Quel avenir pour les salons automobiles ?

Usines à rêve pour les amoureux de voitures, odes à la pollution pour les écologistes, les salons déchainent les passions. A en croire les chiffres de fréquentation des dernières grand-messes automobiles, le second camp semble toutefois l’emporter.

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Déconnectés des attentes du public ?

Cédric Morançais le 18/11/2019

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Thesupermat

[bold]Cette forte baisse de la fréquentation des salons réjouit tous les détracteurs de l’automobile.[/bold] Ecologistes et pseudo-spécialistes de la sécurité routière considèrent que la « bagnole » est responsable de nombreux maux. Pour eux, une seule issue possible pour les salons : leur disparation pure et simple. Vu les investissements nécessaires à l’organisation de ces évènements, qu’il s’agisse de ceux consentis par les organisateurs eux-mêmes ou les exposants (constructeurs, équipementiers...), on pourrait facilement croire que l’avenir pourrait rapidement leur donner raison.

[bold]Mais est-ce vraiment la lutte contre la pollution et la répression routière, sans oublier le coût conséquent d’une automobile dans le budget d’un ménage, qui explique cette désaffection ?[/bold] Il suffit de faire un tour sur les nombreux forums consacrés aux salons pour distinguer une autre réalité. A en croire les intervenants, [bold]c’est surtout le rêve automobile qui est en berne[/bold]. Il y a encore quelques années, un salon était l’occasion de voir de très près, même de toucher, les automobiles les plus inaccessibles, de rapporter à la maison des kilos de brochure et de compléter sa collection de goodies à l’effigie des marques. Aujourd’hui, les Bentley, Ferrari, Lamborghini et autres Rolls-Royce sont inatteignables pour le commun des mortels, les stands étant ceinturés de barrières tenant les curieux à plusieurs mètres des autos. Quant aux brochures papier et aux gadgets en tout genre, il y a longtemps qu’ils ont été sacrifiés sur l’autel de l’écologie. Du moins, officiellement car leur substituer des PDF qui sont envoyés par e-mail aux intéressés n’est probablement pas meilleur pour la planète. D'ailleurs, chez les constructeurs, en off, on reconnait volontiers que c’est plus pour une question de coût que l’on ne distribue plus de jolis catalogues en papier glacé.

[bold]Autre reproche fait aux salons automobiles, l’absence de surprise.[/bold] Pour ne pas être noyé dans la masse de nouveautés, la plupart des marques préfèrent dévoiler, au travers de la presse, ses modèles inédits les semaines précédant ces rendez-vous. Certaines sont mêmes déjà présentes en concession lorsque le salon ouvre ses portes. D’où la question de payer une entrée devenue très chère (jusqu’à 18 euros à Paris, 13 à 15 euros à Francfort).

Surtout, le public considère que les grands constructeurs mettent désormais trop l’accent sur des modèles très (trop ?) raisonnables. Depuis une dizaine d’années, [bold]ce sont les modèles « propres »[/bold], qu’ils soient électriques, hybrides ou à hydrogène, [bold]qui sont mis en avant. Mais ils n’intéressent encore qu’une toute petite partie des automobilistes.[/bold] L’exemple de Volkswagen, lors du dernier salon de Francfort, est d’ailleurs symptomatique : alors que la 8ème génération de Golf était prête, qu’elle devrait continuer à se vendre à plus de 500 000 exemplaires par an et qu’elle sera commercialisée avant l’ID.3, premier modèle spécifiquement électrique de la marque, cette dernière était la seule à avoir les honneurs du stand de la marque.

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