Saga Citroën

Citroën ou l'histoire d'une marque centrée sur l’innovation conceptuelle et technologique teintée d’une bonne dose de non conformisme.

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Histoire : Les Citroën d'avant guerre

Gilles Bonnafous le 02/02/2005

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, André Citroën reconvertit son usine de fabrication d’obus pour y construire des automobiles. Une opération coûteuse qui va le confronter à des difficultés financières. Elles ne le quitteront plus… La première Citroën, la Type A, sort dès 1919. Elle est en Europe la première automobile construite en grande série. Il s’agit d’une petite voiture économique, dont le quatre cylindres de 1327 cm3 à soupapes latérales donne 18 ch.

La Type A est livrée complète avec sa carrosserie. Elle est également équipée de phares, d’un démarreur et d’un avertisseur électriques. Un progrès décisif à l’époque, surtout pour une voiture populaire. Elle sera essentiellement produite en torpédo quatre places. Quant aux taxis parisiens, reconnaissables de loin à leur couleur verte, ils feront beaucoup pour la publicité de la marque.

Citroën Type A
Citroën Type A Citroën Communication
Citroën Type B2
Citroën Type B2 Citroën Communication

Evolution de la Type A, la Type B2 voit le jour en juin 1921. De dimensions identiques à sa devancière, elle est reconnaissable à sa calandre droite (et non plus inclinée). Son moteur est un quatre cylindres à soupapes latérales de 1452 cm3 (20 ch). Produite pendant trois ans, elle se fera une flatteuse réputation de robustesse.

Dans une gamme offrant de nombreux modèles de carrosserie, on mettra en exergue la version sport baptisée Caddy. Habillée en skiff et dessinée par Henri Labourdette qui l’a dotée d’ailes en hélice, elle bénéficie d’un moteur optimisé (90 km/h). Elle sera construite de 1922 à 1924. L’année 1923 voit l’apparition d’un nouveau type de torpédo à trois places, avec strapontin pour le passager avant et siège décalé vers la droite pour celui de l’arrière. Une porte unique ouvre sur le côté droit.

Le skiff B2 Caddy
Le skiff B2 Caddy Citroën Communication

Citroën C3
Citroën C3 Citroën Communication
Citroën C3
Citroën C3 Citroën Communication

L’une des plus célèbres Citroën est sans conteste la 5 CV (Type C) présentée au salon de 1921. Remarquée à son lancement pour sa couleur jaune, c’est une vraie voiture populaire, répondant ainsi aux attentes d’André Citroën non complètement satisfaites par les premiers modèles. Conçue à partir d’un châssis raccourci de B2 et motorisée par un petit 856 cm3, elle est bon marché, simple, légère et très économique à l’entretien. Elle évoluera en C2 (châssis renforcé) et C3 (empattement allongé et suspension améliorée) au salon de 1924.

Citroën Trèfle
Citroën Trèfle Citroën Communication
Citroën B10
Citroën B10 Citroën Communication

Une nouvelle torpédo à trois places (en triangle) remplace celle à sièges décalés. Baptisée Trèfle, elle deviendra si célèbre que son appellation sera reprise par le public pour qualifier toutes les Type C. Son prix modeste et sa remarquable fiabilité vaudront à la 5 CV un large succès. Elle sera produite jusqu’en 1926 à plus de 88 000 exemplaires.

En 1924, c’est la révolution du « tout acier ». Citroën introduit en France la première carrosserie entièrement métallique grâce à la licence américaine Budd qu’il a achetée. Le premier modèle à bénéficier de cette technique est la B10, une berline quatre portes dévoilée au salon de Paris. La voiture s’analyse comme une B2 en acier, dont deux types de carrosseries seulement sont proposés : conduite intérieure et torpédo.

Citroën B12
Citroën B12 Citroën Communication
Citroën B14
Citroën B14 Citroën Communication

Mais la B10 est lourde (200 kilos de plus que la B2) et son châssis trop faible, de sorte que les tôles se déchirent ! On renforcera les longerons, ce qui aura pour conséquence d’alourdir encore la voiture. Une solution provisoire en attendant la sortie de la B12, qui, dévoilée en octobre 1925, reçoit un robuste châssis de camion. Si elle conserve le moteur de la B2, la B12 bénéficie de freins sur les roues avant.

Citroën C4
Citroën C4 Citroën Communication
Citroën C4 familiale
Citroën C4 familiale Citroën Communication

Sous son apparence conventionnelle, la B14, lancée en octobre 1926, est une voiture nouvelle, qui inaugure la deuxième génération des automobiles Citroën. Elle remportera un grand succès commercial en offrant les avantages de modèles de haut de gamme, dont un habitacle luxueux, pour un prix modique. Techniquement, elle est transformée par rapport à la B12 : son châssis allégé accueille un nouveau moteur de 1539 cm3, toujours à soupapes latérales mais dont les qualités de souplesse seront reconnues. Avec 22 ch, la voiture file à 80 km/h. En 1927, la B14G est habillée de carrosseries au dessin actualisé, où les galbes remplacent les angles vifs.

Au salon de Paris 1928, Citroën présente deux nouveaux modèles, la C4 et la C6. Avec ces voitures modernisées et influencés par le style américain, la marque vise l’exportation à grande échelle. Pour les produire, Citroën a engagé de lourds investissements qui pèseront sur l’équilibre financier de l’entreprise. La C4 apparaît dans le droit fil de la B14. Motorisée par un 1628 cm3 latéral de 30 ch, elle roule à 90 km/h. Avec 124 000 unités en un peu plus de quatre ans, elle battra le record de production de la firme pour la période.

Citroën C4 roadster
Citroën C4 roadster Citroën Communication
Citroën C6
Citroën C6 Citroën Communication

Quant à la C6, première voiture du Quai de Javel motorisée par un six cylindres, elle concrétise la volonté d’André Citroën de monter en gamme. Réalisé sur la base du quatre cylindres, le moteur à soupapes latérales offre 45 ch pour une cylindrée de 2442 cm3. La voiture atteint les 105 km/h. Reconnaissable à sa calandre chromée à volets thermostatiques, une luxueuse C6 CGL (Citroën Grand Luxe) apparaît en 1931. Son moteur de 2650 cm3 développe 53 ch (110 km/h). L’essentiel de ces améliorations sera repris sur la C6 de 1932 (C6G).

En 1932, la C4 (passée à 1767 cm3 et 32 ch) et la C6 sont équipées du moteur flottant, une technique développée par Chrysler (Floating Power) et dont Citroën a acheté la licence. Elle permet que les vibrations de la mécanique soient absorbées par des silentblocs au lieu d’être transmises au châssis.

Au salon de 1932, la gamme évolue et est rebaptisée. Les modèles sont maintenant désignés par leur puissance fiscale : la C6G devient 15 et la C4 10, tandis qu’apparaît un troisième modèle, la 8, dotée d’un quatre cylindres de 1452 cm3. La même année, le public surnomme les nouvelles voitures du Quai de Javel du prénom de « Rosalie » en hommage aux multiples records internationaux battus par les Rosalie (des C6 spéciales) sur le circuit de Montlhéry. La suite appartient à la révolutionnaire Traction…

Rosalie
Rosalie Citroën Communication
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