Saga Ferrari

Des modestes débuts de 1947 aux 12 titres de Formule 1 Pilotes remportés à ce jour, le mérite de cet itinéraire d'exception revient à un homme, Enzo Ferrari, créateur de la marque aux 5000 victoires.

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FERRARI F40

Gilles Bonnafous le 28/11/2002

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La F40 appartient à cette catégorie hors normes de voitures que l'on nomme supercars. Comme le suggère le mot, ces machines d'exception brillent au firmament du marché de l'automobile, atteignant des performances d'un niveau tel qu'hormis les pilotes professionnels, peu de conducteurs, y compris leurs acquéreurs, sont capables de maîtriser. Ces merveilles sont donc, hélas, moins destinées à rouler qu'à figurer en bonne place dans les collections de milliardaires (en francs, disons aujourd'hui multimillionnaires en euros…), d'où elles sortent rarement. Depuis la F40, quelques jouets pour grands et riches enfants sont venus grossir la cohorte de ces pur-sangs, F50, McLaren F1, Bugatti, Koenigsegg, Edonis, Laraki Fulgura, etc.

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Voulue par Enzo Ferrari, la F40 est lancée en 1987 pour célébrer les quarante ans de la marque. Soit un an avant le décès du Commendatore, qui l'avait définie comme une voiture " dont les performances en feraient l'équivalent des glorieuses GTO et LM des années soixante ". Bien qu'elle n'ait pas été conçue pour courir, la F40 se veut une synthèse de l'expérience acquise par Ferrari en compétition.

Placé en position centrale arrière dans l'axe du châssis, son moteur est à peu de choses près celui de la 288 GTO (lui-même dérivé de la 308). Toutefois, le V8 à quatre arbres à cames en tête et 32 soupapes retrouve sa cylindrée originelle de trois litres. Équipé de l'injection électronique Weber Marelli et suralimenté, il développe 478 ch à 7000 tr/mn et son couple atteint 58,8 mkg. À ces valeurs impressionnantes, surtout pour une cylindrée relativement modeste (162 ch/l), font écho des performances hors du commun : 320 km/h, le 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et le kilomètre départ arrêté en 21 secondes. La F40 est équipée de deux petits turbocompresseurs japonais IHI, moins importants que ceux de la 288 GTO et dotés de volumineux échangeurs Behr, ce qui vaut au moteur d'être pratiquement débarrassé du fameux temps de réponse, jadis handicap de la technologie turbo.

C'est peu dire que la structure de la F40 ne fait pas la révolution en retenant le traditionnel châssis tubulaire, même si elle reçoit des panneaux de carbone-kevlar - il est vrai que Ferrari a toujours été plus motoriste que concepteur. La voiture affiche le même empattement de 2,45 mètres que la 288 GTO.

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Réalisée en composite, la carrosserie de la F40 (au gabarit légèrement supérieur à la GTO) a fait l'objet d'une recherche aérodynamique poussée (Cx déclaré de 0,34), dont témoigne son impressionnant aileron. Pur et dépouillé, son superbe design n'a pas vieilli. Pour respirer, la bête est dotée de nombreuses ouies d'aération, à l'image des prises d'air NACA destinées au refroidissement des freins arrière, tandis que lunette en plexiglas, ouverte de persiennes, offre une vue imprenable sur le moteur…

Dessiné sans compromis, l'habitacle offre une ambiance course, à l'image des sièges baquets très enveloppants et d'une finition rudimentaire. Le carbone-kevlar apparent affiche le souci d'allégement qui a présidé à la conception de la voiture, mais la présence de simples câbles pour l'ouverture des portes peut sembler un peu " too much " par son caractère démonstratif !

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Grâce à sa puissance et à son remarquable comportement dynamique, la F40 offre, sur la route, des sensations proches de ce que peut vivre un pilote au volant d'une véritable voiture de compétition. Rigide, stable grâce au travail aérodynamique réalisé et bien guidée par ses suspensions fermes, elle fait étalage du savoir-faire de Maranello. " Voiture d'hommes ", la F40 est dépourvue d'assistance au freinage comme à la direction, malgré ses énormes roues de 17 pouces et le diamètre de 33 centimètres de ses disques surdimensionnés. Et ne parlons même pas des aides à la conduite style ABS !

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Animal sauvage, la F40 propose à son pilote une véritable épreuve physique. Le niveau sonore assourdissant et la dureté des suspensions rendent le voyage totalement inenvisageable. Quant à la violence de l'accélération au-delà de 4000 tr/mn et au déchaînement du couple en sortie de virage, ils requièrent une grande circonspection, surtout sur route mouillée. Mieux vaut alors calmer ses transports et goûter à l'exemplaire souplesse du V8 biturbo…

Rapporté à la spécificité de la voiture et à son prix, le niveau de production de la F40 apparaît considérable. Pas moins de 1260 exemplaires ont été construits, dont soixante distribués sur le marché français. On se souvient qu'à la fin des années 80, la F40 a donné lieu à une spéculation aussi effrénée qu'indécente, faisant de ce véhicule magnifique l'égal d'un produit financier. Mais l'adage " Rira bien qui rira le dernier " s'est fait l'allié de la morale lorsque la bulle s'est dégonflée. Certains, qui ont alors perdu des sommes considérables, ont eu tout loisir de méditer sur la témérité des jeux de casino et sur l'âpreté des retournements de situation…

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