La Renaissance d'Alpine sur piste et sur route

Jean-François Destin le 29/03/2016

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Sur tous les fronts, Bernard Ollivier, Directeur Général adjoint d'Alpine présent ce week-end sur le circuit du Castellet lors du prologue du WEC fait le point sur cette double implication sportive et industrielle d'Alpine.

Motorlegend : Après deux titres ELMS (European Le Mans Série) et un podium aux 24 Heures du Mans 2014, obtenus avec une seule voiture, Alpine dispose enfin de deux prototypes. N'était-ce pas votre souhait depuis longtemps ?

B.O : Oui, et notre équipe Signatech Alpine est heureuse des accords passés avec l'acteur chinois Jackie Chan qui, en dehors de sa spécialité des arts martiaux, est un passionné de compétition automobile. Avec son ami pilote David Cheng, il a fondé l'écurie Baxi DC Racing qui a raflé plusieurs titres en Asian Le Mans Série. Chan souhaitait en 2016 passer au WEC et nous espérions de notre côté partager le financement d'une deuxième voiture. Nos objectifs se sont rejoints.

Motorlegend : Et ce d'autant que vous espérez vendre la nouvelle Alpine en Chine.

B.O : je dirai que c'est là un bon hasard. La marque Alpine n'est pas inconnue en Chine et Chan, étant impliqué dans un réseau commercial automobile, nous avons, comme vous l'imaginez, trouvé des points d'accord. Baxi est une très grosse société de glaces, le Häagen-Dazs chinois d'où l'appellation Baxi DC Racing.

Motorlegend : en contrepartie, ils ont imposé des pilotes chinois dans la voiture.

B.0 : Nous en avons beaucoup discuté et ils ont accepté qu'aux côtés de David Cheng et Ho-Pin Tung prenne place au volant le Français Nelson Panciatici, notre pilote leader dont l'une des qualités est d'avoir un très bon esprit d'équipe.

Motorlegend : La montée en puissance de l'équipe Alpine en Championnat du monde coïncide avec l'achèvement de la nouvelle Berlinette de série. Un calendrier que l'on peut qualifier d'idéal.

B.O : Oui on s'est organisé pour, et si l'équipe Signatech Alpine parvient à s'imposer en WEC et aux 24 Heures du Mans, quoi de mieux pour véhiculer l'image d'Alpine à travers le monde.

Motorlegend : Nous sommes dans une année « Mondial de Paris ». Pourquoi ne pas profiter de cet évènement majeur très médiatisé pour dévoiler l'Alpine.

B.0 : Ce choix s'explique par le fait que la voiture s'adresse à des clients marginaux qui ne fréquentent pas forcément les salons. D'ici la fin de l'année (NDLR : sans doute au cours du dernier trimestre) nous présenterons la version définitive lors d'un évènement hors normes et décalé.

Motorlegend : Le prix ni trop bas ni trop élevé sera déterminant pour la réussite de la voiture. Où en êtes-vous ?

B.0 : Pour l'instant, ce n'est pas notre priorité. Nous nous concentrons aujourd'hui sur la qualité de fabrication attendue par les acheteurs de cette sportive premium et sur son positionnement par rapport à la concurrence. Chez Alpine, nous nous considérons comme les petites mains de la haute couture industrielle, c'est un retour de l'artisanat et du savoir faire à la française. Si les modèles sportifs se vendent surtout en Allemagne et en Grande-Bretagne, nous allons, par nos spécificités et l'aura d'Alpine, booster le micro marché national. C'est une certitude.