Cinquantenaire Thunderbird

Présentée en février 1954 et commercialisée au cours de l’année suivante, la Thunderbird fête cette année son cinquantenaire.

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FORD USA Thunderbird 1ere génération

Gilles Bonnafous le 10/11/2004

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Révélée le 19 février 1954, la Thunderbird entre en production au mois de septembre. Elle reçoit le tout nouveau V8 Ford supercarré de 292 ci (4785 cm3) à soupapes en tête, le « Y Block ». Cette mécanique doit son nom au positionnement très bas des cylindres dans le bloc, qui donne au vilebrequin une forme de Y. Grâce à un carburateur quadruple corps Holley et à un double échappement, la puissance du Y Block monté sur la Thunderbird est portée à 193 ch à 4400 tr/mn (et le couple à 38,7 mkg à 2600 tr/mn). La voiture atteint les 180 km/h.

En série, la transmission est confiée à une boîte de vitesses manuelle à trois vitesses (première non synchronisée). Un overdrive est disponible en option, ainsi que la transmission automatique Ford-O-Matic à trois rapports — dans ce dernier cas, la puissance du V8 passe à 198 ch grâce au taux de compression porté à 8,5.

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Structurellement, la Thunderbird s’avère tout ce qu’il y a de plus conventionnelle avec un châssis séparé et une suspension arrière à essieu rigide. Quant à la carrosserie, elle est réalisée en acier — contrairement à la Corvette qui fait appel à des techniques d’avant garde comme la caisse en matière plastique. La voiture reçoit par ailleurs un élégant hard-top en fibre de verre.

Malgré sa caisse surbaissée — la garde au sol est réduite à quatorze centimètres — et sa large calandre, la ligne très pure de la Thunderbird s’avère moins « méchante », moins agressive, que celle de la Corvette. Ce design original fera école. Il sera repris par la Simca Océane et l’Auto Union 1000 SP.

En option, la Thunderbird bénéficie de sièges et d’une capote à commande électrique, d’une direction assistée et d’un volant ajustable, autant d’équipements dont la Corvette est dépourvue. Confortable grâce à sa suspension douce, la voiture offre une tenue de route inférieure à celle de s rivale. Plus cabriolet à tendance sportive que vraie voiture de sport, la Thunderbird apparaît comme une heureuse synthèse des voitures américaines (puissance, souplesse, luxe et équipement) et des cabriolets européens à tendance sportive (vivacité et performances).

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Thunderbird 1956
Thunderbird 1956 D.R

On ne change pas une formule qui gagne. La Thunderbird 1956 prolonge le millésime précédent dans une définition un peu plus exclusive et luxueuse. Parmi les améliorations, on citera les élégants et très chics hublots, qui améliorent la visibilité du hard-top, ainsi que la roue de secours extérieure, le fameux « Continental kit », qui donne à la voiture des airs de Lincoln Continental Mk II en réduction. Conséquence de cette refonte de la poupe, les échappements passent dans les pare-chocs.

La proue de la Thunderbird arbore désormais l’oiseau dessiné par A. R. Giberson — l’appellation Thunderbird a été sélectionnée parmi une dizaine de propositions (Savile, Apache, Beverly, Country Club, Eagle, Falcon, Play Boy, Tropical, etc.), dont certaines serviront plus tard pour d’autres modèles (Falcon). Sous le capot, le client a désormais le choix entre deux moteurs, le 292 ci et un 312 ci (5113 cm3), qui délivre 215 ch (190 km/h). La Thunderbird 1956 confirme le succès du modèle avec 15 631 exemplaires vendus (contre 3647 pour la Corvette).

Bien que les jours de la Thunderbird deux places soient comptés, le millésime 1957 offre une évolution importante du style, qui rend la voiture plus expressive et plus baroque. Des ailerons font leur apparition — la moindre des choses pour se mettre au goût du jour — mais leurs proportions restent discrètes. Quant au « Continental kit », qui ne fait pas l’unanimité en raison de sa néfaste influence sur la tenue de route, il est abandonné. La calandre agrandie et installée au ras du sol donne à l’oiseau un air plus agressif, tandis que les pare-chocs se font plus gros.

Thunderbird 1957
Thunderbird 1957 D.R
Thunderbird 1957
Thunderbird 1957 D.R

Du point de vue mécanique, la Thunderbird se doit de répliquer à la Corvette, qui vient de bénéficier d’un moteur à injection donnant 283 ch et propulsant le bolide à 210 km/h — la voiture est par ailleurs équipée d’une boîte de vitesses à quatre rapports. L’oiseau de tonnerre reçoit quant à lui un compresseur Mc Culloch, qui booste le V8 de 312 ci à 300 ch (plus de 200 km/h et le zéro à 100 km/h abattu en moins de 10 secondes). Pour autant les performances de la Ford n’atteignent celles de la Corvette. Mais aucune de ces deux locomotives violentes et peu civilisées ne connaîtra le succès commercial. Ceci n’empêchera pas le millésime 1957 de battre le record de vente de la Thunderbird avec 21 380 exemplaires diffusés.

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