Mondial de Paris 2004

Compte rendu

Gilles Bonnafous le 25/09/2004

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Notre temps réinvente l'automobile. Comme toutes les époques charnières, il est celui des mutations, que dis-je des métamorphoses. L'invention conceptuelle est reine.

Nous vivons une époque formidable. Qui a dit que l’automobile d’aujourd’hui était ennuyeuse, qu’elle avait perdu son pouvoir de fascination, que les voitures d’autrefois étaient plus belles, plus captivantes, plus ceci, plus cela ? Il suffisait de se rendre au Mondial pour découvrir à quel point la voiture actuelle est séduisante, innovante et passionnante.

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Notre temps réinvente l’automobile. Comme toutes les époques charnières, il est celui des mutations, que dis-je des métamorphoses. L’invention conceptuelle est reine. On les appelle les « crossover », croisement en français. On préférera le vocable de mariages. Tous les genres se marient, le cabriolet avec le coupé, le coupé avec la berline, la berline avec le monospace, le monospace et le break avec le 4 x 4, la limousine de luxe avec le véhicule d’aventure. Fruits de ces amours aussi légitimes qu’heureuses, la magnifique Mercedes CLS, la future classe R de Stuttgart ou le Lexus RX 400 H, premier SUV hybride, illustrent cette effervescence créatrice.

Et que dire des progrès technologiques considérables réalisés en matière de sécurité et de respect de l’environnement : généralisation du contrôle de trajectoire sur toutes les gammes (même la 1007 et la Modus en sont dotées), mulitiplication des airbags (premier airbag de tête sur un roadster pour le Porsche Boxster), réduction de la consommation observée chez tous les constructeurs, diesels propres (Toyota D-4D 180 Clean Power) et filtres à particules (Peugeot et Mercedes notamment).

Autre point fort à retenir de ce Mondial : les Français aiment toujours la voiture ! La foule considérable qui, chaque jour, envahissait les halls de la Porte de Versailles a constitué la meilleure réponse à tous les adversaires de la voiture, intégristes de l’écologie et autres détracteurs de l’automobile. L’automobile est et demeurera longtemps un objet de passion. Et un irremplaçable instrument de liberté. Il en faudra du temps pour qu’elle soit dégradée au rang de machine à rouler, rangée au rayon des équipements domestiques comme la machine à laver. Même si elle évolue, se fait différente, la vitesse pure s’effaçant au profit du concept de vie à bord, où le conducteur n’est plus le maître absolu, partageant le pouvoir avec les occupants. Mais ce partage est aussi celui du plaisir de rouler, de voyager, de découvrir. Non, l’automobile passion n’est pas morte, comme on a pu le voir au Mondial dans l’enthousiasme qu’elle suscite auprès de toutes les générations. Et ce malgré le contexte hostile et l’idéologie dominante : haro sur l’auto, tel est le nouveau conformisme.

Avec 1 460 803 visiteurs, le Mondial a confirmé ses succès précédents et justifié l’appellation ambitieuse. Il demeure le premier salon automobile du monde par sa fréquentation. Les Français peuvent en être fiers. Les organisateurs ont également enregistré un rajeunissement des visiteurs et un plus grand nombre d’étrangers (plus de 15% du public). Un succès favorisé par la soixantaine de premières mondiales, malgré l’absence de véritable surprise — à l’exception du concept car Peugeot 907. Mais le salon a surtout été tiré par la vitalité de l’industrie automobile française, actuellement rayonnante sur le marché européen, qui présentait la Renault Modus et la Peugeot 1007, vedettes du Mondial. On a regretté l’absence de la Renault-Dacia Logan, mais on comprend le souci du constructeur de ne pas brouiller son image et de réserver la vedette à Modus.

A-t-on vécu un Mondial historique avec la révélation de la première voiture de sport électrique commercialisée (annoncée comme telle en tout cas) ? A 540 000 €, on peut s’interroger... On retiendra également du Mondial 2004 l’excellente exposition consacrée à la bande dessinée. Toujours au chapitre des initiatives pertinentes, on ne peut que féliciter la General Motors, qui, sur son stand et pendant toute la durée du salon, a permis à huit jeunes designers et étudiants du Strate College Designers d’Issy-les-Moulineaux de faire découvrir leur métier et partager leur passion avec le public. Les visiteurs pouvaient s’exercer au dessin assisté par ordinateur et au modelage d’une maquette en clay, bref dessiner l’automobile de leurs rêves. Peut-être celle du prochain Mondial. Rendez-vous en 2006...

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