegend : Le rôle majeur de la famille Orsi a été d’orienter la firme vers les modèles de production.

Jean-François Blachette : Tout à fait. C’est sous son règne qu’ont été développés les modèles de Grand Tourisme, dont la première fut la 3500 GT, construite à plus de 2000 exemplaires. L’entreprise connaît alors un essor économique important, et cette époque, que l’on peut dater de 1957 à 1975, représente l’âge d’or de Maserati. La suite est faite de vicissitudes diverses. Revendue à Citroën en 1968, puis à Alessandro de Tomaso, la marque au trident connaît une période de purgatoire. La récente intégration au giron de Ferrari et le lancement de la 3200 GT, qui rencontre le succès, laisse augurer un légitime renouveau.

Motorlegend : Pour nos internautes, pouvez-vous situer la carrière de la Mistral dans l’histoire des modèles Maserati ?

Jean-François Blachette : Présentée en 1963 au salon de Turin, la Mistral a été fabriquée jusqu’en 1970. Produite à plus de 900 exemplaires, elle est chronologiquement la Maserati la plus produite après la 3500 GT. De cette dernière, elle hérite du six cylindres en ligne (dérivé de la 300 S) passé à 3,7 litres sur la Sebring et qui évoluera à 4 litres. Elle est la dernière Maserati ainsi motorisée avant le passage au V8. Son style est dû à Frua, également auteur du superbe cabriolet A6 G 2000 et de la Quattroporte.

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P. Garcia
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Motorlegend : La votre est, je crois, l’une des premières construites.

Jean-François Blachette : En effet, elle date de 1964 et porte le numéro de série 052, ce qui correspond à la 26ème fabriquée. Il s’agit donc d’une version 3,7 litres. J’ai pu en reconstituer l’histoire et découvrir qu’elle avait été la deuxième Mistral importée en France. La voiture a été restaurée il y a une dizaine d’années dans sa couleur d’origine, le rosso Cordoba. De même, les chromes ont été refaits et les roues reconditionnées chez Borrani à Milan. Par contre, le cuir est d’origine. Quant à la mécanique, elle a fait l’objet de différents travaux, dont la segmentation et le joint de culasse, qui ont été changés. Les 255 ch annoncés sont bien présents, tout comme l’injection mécanique Lucas, à laquelle certains préfèrent substituer des carburateurs Weber. Pour ma part, elle ne me pose pas de problèmes particuliers. Il convient toutefois de la surveiller de près et, afin d’éviter tout souci, je vidange l’huile moteur tous les 2000/2500 kilomètres.

Motorlegend : C’est une voiture qui vous donne beaucoup de satisfactions.

Jean-François Blachette : C’est vrai, elle est très agréable à conduire, son moteur est souple et plein de ressources, et il fonctionne très bien. Elle roule régulièrement et je participe à son volant à tous les rallyes et sorties organisés par le club. Ainsi, au mois de septembre prochain, nous serons une vingtaine de passionnés à nous rendre à Modène pour un retour aux sources. Les gens de Maserati sont très fanas des anciens modèles de la marque. Pour eux, c’est toujours une joie que de les accueillir dans la cour de l’usine.

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