Saga Honda

Fondé en 1948, Honda n’a cessé de cultiver sa tradition d’innovation technologique sur tous les types de moteurs et de véhicules.

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Honda en France

Gilles Bonnafous le 03/05/2004

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La première installation de Honda en Europe remonte à 1961 quand l’importation des deux roues est organisée à partir de Hambourg. La délocalisation de la production commence à Alost, en Belgique, avec la première usine hors Japon qui construit des cyclomoteurs.

En 1963, Honda fait des débuts modestes en France en installant à Paris une antenne de représentation. Celle-ci établit ses bureaux avenue George V, près du Crazy Horse ! «Afin de se mêler à la culture», dit-on chez Honda… L’année suivante voit la création de la société Honda France, dont les bureaux s’installent à Boulogne, près du Pont de Sèvres. Pour le moment, elle n’importe que des cyclomoteurs et des motoculteurs.

Première course de la Honda F1 en France : Ronnie Bucknum à Charade. GP de l’ACF 27 juin 1965.
Première course de la Honda F1 en France : Ronnie Bucknum à Charade. GP de l’ACF 27 juin 1965. Honda
Les S 800 à Montlhéry en 1967
Les S 800 à Montlhéry en 1967 Honda

Le public français découvre la première automobile Honda au salon de Paris 1965, où est exposée la S600. La petite bombe vaut à la marque ses premiers articles dans la presse hexagonale. Quelques mois auparavant, le circuit de Charade a été le théâtre des premiers tours de roues français de la F1 Honda, pilotée par Ronnie Bucknum dans le Grand Prix de l’ACF. Importée à partir de 1966, la S800 fait beaucoup parler d’elle. En séduisant quelques « stars » du show-bizz, elle devient la voiture à la mode.

L’année 1967 marque le véritable démarrage de Honda France, qui déménage à nouveau. Les locaux s’installent à la Porte de Bagnolet, où trône une enseigne géante, familière des usagers du périphérique. 2307 exemplaires de la S800 sont diffusés dans l’année. Mais les ventes Honda ne décollent réellement qu’en 1968 (7690 voitures), quand la gamme est élargie à trois modèles. Car à la S800, s’ajoutent les N360 et N600, dont la présentation a été organisée en grande pompe sous la Tour Eiffel.

La carrière hexagonale de la N360 profite de l’impact des coupé et cabriolet S800, qui donnent de Honda l’image dynamique d’un constructeur de machines techniquement sophistiquées. Pour 2 CV fiscaux, elle offre des performances et une finition largement dignes d’une 5 CV. Et avec une consommation de cinq litres aux cent kilomètres, elle est l’une des voitures les plus économiques de son époque. Elle sera importée jusqu’en 1973 à 6950 exemplaires. Quant à la N600, son niveau de performances en fait pratiquement l’égale de la Simca 1301. De même cylindrée que l’Ami 6, elle développe 42 ch contre 26 ch à la Citroën. La N600 sera importée jusque dans le milieu des années 70 à 6570 unités.

Honda N600
Honda N600 Honda

D.R

Voitures de caractère, les N comme les S jouissent d’un fort courant de sympathie, ce qui n’est pas le cas des Datsun et Toyota équivalentes. Ce sont des modèles qui permettent de se distinguer, de ne pas avoir la voiture de tout le monde. Prisés par la clientèle féminine des grandes villes, ils bénéficient d’un phénomène de mode, dont profitent les voitures urbaines d’origine étrangère (la locomotive étant la Mini, sans oublier la Fiat 500). Côté moto, la CB 350 bicylindre sert de base à une machine préparée par Honda France et alignée à Montlhéry lors du premier Bol d’Or de l’après-guerre. En Formule 1, l’année sera marquée par le drame du Grand Prix de France couru à Rouen au cours lequel Jo Schlesser trouvera la mort sur la RA-302.

Importée en 1969 et 1970, la N400 apparaît comme une version légèrement plus puissante de la N360. Sa diffusion sera confidentielle (321 exemplaires). En ce début des années 70, les ventes automobiles s’essoufflent pour se stabiliser aux environs de mille unités seulement. Contrairement aux motos qui connaissent un succès considérable et dont le porte-drapeau est la formidable CB 750 lancée en 1969 — et qui a remporté le Bol d’Or dès son premier engagement…

Avec la Civic, importée à partir de 1973, l’image de Honda change complètement (en France comme ailleurs). Le réseau reprend espoir, mais la voiture ne provoque pas l’enthousiasme et les ventes démarrent mollement : moins de mille la première année et guère plus au cours des exercices suivants — la Civic est le seul modèle de la marque à partir de 1974. A noter que le modèle vendu en France ne bénéficie pas du système antipollution CVCC.

Le lancement en 1977 de l’Accord 1,6 litre va doper les ventes, même si celles-ci demeurent encore modestes : moins de 5000 véhicules contre 45 000 pour les deux roues, qui, avec la nouvelle et magnifique CBX 1000 six cylindres, ont une nouvelle star pour leader. A partir de 1978, la mise en place des quotas par le gouvernement français (limitation des cinq constructeurs japonais présents dans l’hexagone à 3% du marché) va cantonner Honda dans la marginalité.


Honda

Honda

Avec le lancement en 1979 du coupé Prélude, la gamme s’étoffe encore, tandis que Honda France se dote de vastes installations à Marne-la-Vallée. En 1981, une Ralt Honda pilotée par Geoff Lees remporte le Grand Prix de Pau (championnat d’Europe de Formule 2). Trois ans plus tard, Jacques Laffite pilotera la Williams Honda de F1. En 1986, c’est Nelson Piquet qui présente au réseau français rassemblé à Paris la Legend, une berline motorisée par un V6 de 2,5 litres.

Aujourd’hui, Honda propose en France une gamme de sept modèles à travers un réseau de 83 points de vente. En 2003, la marque a diffusé 5547 voitures dans l’hexagone et 217349 sur l’ensemble de l’Europe. Depuis 1966, Honda a vendu 305000 véhicules en France, dont 135000 Civic.

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