Véhicules futuristes au musée de Chatellerault

Gilles Bonnafous le 19/05/2000

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Organisée du 19 mai au 22 octobre 2000 par le musée Auto Moto Vélo de Châtellerault, l’exposition Drôles d’engins présente un siècle de véhicules futuristes. Elle est associée à l’œuvre d’Albert Robida (1848-1926), caricaturiste, illustrateur et auteur d’ouvrages d’anticipation scientifique de même nature que ceux de Jules Verne, son aîné de vingt ans.


Musée Auto Moto Vélo

Musée Auto Moto Vélo

Cet artiste futuriste, dont une cinquantaine de dessins originaux sont exposés en relation avec les véhicules, avait imaginé la voiture aérienne, baptisée aéroteuf ! Un de ses dessins les plus célèbres, La sortie de l’Opéra en l’an 2000, décrit la foule des spectateurs qui se pressent au sommet des clochetons du bâtiment pour embarquer dans ces voitures volantes. Et pour le tournant du siècle, il avait imaginé de petits véhicules conduits par les écoliers de 1950, les aéroclettes et hélioclettes…

Lieu dédié à l’invention la plus débridée, l’exposition rassemble des véhicules plus ou moins excentriques conçus par des ingénieurs visionnaires. On peut notamment y voir la célèbre Voisin Laboratoire reconstruite par Philippe Moch, ainsi qu’une Tatraplan de 1949, voiture à l’étonnante carrosserie aérodynamique construite après la Seconde Guerre mondiale par la marque tchèque Tatra selon les principes chers à l’ingénieur Hans Ledwinka. Sa technique n’est pas moins intéressante : moteur flat four de deux litres refroidi par air et placé en porte-à-faux arrière, châssis à poutre centrale et suspension à quatre roues indépendantes. Elle est la seule voiture de l’exposition à avoir été produite.

L’attention du visiteur est encore attirée par une Longchamp de Coucy (1953), monoplace à la carrosserie aérodynamique fermée, et par un microcar Messerschmitt KR 200. Les voitures écologiques et urbaines sont également bien représentées avec la Porquerolles VL de 1972, véhicule électrique à trois roues, la voiture solaire Negro, l’AEL Lepelletier du début des années 50 (un prototype de petit tout terrain à suspension centrale), le Riboud (1974), engin urbain simplifié à trois roues, l’Ellipsis de Philippe Charbonneaux, etc.


Musée Auto Moto Vélo

Musée Auto Moto Vélo

Un aréopage de deux roues complète l’exposition : parmi les motos, citons la Monotrace Morgan carénée de 1925, conçue en Allemagne et construite à Saint-Etienne, et la Monoroue, une moto construite sur un bâti circulaire (intégrant le pilote et le moteur) et reposant sur des galets situés à l’intérieur d’une immense jante. La première monoroue a été présentée au salon de Milan en 1904, avant de faire l’objet de diverses interprétations au cours du siècle, jusqu’à la motoroue construite par Michelin pour suivre le dernier Tour de France.

Les vélos ne sont pas absents : le Vélodo est équipé de roues lenticulaires supposées lui permettre de " rouler " sur l’eau (!), tandis que le " vélo couché " permet de pédaler en position allongée : il s’agit d’un concept inventé à la fin du siècle dernier et repris dans les années trente par Charles Mochet.

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