Les concept cars de la General Motors

Une plongée dans l'imagination débordante des années 50 et 60, période bénie du design et synonyme de rêve au pays de l'Eldorado automobile.

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GM Firebird I

Gilles Bonnafous le 12/11/2001

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Monstre futuriste roulant à une vitesse insensée, la Firebird apparaît bien comme l'exemple emblématique des excentricités chères à Harley Earl. Avec son nez pointu, son aile delta, son aileron vertical digne d'un empennage et sa bulle-cockpit en plastique, cette voiture a tout d'un avion.

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Baptisée XP-21 et présentée dans le cadre du Motorama de 1954, la Firebird est le premier d'une série de trois véhicules expérimentaux construits par la General Motors sur le thème de l'aviation, lequel passionnait alors le public d'outre-Atlantique. Elle apparaît comme une réplique roulante du jet Douglas Skyray, un avion dont les superbes lignes aérodynamiques impressionnaient beaucoup Harley Earl. A la différence des concept cars plus sages badgés aux cinq marques du groupe - Chevrolet, Pontiac, Oldsmobile, Buick et Cadillac, dans l'ordre de la montée en gamme -, la Firebird est présentée sous le vocable General Motors.

A première vue, la Firebird se présente sous les traits d'une voiture de science fiction, qui n'aurait qu'un lointain rapport avec l'automobile. La réalité est singulièrement différente. Si sa forme relève du pur délire provocateur, la Firebird apparaît comme la première automobile à turbine construite et expérimentée aux Etats-Unis. Fruit de plusieurs années de recherche, elle constitue le premier aboutissement d'un vaste programme conduit par la General Motors et destiné à explorer l'application possible de la turbine à la production automobile.

Au début des années cinquante, les grands constructeurs prospectent (tout comme aujourd'hui) l'ensemble des techniques et des carburants alternatifs au moteur à quatre temps et à l'essence. Ils travaillent notamment sur des projets de voitures à turbine, domaine où la General Motors et Fiat possèdent une longueur d'avance. En France, Renault lance le projet de l'Etoile Filante en 1954 - il aboutira en 1956 -, tandis que Chrysler présentera ses propres créations quelques années plus tard.

La turbine à gaz présente de nombreux avantages : possibilité d'utiliser plusieurs types de combustibles à coût réduit, économie de poids, absence de boîte de vitesses et d'embrayage, absences de vibrations à tous les régimes, suppression des pièces à mouvement alternatif et de leur usure par frottement. Si l'on sait de nos jours le caractère irréaliste de l'application de cette technique à l'automobile, la démonstration n'est pas faite à l'époque.

Née de la volonté de Harley Earl, la Firebird est équipée d'une turbine Whirlfire Turbo-Power développée, comme le châssis, sous la direction de Charles L. McCuen, Vice-président de la GM et directeur général de la " Research Laboratories Division ". Placée derrière le pilote, l'âme de la voiture se compose de deux parties indépendantes qu'il ne faut pas confondre : un générateur de gaz et une turbine motrice reliée aux roues arrière par une transmission à deux vitesses.

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Le générateur comprend lui-même deux éléments : un compresseur centrifuge et sa propre turbine reliée par un arbre. L'air pénètre d'abord dans le compresseur, où sa pression est élevée à 3,5 bars, puis dans deux chambres de combustion, où le kérosène est mis à feu pour faire monter la température des gaz à 1500°. Ces derniers passent alors dans la turbine du compresseur, qui les envoie ensuite dans la turbine motrice. Dit à turbine libre, ce système met en œuvre, comme on vient de le voir, deux turbines aux fonctions bien différentes. Il sera adopté par Renault pour l'Etoile Filante.

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Réalisée en plastique renforcé de fibre de verre, la carrosserie de la Firebird a subi une étude aérodynamique poussée dans le but d'assurer la stabilité de la voiture. Une maquette a été soumise à l'Institut de Technologie de Californie, avec passage en tunnel.

A l'image des avions, des freins aérodynamiques sont installés à l'extrémité des ailes. Ils sont commandés électriquement à partir du volant, tandis que les tambours en alliage léger prennent place à l'extérieur des roues pour un meilleur refroidissement. Quant à l'ouverture des portes, elle se fait à l'aide d'une télécommande à ultrasons. Une innovation très avant-gardiste à l'époque…

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