Voitures propres : les objectifs sont-ils tenables ?

Dès cette année, les constructeurs automobiles sont taxés, par l’Union Européenne, en fonction des rejets de CO2 des voitures vendues. Si l’on tient compte des rejets moyens des voitures immatriculées en 2020 sur notre continent, 102,2 g/km à fin août, l’objectif semble presque atteint. Mais...

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Seul le client décide

Cédric Morançais le 18/01/2021

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D.R.

Si l’offre en matière de voitures propres semble aujourd’hui de nature à satisfaire à la majorité des demandes, les ventes restent toutefois confidentielles même si elles semblent progresser rapidement. Ainsi, en 2020 et sur le marché français, hybrides et électriques cumulaient 21,5 % des ventes (10,3 % pour les hybrides non-rechargeables, 4,5 % pour les hybrides rechargeables et 6,7 % pour les électriques). Une belle progression par rapport aux 7,6 % de 2019 mais qui s’explique en grande partie par l’arrivée de modèles à hybridation légère.

En résumé, le nombre de véhicules propres disponibles à la vente est désormais conséquent, les constructeurs mettent en place des promotions, souvent sous forme de LOA/LLD, attractives pour les promouvoir, nombre d’Etats européens mettent en place des incitations fiscales pour favoriser la vente de ces autos et, pourtant, environ 8 automobilistes du Vieux Continent sur 10 préfèrent acquérir un bon vieux moteur thermique. Car, au final, et c’est là l’un des principaux points noirs de la législation européenne, les constructeurs peuvent faire tous les efforts possibles et imaginables, si les clients n’achètent pas leurs voitures propres, ils seront financièrement pénalisés.

Difficile de savoir précisément ce qui empêche les acheteurs de se laisser séduire. On peut imaginer que le prix est un des critères prépondérants, notamment parce que la plupart des marques ont fait le choix de versions puissantes pour leurs hybrides rechargeables et leurs électriques. Concernant ces dernières, les questions d’autonomie, de temps de recharge et de maillage du territoire en matière de bornes publiques semblent également réfréner nombre d’automobilistes. On peut également imaginer que la fiabilité de ces technologies n’est pas encore avérée pour le plus grand nombre, même si, dans l’ensemble, hybrides et électriques posent moins de soucis qu’essence et Diesel. L’une des clés pourrait également venir du dernier maillon avant le client final : le concessionnaire. En effet, une enquête récente de Greenpeace auprès de 50 d’entre eux démontre que seulement 8 ont conseillé à des clients mystères appartenant à l’ONG, et dont le profil d’utilisation correspondait parfaitement à la voiture électrique, l’achat d’une ID.3.

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