Essai BMW 840d xDrive Gran Coupé

Vincent Desmonts le 18/11/2019

La BMW Série 8 complète sa gamme avec cette élégante carrosserie à quatre portes, baptisée Bmw 840d Gran Coupé. Celle-ci se veut aussi confortable et accueillante que sportive et efficace. Tiendrait-on là le summum de la polyvalence automobile ?

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Savoureux cocktail

Après le coupé, le cabriolet, voici donc la BMW 840d Gran Coupé ! Le constructeur Allemand clôt ainsi le remplacement de sa gamme de grandes GT, en la repositionnant au passage un peu plus haut en gamme. Il suffit d'ailleurs de jeter un œil aux dimensions de ce « Gran Coupé » pour réaliser qu'il n'a pas volé son appellation : il s'allonge en effet de 23 cm par rapport au coupé Série 8, qui n'est pourtant pas spécialement un gringalet. Si bien qu'avec une longueur hors-tout de 5,07 m, la BMW 840d tutoie la Série 7 (5,12 m en châssis « court ») ! Alors, pourquoi cette double offre, qui plus est à des tarifs similaires ? Tout simplement parce que le BMW 840d Gran Coupé ne vise pas la même clientèle : avec lui, on s'éloigne de la limousine statutaire classique, et on se rapproche du profil musclé d'une Porsche Panamera ou de l'élégance d'une Mercedes CLS. Pour le dire autrement : le propriétaire d'une Série 7 s'installera plutôt sur le siège arrière droit ; à l'inverse, celui d'une Série 8 Gran Coupé préférera tenir le volant.

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Quatre places... et demie !

Mais avant de s'y installer, gageons qu'il prendra un moment pour admirer la bête. Long capot, pavillon rabaissé (1,40 m de haut contre 1,47 m pour une Série 7), ligne de toit fuyante, arrière façon « fastback » intégrant élégamment un aileron : la Série 8 Gran Coupé a incontestablement de l'allure ! L'ouverture des portières (dotées de vitres sans encadrement) dévoile un habitacle d'un grand raffinement. En toute logique, on retrouve la planche de bord des autres Série 8, avec sa large console centrale orientée vers le conducteur et un savant mélange d'interfaces numériques et tactiles qui cohabitent avec de bons vieux boutons « à l'ancienne » pour les fonctions auxquelles on a besoin d'avoir accès rapidement. Le cuir odorant est omniprésent, des sièges à la planche de bord en passant par les contreportes. L'ambiance est cosy, cossue et intimiste, mais pas confinée. Évidemment, c'est à l'arrière que les changements sont les plus flagrants. Grâce à l'empattement augmenté de 20 cm, la Série 8 Gran Coupé propose enfin deux places arrière dignes de ce nom, dont les assises légèrement creusées évoquent le dessin des baquets installés à l'avant. Il y a même une troisième place, mais son malheureux occupant devra glisser ses jambes de part et d'autre de l'imposante console centrale accueillant notamment les réglages de climatisation ! Ce strapontin est-il une manière de ne pas trop marcher sur les plates-bandes de la Série 7 ? Car il n'y a pas un monde entre les deux, tant la Série 8 Gran Coupé propose une habitabilité généreuse. L'espace aux jambes est immense, et la garde au toit étonnamment bonne vu le profil fuyant de la bête. Reste que le Gran Coupé souffre de dossiers de banquette un peu trop verticaux, guère propices à la sieste. Côté coffre, enfin, il faudra se contenter de 440 dm³, mais la banquette est fractionnable en 40/20/40.

Un diesel, oui, mais quel diesel !

Sur le plan technique, la Série 8 Gran Coupé emploie - comme les autres déclinaisons de la gamme 8 - une coque baptisée « multi-matériaux » par BMW, mais où l'acier reste encore prépondérant. Les portes, le capot et le toit sont cependant en aluminium, comme certains éléments de la structure, tandis que le support de planche de bord est en magnésium. Enfin, on trouve un peu de fibre de carbone au niveau du tunnel de transmission. Notre version 840d xDrive n'en dépasse pas moins les 1,9 tonne à vide, conséquence de ses dimensions généreuses et de son équipement très touffu. Pour autant, cette Série 8 ne donne jamais l'impression de forcer. Il faut dire que son six-cylindres diesel est un modèle du genre, avec ses deux turbos fonctionnant de manière séquentielle qui permettent de bénéficier d'une plage d'utilisation inhabituellement large pour un moteur « mazout », la puissance maximale de 320 ch étant atteinte au régime de 4 400 tr/min. Quant au couple, il est « camionesque » : 680 Nm dès 1 750 tr/min ! Et comme il est associé à la toujours excellente boîte automatique ZF à huit rapports, aussi douce que prompte dans ses réactions, le cocktail est particulièrement réussi. Les accélérations sont vives (0 à 100 km/h en 5,1 s) et les reprises costaudes, l'ensemble étant servi avec une sonorité plaisante et une douceur de tous les instants. Enfin, si BMW annonce un optimiste 6,3 l/100 km en cycle combiné, nous avons constaté pour notre part une consommation moyenne de 9,1 l/100 km lors de notre essai, ce qui reste plutôt raisonnable vu la masse et les performances de la BMW 840d Gran Coupé.

Moelleuse et agile à la fois

Mais ce qui épate probablement le plus, c'est le comportement routier de cette BMW 840d. Ou, pour être plus précis, son remarquable compromis entre confort et tenue de route. Grâce à son amortissement piloté, elle se rit des ralentisseurs et choie ses passagers en ville, où seules de légères trépidations se font ressentir sur certaines plaques d'égout du fait des pneumatiques à taille basse. Mais lorsque la route se dégage et se fait plus sinueuse, elle maîtrise son roulis tout en conservant son confort feutré. La Série 8 Gran Coupé révèle alors un caractère, sinon sportif, du moins très efficace, avec une agilité renforcée par la présence - en série - de roues arrière directrices. Les plus exigeants pourront encore accentuer ce dynamisme avec un différentiel arrière autobloquant disponible sur la finition M Sport Technic (à 109 400 €). Certes, la direction n'est pas des plus informatives, mais elle est précise. Bien sûr, les freins auront vite chaud sur les parcours les plus sinueux, mais vu la masse, c'est un peu inévitable. Reste que peu d'autos aussi spacieuses et luxueuses procurent un tel agrément de conduite.

(Modèle photographié en version 840i)

À retenir

quoteAvouez le : une Série 5, c'est un brin banal, et une Série 7, sans doute un peu trop ostentatoire. Entre ces deux modèles, la Série 8 Gran Coupé apporte une proposition très intéressante, en ajoutant une dose de sportivité à un ensemble confortable, élégant et raffiné. Le tout, évidemment, au prix fort, ce que l'équipement complet aide à faire oublier.
points fortsCompromis confort/tenue de route, habitabilité, agrément moteur/boîte, présentation et finition, équipement de série.
points faiblesTarif élevé, coffre moyen, cinquième place très inconfortable.
16.6

20
Les chiffres
Prix 2019 : 105 550 €
Puissance : 320 ch
0 à 100km/h : 5.1s
Conso mixte : 6.3 l/100 km
Emission de CO2 : 155 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
18/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
19/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
17/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
9/20

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