Voitures propres : les objectifs sont-ils tenables ?

Dès cette année, les constructeurs automobiles sont taxés, par l’Union Européenne, en fonction des rejets de CO2 des voitures vendues. Si l’on tient compte des rejets moyens des voitures immatriculées en 2020 sur notre continent, 102,2 g/km à fin août, l’objectif semble presque atteint. Mais...

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Une législation déconnectée de la réalité ?

Cédric Morançais le 18/01/2021

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D.R.

Les marques automobiles présentes en Europe vivent, depuis un an, sous le régime du CAFE (Corporate Average Fuel Economy). Cette réglementation prévoit que la moyenne des rejets de CO2 des modèles vendus, durant une année calendaire, ne dépasse pas 95 g/km. A première vue, cet objectif parait irréalisable : cette moyenne était, en 2019, de 112 g/km en France et de 122 g/km dans l’Union. Des chiffres qui sont victimes de l’engouement croissant des acheteurs pour les SUV, plus énergivores. Pour prendre une comparaison plus parlante, pour atteindre ce seuil, une voiture essence doit consommer 4,1 l/100 km en moyenne et une Diesel, 3,7 l/100 km. La plupart des automobilistes répondront instantanément qu’ils sont largement au-dessus de ces chiffres avec leur auto. A noter que ces moyennes ne sont pas calculées par marque mais par groupe. Une précision bienvenue pour les gros émetteurs de dioxyde de carbone tels que les fabricants de supersportives ou de gros SUV.

Au 30 septembre 2020, une étude de l’ONG International Council on Clean Transportation indiquait toutefois que la moyenne européenne, depuis le début de l’année 2020, s’établissait encore à 102 g/km. Et pas question, pour la Commission Européenne, d’assouplir ses demandes sous couvert de crise sanitaire. Les constructeurs avaient bien, pour la plupart, anticipé le coup en accélérant le développement de voitures propres, mais les confinements successifs et les arrêts d’usine qui se sont multipliés ont ralenti la mise sur le marché de ces modèles salvateurs.

Pourtant, la plupart des géants du secteur se disent confiants quant au fait de n’avoir pas, ou peu, d’amendes à payer cette année et pour celles qui suivront. L’Europe a-t-elle finalement eu raison de maintenir la pression ?

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