Salon de Francfort 2005

JAGUAR XK

Jean Michel Cravy le 21/09/2005

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La Jaguar XK présentée au Salon de Francfort 2005 est bien dans la lignée de son aînée. Elle ressemble aussi presque trait pour trait au concept car Advanced Lightweight Coupé présenté en début d'année au dernier Salon de Détroit.

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Les amoureux de l’actuelle Jaguar XK, à la beauté intemporelle, ne seront pas dérangés dans leurs habitudes. La nouvelle, officiellement dévoilée à Francfort, après le concept car Advanced Lightweight coupé de Détroit, est bel et bien sa fille naturelle, avec simplement des traits rajeunis et plus purs. Ce qui s’appelle le changement dans la continuité…

On aurait pu espérer un changement plus radical, un dessin plus audacieux, une vraie rupture. Ian Callum, qu’on a connu plus inspiré, n’a pas osé ou n’a pas pu. Il est vrai que sa marge de manœuvre était terriblement étroite. Ford, manifestement, ne lui a pas laissé les coudées franches, financièrement parlant, pour imaginer un vrai nouveau modèle. Il a dû prendre la base de l’Aston Martin DB9 pour dessiner une Jaguar, sans pouvoir beaucoup s’en éloigner pour des raisons de rationalisation industrielle. Et quand on pense que l’Aston est tout simplement sublime… eh bien il était plutôt difficile de faire mieux. Sagement, Callum s’en est donc tenu aux « fondamentaux » stylistiques Jaguar. D’où cet air de déjà vu. Non que cette nouvelle XK soit laide, certes pas ! Elle est belle, oui. Mais d’une beauté très classique, voire conservatrice, en tout cas peu inventive.

Par rapport au concept car de Détroit, auquel on avait pu reprocher une certaine tendance au tuning outrageux, histoire justement de tenter de se démarquer de la référence Aston, quelques modifications, minimes mais fort bienvenues sont intervenues. Ainsi la prise d’air sous la calandre qui rappelle celle de la fameuse Type E s’est un peu agrandie, pour conférer à la nouvelle venue un soupçon d’agressivité supplémentaire. Les grosses prises d’air du proto ont fait place à des classiques antibrouillard. L’ellipse des vitres arrière, typiques des coupés Jaguar, est bien à peu près tout ce qui différencie l’XK de la DB9, avec un capot, des optiques et des feux qui lui sont propres. Et la Jag de série a gardé les ouïes latérales qui semblent empruntées à… Land Rover. Décidément, on ne sort pas de la famille Ford !

Avec un empattement plus conséquent, des voies plus larges et une garde au toit en hausse par rapport à la précédente XK, la nouvelle mérite vraiment l’appellation de coupé 2+2, avec une habitabilité moins bathyscaphique à l’arrière. Celle-ci peut désormais recevoir 4 personnes dans un univers qui marie luxe et sport, entre cuir tendu, décors en bois précieux soulignés de baguettes en aluminium poli. Car la nouvelle XK est revenue à une présentation plus traditionnelle par rapport au concept car, qui abusait de l’aluminium bouchonné façon Bugatti des années 30. Et ça, on ne saurait le reprocher à Ian Callum !

La XK est, comme sa grande sœur la berline XJ, entièrement construite en aluminium (structure et carrosserie), qui lui permet, outre une rigidité accrue de 30 % par rapport à l’ancien modèle, de contenir son poids dans le domaine du raisonnable. Elle pèserait moins de 1600 kg, ce qui devrait lui permettre d’exploiter au mieux les possibilités du V8 4,2 l de 304 chevaux, accouplé à une boîte auto à six rapport et commande séquentielle par palettes au volant (une nouveauté chez Jaguar !) qui est pour l’heure la seule motorisation proposée. Mais nul doute que le V8 supercharged sera bientôt de la partie.

Dommage que la vitesse maxi soit autolimitée à 250 km/h… d’autant plus que le freinage semble avoir été particulièrement soigné, lors de mises au point sur le circuit du Nurbürgring. Sécurité encore, passive celle-là, avec des pneus « run flat », des optiques directionnelles en option, et un double airbag intégré dans le bouclier pour protéger un piéton en cas de collision.

Cette nouvelle XK sera commercialisée au deuxième semestre 2006 aux environs de 80 000 €. Sensiblement moins que les 150 000 € demandés pour une… Aston Martin DB9. L’honneur est sauf ! Mais méfiance : bientôt débarquera une « baby » Aston, la V8. Plus compacte, certes, mais offrant 380 chevaux. La bataille va être rude pour conserver ses fidèles !

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