Malus écologique 2020 : un pas en avant, un pas en arrière

Dans son projet de Loi de finances pour l’année prochaine, le Gouvernement a inclus ses propositions concernant le malus écologique. Fait inédit, deux barèmes sont prévus, à cause de l’entrée en vigueur des nouvelles mesures d’homologation suivant le cycle WLTP.

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1er janvier 2020 : le pire barème jamais appliqué

Cédric Morançais le 28/10/2019

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C’est désormais validé : les députés ont voté, la semaine dernière, le barème du bonus/malus écologique que le Gouvernement avait proposé dans la Loi de finances 2020. Il s’appliquera sur toutes les voitures neuves commandées à partir du 1er janvier prochain. Pour celles qui ont été ou seront vendues d’ici au 31 décembre, [bold]deux cas de figures sont possibles[/bold]. Tout d’abord, la voiture est livrée, au plus tard, le 31 mars 2020 : c’est alors le barème 2019 qui s’appliquera. En revanche, si elle est mise à disposition de son acheteur à partir du 1er avril 2020, le malus devra être acquitté selon le barème 2020. A une journée près, la « blague » de nos dirigeants risque de ne pas faire rire grand monde.

En effet, ce nouveau malus touchera désormais tous les modèles rejetant au moins 110 g/km de CO2, alors que la punition n’est appliquée, aujourd’hui, qu’au-delà de 116 g/km. Pour mémoire, rappelons que, jusqu’en 2011, une voiture qui n’émettait que 110 g/km de CO2 avait le droit à un bonus. Ce dernier, justement, n’est pas totalement enterré. En effet, les autos électriques ont toujours droit à un coup de pouce de 6 000 euros (dans la limite de 27% de leur valeur neuve, batteries comprises).

Autre coup de bambou, la première marche est de 50 euros de pénalités, contre 35 euros aujourd’hui. Et c’est ainsi de gramme en gramme. Résultat, [bold]les hausses sont parfois vertigineuses, y compris pour des modèles tout à fait raisonnables[/bold]. Ainsi, une Renault Clio Génération 1.2 16V 75 ch sera impactée à hauteur de 125 euros, contre 0 euro actuellement. Un Peugeot 3008 2.0 Blue HDI 180 ch passe, lui, de 70 à 360 euros (+ 514%), une Opel Insignia Grand Sport 2.0 Diesel 170 ch Auto. de 953 à 2 370 euros (+249%)... La liste est sans fin. Il existe même de pires exemples. Ainsi, [bold]si vous aimez les petites sportives, préparez-vous à passer à la caisse[/bold] : une BMW M135i xDrive sera redevable de 5 105 euros (2 300 euros en 2019), une Peugeot 308 GTi de 3 331 euros (1 373 euros en 2019) et une Renault Mégane R.S. de 12 500 euros (7 613 euros en 2019). Il n’y a pas d’erreur de frappe : non seulement la nouvelle tranche maximale passe de 10 500 à 12 500 euros mais, de plus, elle touche tous les modèles émettant plus de 172 g/km de CO2. Il va ainsi sans dire qu’une bonne part des six cylindres et plus seront concernés par cette somme et que l’on comprend mieux pourquoi Peugeot et Renault ont renoncé à développer de nouveaux opus des 208 GTi et Clio R.S.

Il est ainsi facile d’imaginer que, [bold]pour contourner en partie ce nouveau barème, les constructeurs font accélérer l’électrification de leurs gammes[/bold]. En effet, si l’auto 100% électrique n’est pas encore prête à envahir le marché, les hybrides, qu’elles soient mild, full ou plug-in, vont se multiplier dans les prochains mois. Le cycle d’homologation NEDC, qui sert de base au calcul des rejets de CO2 jusqu’au 30 juin prochain, leur est, en effet, très favorable.

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