Rétromobile 2004

Rétromobile : les projets pour demain

Gilles Bonnafous le 13/02/2004

Partagez

réagir

Nous avons rencontré Pierre Rageys et François Melcion, qui président aujourd'hui aux destinées du salon. Voici leurs projets pour l'avenir.

Interview de Pierre Rageys et François Melcion

Evolution dans la continuité. Ainsi peut se résumer l’édition 2004 de Rétromobile après le retrait de Marc Nicolosi. Nous avons rencontré Pierre Rageys et François Melcion, qui président aujourd’hui aux destinées du salon. Voici leurs projets pour l’avenir.

Motorlegend : Parlez-nous des changements intervenus au niveau de la direction de Rétromobile. Pouvez-vous faire un rappel historique du salon.

Pierre Rageys : La société Comexpo a racheté Rétromobile en février 2003. J’ai organisé l’édition 2004 avec l’équipe en place depuis de nombreuses années, à savoir François Melcion, Thierry Farges et Géraldine Borély.

L’origine du salon remonte à 1974. Il ne s’appelait pas encore Rétromobile mais Alpha Auto. Il s’agissait d’une opération ponctuelle proposée par Alpha Encyclopédie, qui souhaitait réaliser une manifestation de voitures anciennes dans l’ancienne gare de la Bastille. A l’époque, le seul capable de remplir la gare était Marc Nicolosi. Marc a ensuite proposé de mettre sur pied un grand marché de l’automobile de collection, dont il avait déjà le nom en tête. Ainsi est né Rétromobile en 1976, organisé pendant deux ans par la société OIP (Organisation Idée Promotion). Puis Marc et moi-même avons pris le relais jusqu’en 1980. Avec le succès et le besoin croissant d’espace, Rétromobile a émigré l’année suivante à la Porte de Versailles. La direction fut dès lors assurée par Marc Nicolosi et François Melcion. 2004 s’inscrit donc dans une forte continuité. Et pour ce qui me concerne, c’est un retour aux sources.

 Rétromobile : les projets pour demain  Rétromobile : les projets pour demain

Motorlegend : Etes-vous satisfaits des premières évolutions observées cette année ?

Pierre Rageys et François Melcion : Nous n’avons pas souhaité apporter de profonds changements. Nous avons cherché à optimiser la surface du hall 2/1 en plaçant le pôle d’attraction majeur, l’exposition sur la Croisière jaune, au fond, qui s’est trouvé ainsi revalorisé. Ceci a permis de mieux drainer le public, qui revenait par les allées latérales à la satisfaction des exposants. Quelques aménagements ont concerné l’entrée, plus aérée grâce aux caisses placées à l’extérieur, et le restaurant. A part cela, les allées ont semblé plus larges et mieux dégagées à certains grâce au changement de couleur de la moquette…

Plusieurs nouveautés ont été introduites, le catalogue, qui s’est bien vendu, et la matinée presse. Elles seront pérennisées. Par contre, l’ouverture une heure plus tôt (à 10 heures) ne sera pas reconduite en raison des inconvénients qu’elle présente pour les exposants. Quant aux petites annonces, elles ont été traitées et mises sur le web par Motorlegend. Les gens en ont été satisfaits. Nous n’avons pas voulu un changement trop radical et l’affichage manuel a été maintenu en parallèle.

Motorlegend : Quels sont vos projets pour 2005 et au-delà ?

Pierre Rageys et François Melcion : Deux choses ne changeront pas : les dates et la localisation à Paris, à la Porte de Versailles. Pas question de s’installer dans des parcs extérieurs à la capitale. Ceci est très important pour les exposants comme pour les visiteurs, étrangers en particulier. Et que serait une nocturne à trente kilomètres de Paris avec les embouteillages du vendredi soir ?

L’an prochain, nous souhaitions agrandir la surface du salon. Malheureusement, les travaux du tramway vont amputer la superficie du hall 2/1. Nous souhaitons nous installer dans le hall 3, mais celui-ci pourrait ne pas être disponible en raison d’un salon biennal (Interclimat). Nous aurons la réponse dans un mois.

En 2005, nous fêterons les trente ans de Rétromobile. Pour commémorer dignement cet événement, nous sommes à la recherche d’un thème original et fédérateur en même temps. Rien n’est encore décidé : là aussi, vous serez fixés dans un mois.

Motorlegend : Quel est l’avenir de Rétronautique ?

Pierre Rageys et François Melcion : Sa surface a été réduite cette année par manque d’exposants. Nous nous posons la question de son maintien en 2005. Rétronautique aurait peut-être plus sa place dans le cadre du Salon nautique.

Motorlegend : On constate — et ce n’est pas spécifique à l’automobile — une désaffection des jeunes pour le patrimoine historique et plus généralement pour le passé. Rétromobile n’est-il pas confronté au problème de la relève ?

Pierre Rageys et François Melcion : C’est vrai. Nous savons que la fréquentation fait la part belle aux anciens. Et les professionnels de la vente observent une forte demande pour les voitures des années 70 et 80, qui sont peu chères. De plus, les limitations de vitesse amènent les trentenaires à privilégier des voitures comme les Jaguar XJ, à même d’emmener leur famille en week-end. De même, les roadsters anglais genre Triumph ou MG sont promis à un futur prometteur : cheveux au vent à 90 km/h sur les petites départementales, l’impression de vitesse est bien supérieure à la réalité.

Dans l’avenir, nous devrons orienter Rétromobile vers des véhicules plus récents afin d’intéresser une population plus jeune. Encore faut-il trouver le bon angle et continuer d’offrir au visiteur des voitures qu’il n’a pas l’occasion de voir ailleurs. Peut-être en développant le thème des voyages et de l’aventure auquel la jeunesse est sensible.

Parallèlement, une nouvelle clientèle se fait jour, celle des papy-boomers. Ces retraités, qui ont du temps et de l’argent, sont demandeurs de formations pratiques à la mécanique afin de pouvoir travailler eux-mêmes sur leurs voitures. Ce peut être un axe de développement pour Rétromobile.

Motorlegend : Si j’étais Monsieur Larousse et si je vous demandais de définir Rétromobile, quelle serait votre réponse ?

Pierre Rageys et François Melcion : C’est un salon luxueux présentant des automobiles de prestige, mais aussi une manifestation accessible à tous, où le rêve peut devenir réalité. Il reste un salon convivial à l’échelle humaine. Nous ferons en sorte de le tirer toujours vers le haut.

Rétromobile est également un grand rendez-vous international d’amateurs et de marchands d’automobiles et d’automobilia, caractère que nous tenons à développer encore. Son aura est importante à l’étranger : des voitures ou des pièces sont mises de côté pour être vendues à Rétromobile, dont certaines viennent de loin, à l’image du spider Pegaso (Etats-Unis).

Jamais un visiteur n’est venu se plaindre d’avoir payé trop cher sa visite. C’est notre plus belle récompense. Ces jours derniers, plusieurs personnes nous ont demandé si elles pouvaient emporter une pincée de sable de la Croisière jaune en souvenir de Rétromobile…

 Rétromobile : les projets pour demain  Rétromobile : les projets pour demain

Partagez

réagir

Avis des propriétaires

Commentaires