Salon de Francfort 2003

MERCEDES SLR McLaren

Jean-François Destin le 11/09/2003

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La Mercedes SLR a été ainsi baptisée en hommage aux glorieuses Flèches d'Argent des années 50.

En photo, elle « déchire » comme disent les jeunes. De visu, les visiteurs du Salon de Francfort se diront que Mercedes est allé loin, peut-être trop loin. Présentée comme LA Grand Tourisme du 21ème siècle, la SLR Mc Laren, rivale directe de la Enzo Ferrari et de la Porsche Carrera GT, n’affiche pas la pureté de ligne du récent coupé/cabriolet SL.

La SLR, ainsi baptisée parce qu’elle entend raviver le souvenir glorieux des fameuses Flèches d’Argent des années 50, cumule les artifices aérodynamiques spectaculaires. Le capot énorme séparé par un bec central supportant l’impressionnant logo, une prise d’air démesurée en guise de jupe avant, des ouïes latérales non moins généreuses juste au dessus des échappements latéraux et bien sur de très hautes portes « papillon » qui en se refermant viennent enserrer le pavillon presque plat.

MERCEDES SLR McLaren MERCEDES SLR McLaren

La sobriété a heureusement prévalu à l’arrière où le galbe de la jupe qui fait office de diffuseur d’air semble répondre à celui de l’aileron actionné par le conducteur depuis le tableau de bord pour accroître l’appui arrière à très haute vitesse. Rassurant lorsqu’on approche des 300 km/h !

A l’instar des Maybach parmi les limousines, le SLR entend régner sans partage au sein des GT d’exception. Comment alors comprendre que les acheteurs fortunés ne disposeront que d’un V8 associé à une boite 5 rapports seulement ? Certes, les motoristes d’AMG ont su trouver 626 chevaux et un couple phénoménal de 780 Nm entre 3250 et 5000 tours. Mais les deux rivales font mieux : V12 pour l’Enzo et V10 pour la Carrera.

On se console vite en passant en revue les innombrables innovations dont sont assortis quasiment tous les organes de la voiture. Ainsi ce V8 à compresseur à vis géré par l’électronique via un embrayage électromagnétique est refroidi par deux radiateurs d’air et un circuit d’eau distinct. Il bénéficie aussi de soupapes surdimensionnées, d’un vilebrequin à 5 paliers et de pistons et bielles forgés dans un matériau allégé à haute résistance.

La boite bien qu’à 5 rapports comporte trois programmes –Sport, Supersport et Race- qui, au travers de la commande à impulsion ou des palettes sous la volant font varier le temps de passage des rapports. Ainsi nantie, l’étoile filante SLR passe de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et atteint les 300 km/h en 28,8 secondes !

On est en présence de performances proches de bien des GT engagées aux 24 Heures du Mans. En listant les caractéristiques techniques, on s’aperçoit d’ailleurs que les concepteurs du SLR ont établi un cahier des charges digne d’un programme de course. Ainsi la caisse vaut à elle seule une fortune. Capot, ailes, couvercle de coffre, portières et cellule passagers ont été intégralement réalisés en composite renforcé de fibres de carbone. Une technologie aéronautique et aérospatiale utilisée pour les coques de F1. Ce choix coûteux explique que le SLR pourtant de dimensions respectables pèse moins de 1800 kg.

Mercedes précise à juste titre que les fibres de carbone offrent un pouvoir d’absorption en cas de choc 4 à 5 fois supérieures à celui de l’aluminium. On retrouve également ces fibres dans deux longerons disposés sous la partie avant. Compte tenu du prix de la voiture, aucun propriétaire n’aura l’envie de vérifier ces super protections.

Le SLR roule vite mais freine aussi très fort, grâce à des disques de frein en céramique renforcé là encore de fibres de carbone. Le pouvoir de décélération du SLR, de l’ordre de 1,3g est unique pour un modèle de série.

Les trains roulants (triangles superposés entièrement en aluminium à l’avant et à l’arrière) s’inspirent de la compétition, mais on trouve une régulation du comportement dynamique ESP adapté à la conduite sportive, les détenteurs de grosses fortunes n’étant pas toujours rompus aux finesses du pilotage à haute vitesse. Enfin, compte tenu d’une consommation coquette, Mercedes a prévu deux réservoirs en aluminium d’une contenance totale de près de 100 litres, deux pompes à haute pression assurant le gavage régulier du V8 AMG.

Mariant l’aluminium et le cuir, le poste de pilotage - on peut même parler de cockpit - déçoit un peu par son classicisme. De très nombreux équipements touchant le confort et la sécurité sont au rendez-vous mais le traité reste standard par rapport à celui des sportives de haut niveau. Notons que le coffre spacieux de 272 dm3 (habillé de cuir et de velours) a été dessiné pour accepter des clubs de golf, marché américain oblige.

Le SLR ne sera fabriqué qu’à 3500 exemplaires, pas un de plus. Son prix est de 460.000 € et le quota attribué à la France oscillera entre 15 et 20 par an. Si vous voulez faire partie des heureux élus, passez commande au plus vite mais sachez être patient car les premières livraisons françaises n’interviendront pas avant le début de l’été 2004.

MERCEDES SLR McLaren MERCEDES SLR McLaren
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