Voitures électriques : enfin pour tous ?

Depuis des années, on nous assure que la voiture électrique, accessible au plus grand nombre, c’est pour bientôt. Mais force est de reconnaître que, jusqu’à présent, peu d’automobilistes se sont laissés séduire. Et si 2020 marquait, enfin, le vrai début de cette révolution ?

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Une offre qui s’élargit en permanence

Cédric Morançais le 29/07/2019

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Frithjof Ohm

Si l’on exclut les tentatives infructueuses de Citroën, Mitsubishi et Peugeot, le premier constructeur à avoir proposé, avec succès, des modèles électriques abordables en Europe est Renault. Une exception car, comme c’est presque toujours le cas s’agissant d’une nouvelle technologie, celle-ci est arrivée par le haut du marché. Parmi les modèles les plus populaires, au moins en ce qui concerne la notoriété, on trouve évidemment Tesla. Dès 2008, elle propose le Roadster, établi sur la base de la Lotus Elise. Une auto dont le succès restera confidentiel (2 500 exemplaires vendus en quatre années de carrière). Le véritable succès arrive en 2012, avec la Model S. Mais, avec un tarif de base qui dépasse les 80 000 €, impossible de parler de modèle grand public. Le constructeur californien a toutefois fait des efforts au fil des ans en proposant les Model 3 (à partir de 42 500 € en France) et Model Y (dès 58 000 € dans l’Hexagone, livrable, au mieux, à partir de 2021). Dans la foulé de Renault et de Tesla, quelques constructeurs allemands se sont, timidement, lancés dans la bataille. Le Mercedes B 250 e, commercialisé à partir de 2012, se fera ainsi très discret sur les routes du Vieux Continent, mais aussi en Amérique du nord. En 2013, BMW crée sa sous-marque BMW i qui propose deux modèles, la citadine i3 et le coupé i8. Là encore, ces deux modèles, volontairement très originaux, et couteux à cause de leur structure faisant largement appel au carbone, ne seront pas de grands succès commerciaux. Même Smart, dont la première génération de Fortwo électrique date de 2009, et Volkswagen, qui lance la e-Up ! en 2013 et la e-Golf en 2014, se révèleront incapables de marcher sur les plates-bandes de Renault. 2019 marque toutefois un tournant outre-Rhin, avec la présentation d’une floppée de nouveautés 100% électriques. La plupart reste inaccessible au commun des mortels (Audi e-tron, Mercedes EQC, Porsche Taycan), Volkswagen entend bien devenir, d’ici à quelques années, le leader mondial de ce marché naissant avec sa nouvelle gamme I.D. dont le premier avatar, l’I.D. 3, pendant électrique de la Golf même si les deux autos ne partagent rien, sera présenté à Francfort en septembre. Aujourd’hui, cette place de n°1 mondial du véhicule électrique est tenu par Nissan dont la Leaf, qui en est à sa deuxième génération, remporte un succès enviable en Amérique du nord, en Asie mais aussi en Europe.

Spécialistes de la voiture populaire, les marques françaises ont toutefois décidé de frapper encore plus fort cette année. A tout seigneur, tout honneur, Renault vient de dévoiler la deuxième génération, en réalité une version profondément restylée de la première, de la Zoé qui sera commercialisée avant la fin de l’année. PSA riposte, enfin, avec 4 modèles : deux citadines (Peugeot e-208 et Opel Corsa-e) et deux SUV citadins (DS 3 Crossback e-Tense et Peugeot e-2008).

Aujourd’hui, rares sont les constructeurs généralistes à ne pas avoir de projet du genre dans leurs cartons. Les clients ne devraient donc rapidement n’avoir que l’embarras du choix, et, ce, à tous les niveaux de gamme.

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