Bornes de recharge : où en est le déploiement ?

Aussi indispensables à la voiture électrique que le sont les stations-services aux véhicules thermiques, les bornes de recharge fleurissent progressivement dans les villes, les campagnes et les grands axes de France. Les objectifs sont ambitieux. Mais seront-ils tenus ?

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Un secteur en mal d’harmonisation

Cédric Morançais le 20/04/2021

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D.R.

Outre le déploiement de nouvelles stations de recharge, les opérateurs présents sur ce marché vont également devoir s’attaquer à un autre chantier ambitieux : l’harmonisation. A commencer par celle concernant le paiement. En effet, alors, qu’aujourd’hui, une simple carte bleue suffit à faire le plein de carburant fossile dans n’importe quelle station, les bornes de recharge ne fonctionnent que via des cartes RFID ou des applications. Le hic, c’est qu’aucune des cartes ou applications existantes ne permet d’utiliser toutes les bornes publiques de France. Les propriétaires de voitures électriques sont ainsi souvent titulaires de plusieurs cartes (jusqu’à une douzaine pour les plus précautionneux). Cela leur permet d’être certain de ne jamais tomber à court d’énergie faute de trouver un point de recharge compatible mais également de limiter le coût de leurs recharges. En effet, les opérateurs de cartes multi-réseaux, tels que le ChargeMap Pass, prennent une commission à chacune des recharges.

Vous imaginez-vous payer votre sans-plomb plus cher parce que vous utilisez une carte bleue Visa plutôt qu’une American Express ? La solution la plus simple semble donc d’équiper les stations de recharge de lecteurs de carte bancaire. Une formule que les opérateurs à qui nous avons soumis cette idée ont balayé très rapidement. L’argument le plus souvent mis en avant étant que les bornes de recharge ne sont généralement pas abritées et donc que le lecteur de CB ne résisterait pas longtemps à la pluie. Nous y voyons plutôt une manière de rendre captif les clients qui ne souhaitent pas se promener avec une collection conséquente de badges RFID. Sachant que certaines villes ont leur propre badge, qui n’est alors pas compatible au-delà de leurs limites ou, dans le meilleur des cas, celles de leur communauté de communes, on comprend aisément l’angoisse que génère encore chez nombre d’automobilistes, la peur de la « panne sèche ».

La problématique du paiement n’est malheureusement pas la seule. Il demeure celle de la compatibilité, c’est-à-dire la possibilité de communiquer et donc d’autoriser la charge, entre la borne et la voiture. Un chantier plus conséquent qu’il n’y parait puisque, en comparaison, c’est un peu comme si les stations Shell utilisaient des pistolets de carburant circulaires et celles de leur concurrent Total des pistolets carrés. Une part du parc ne pourrait ainsi faire son plein que chez le premier et l’autre chez le second.

Enfin, l’entretien des bornes est également un sujet primordial. Nous le constations régulièrement lors de nos essais, beaucoup de points de charge sont en panne, parfois durant plusieurs semaines, ce qui rend parfois les périples loin des grands axes bien périlleux.

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