Saga Matra
Gilles Bonnafous le 24/03/2003
La branche automobile de Matra est née de la volonté de diversifier l'activité de l'entreprise très marquée par l'image militaire. En 35 ans, Matra Automobile a dignement honoré la meilleure part du génie automobile français, l’innovation conceptuelle.
- 1. Sommaire
- 2. De la 530 à l'Avantime
- 3. Interview de Philippe Guédon
- 4. Les études et prototypes Matra
- 5. Matra et la compétition
- 6.Matra, 35 ans d'innovation
- 7. MATRA 530
- 8. MATRA Bagheera
- 9. MATRA Murena
- 10. MATRA Rancho
- 11. RENAULT Espace
Matra, 35 ans d'innovation
Gilles Bonnafous, le 24/03/2003
Motorisée par le 1108 cm3 Renault emprunté à l'Estafette, elle est proposée en deux variantes de puissance, le Djet I et le Djet II dont la mécanique à culasse hémisphérique sera montée sur la future R8 Gordini. Mais le succès commercial n'est pas au rendez-vous. Exigu et spartiate, bruyant, cher et mal distribué, le Djet n'est pas de taille à affronter la concurrence de l'Alfa Romeo Giulia Sprint, pas plus que celle des anglaises Triumph TR 4 et MGB proposées à un prix plus compétitif. Moins de 200 exemplaires en seront produits avant la reprise par Matra.

L’usine de la Générale d'Applications Plastiques à Romorantin
© D.R

Devant l'usine de Romorantin, une Matra Bonnet Djet V (à gauche) côtoie une Djet René Bonnet.
© D.R
Les liens qui unissent Marcel Chassagny, fondateur de Matra en 1945, à René Bonnet sont anciens. Les deux hommes ont été mis en relation par un ami commun, André Moynet, pilote de Normandie-Niemen et ancien ministre de Pierre Mendès France. Passionné de compétition automobile, André Moynet a participé dans les années cinquante à des courses d'endurance avec René Bonnet, notamment aux 12 Heures de Sebring. A l'étroit dans ses ateliers de Champigny, Bonnet manque de moyens financiers pour se développer, en particulier pour lancer le Djet. Car s'il est un constructeur talentueux et valeureux, il se trouve pénalisé par une fabrication artisanale lente et coûteuse. Passionné d'automobiles, Marcel Chassagny prête alors beaucoup d'argent à son ami. Ainsi, il achète à Romorantin une ancienne usine textile appartenant à la famille Normand — qui a fabriqué les uniformes des poilus de la guerre de 1914-1918. C'est là que s'installent René Bonnet pour construire le Djet, ainsi que la Générale d'Applications Plastiques, qui fait partie du groupe Matra et réalise les carrosseries en polyester stratifié pour le constructeur de Champigny.
Présentant que René Bonnet ne pourra le rembourser, Marcel Chassagny décide de reprendre l'entreprise. C'est chose faite en octobre 1964 — la nouvelle est annoncée au salon de Paris — avec la création de la SARL Matra-Sports, sise 49, rue de Lisbonne, à Paris 8e, qui regroupe la société Automobiles Bonnet et la Générale d'Applications Plastiques. Cette dernière devient à la fois la division industries plastiques et le département nautisme de Matra, qui construit des vedettes et des dériveurs, d'où le pluriel de Matra-Sports. René Bonnet est nommé conseiller technique selon la formule consacrée en pareille circonstance, une « fonction » qu'il quittera quelques mois plus tard.
Présentant que René Bonnet ne pourra le rembourser, Marcel Chassagny décide de reprendre l'entreprise. C'est chose faite en octobre 1964 — la nouvelle est annoncée au salon de Paris — avec la création de la SARL Matra-Sports, sise 49, rue de Lisbonne, à Paris 8e, qui regroupe la société Automobiles Bonnet et la Générale d'Applications Plastiques. Cette dernière devient à la fois la division industries plastiques et le département nautisme de Matra, qui construit des vedettes et des dériveurs, d'où le pluriel de Matra-Sports. René Bonnet est nommé conseiller technique selon la formule consacrée en pareille circonstance, une « fonction » qu'il quittera quelques mois plus tard.

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