Salon de Detroit 2004

FERRARI 612 Scaglietti

Jean-François Destin le 01/01/2004

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La très attendue Ferrari 612 Scaglietti a fait sensation au Salon de Détroit en janvier 2004.

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Après avoir fait l’objet d’un bref communiqué officiel il y quelques semaines, la très attendue Ferrari 612 Scaglietti a fait sensation au Salon de Détroit. Cette grande première dans l’histoire de la firme de Maranello (jamais, le NAIAS -North American International Auto Show - n’avait été choisi pour révéler une nouveauté) entend marquer le cinquantième anniversaire de l’importation de la première Ferrari sur le sol américain par Luigi Chinetti. On ajoutera aussi que Ferrari a voulu saluer son marché principal, et en 2004 tous les acheteurs se verront apposer sur leur voiture une plaque commémorant ce demi-siècle de succès.

Remplaçante de la belle 456 GT lancée en 1992, la Scaglietti a été nommée ainsi pour rendre hommage à Sergio Scaglietti, auteur à partir des années 50 des carrosseries de la plupart des Ferrari de course et de route, entre autres les spiders 250 et 750 Monza, et surtout de la sublime 250 GTO. Elle enrichit de la plus belle manière la magistrale lignée des Ferrari 4 places amorcée en 1948 avec le coupé 166 Sport Touring V12.

Signée Pininfarina, le partenaire historique de Ferrari, la silhouette très conservatrice de la 612 est due en grande partie au talent d’un membre japonais de l’équipe, Ken Okuyama qui s’est penché également sur les contours réussis de la Maserati Quattro. Les collectionneurs et inconditionnels de la marque, présents à Detroit, n’ont pas manqué de remarquer les flancs creusés à la manière de ceux de la 375 MM que le cinéaste Roberto Rossellini commanda spécialement en 1954 à Pininfarina pour l’offrir à sa femme, l’actrice Ingrid Bergman.

Plus longue (4.90m contre 4.765m), plus large (1.96m contre 1.92m) et plus haute (1.34m contre 1.30m) que la 456 GT, la 612 bénéficie aussi d’un empattement beaucoup plus généreux (2.95m contre 2.60m) pour enfin mériter l’appellation 2+2, les généreux sièges arrière accueillant 2 adultes dans d’honnêtes conditions de confort. Les ingénieurs ont profité de cette aisance pour reculer un peu l’implantation du V12, un recentrage destiné à équilibrer la répartition des masses (46% à l’avant et 54% à l’arrière).

La 612 est la première Ferrari V12 à bénéficier d’un ensemble châssis/carrosserie entièrement en aluminium (un alliage que Scaglietti façonnait à merveille). Un choix industriel coûteux mais indispensable pour obtenir une grande rigidité structurelle (+ 60% par rapport à la 456) et limiter un poids qui aurait pu s’envoler à cause du gabarit plus important de la nouvelle venue. En affichant 1840 kg sur le cadran de la bascule, la 612 ne pèse que 150 kg de plus que la 456.

Ouvert à 65°, le 5748 cm3 marque une nouvelle étape de l’évolution du 12 cylindres maison. Désormais proche des 6 litres, cette noble mécanique rassemble les dernières évolutions technologiques pour offrir 540 chevaux soit 98 chevaux de plus que la 456 GT ! Même progression spectaculaire au niveau du couple avec 588 Nm à 5250 t/m contre 550 Nm à 4500 t/m. Le V12 est associé à une boite robotisée à 6 rapports avec commande séquentielle par palettes sous le volant. Les techniciens assurent que la vitesse de changement des rapports a beaucoup progressé par rapport à celle de la 360 Modena.

Côté performances, Ferrari annonce 315 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h atteint en 4,2s. C’est 15 km/h de mieux et 1 seconde de moins que les données relatives à la Ferrari 456.

Par rapport à la 456, Ferrari a peaufiné les réglages des suspensions indépendantes et propose en série un mode sport qui viendra compenser les effets toujours anesthésiants d’un contrôle de trajectoire monté pour la première fois sur une Ferrari.

Talon d’Achille des Ferrari, la finition de l’habitacle semble cette fois avoir retenu la plus grande attention des ergonomistes. Il est vrai que la Ferrari 612 Scaglietti proposée dès la fin du premier trimestre 2004 à un prix avoisinant les 200.000 € devra convaincre face aux nouvelles rivales de choix que sont la Bentley Continental GT et l’Aston Martin DB9. Une bataille royale en perspective.

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