Saga Ferrari

Des modestes débuts de 1947 aux 12 titres de Formule 1 Pilotes remportés à ce jour, le mérite de cet itinéraire d'exception revient à un homme, Enzo Ferrari, créateur de la marque aux 5000 victoires.

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FERRARI 275 GTB et GTB/4

Gilles Bonnafous le 28/11/2002

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La génération des 250 GT prend fin en 1964 avec l'élégante Lusso, à laquelle succède la 275 GTB (pour Gran Turismo Berlinetta). En réalité, cette dernière apparaît comme la véritable descendante de la berlinette 250 GT. Agressive et dépouillée, la 275 GTB est une vraie machine de sport, une voiture de puriste digne de sa prestigieuse aînée.

FERRARI
D.R

Présentée au salon de Paris de 1964, la 275 GTB affiche le look typique de la berlinette Ferrari : long capot terminé par un nez fuselé, arrière fuyant et poupe tronquée dominée par un becquet aérodynamique, habitacle recroquevillé. La voiture a du chien. Mais si elle se prévaut de courbes voluptueuses, elle hérite d'un design qui date, déjà à sa sortie. Avec des flancs hauts et des vitres étroites, Pininfarina a manifestement voulu l'ancrer dans l'esthétique des années cinquante. La carrosserie est fabriquée par Scaglietti en acier - ou en aluminium, mais dans une faible proportion.

La 275 GTB reprend l'empattement classique de 2,40 mètres de la 250 GT, ainsi que le non moins traditionnel châssis tubulaire Ferrari de section ovale. Quant au V12 (type 213), il constitue la dernière évolution du moteur né en 1947. Si la course n'a pas changé par rapport au modèle précédent, l'alésage a été porté à 77 millimètres pour donner une cylindrée unitaire de 275 cm3 - et au total 3,3 litres. Avec trois carburateurs double corps Weber, la puissance est donnée pour 280 ch à 7500 tr/mn. Une version équipée de six carburateurs est proposée en option, qui offre une vingtaine de chevaux supplémentaires.

Ferrari 275 GTB 1965
Ferrari 275 GTB 1965 D.R
Ferrari 275 GTB 1965
Ferrari 275 GTB 1965 D.R

Si elle ne révolutionne pas le design automobile, la nouvelle berlinette se veut techniquement très novatrice (du moins, pour le cheval cabré). Elle inaugure, sur une Ferrari de route, l'architecture à moteur avant avec ensemble boîte de vitesses-pont à l'arrière - largement développée sur les monoplaces, puis sur les Sport de Maranello, cette technique offre une meilleure répartition des masses. Autre première pour une Ferrari routière, la suspension à quatre roues indépendantes de la 275 GTB témoigne de l'influence des succès obtenus par Ferrari en compétition avec les voitures Sport à moteur central.

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Lancé en même temps que la berlinette, le cabriolet 275 GTS reprend la tradition des décapotables Ferrari interrompue depuis le retrait du spider 250 GT California. Il apparaît toutefois d'une tout autre nature que la GTB : moteur dégonflé (260 ch), poids supérieur et performances en net retrait. Quant à sa carrosserie, elle présente une ligne banale.

La 275 GTB n'est pas exempte de critiques. On lui reproche sa transmission affectée de vibrations et une stabilité assez aléatoire à grande vitesse, sans parler de son coffre à bagages occupé par la roue de secours. D'où la présentation d'une nouvelle version du modèle au salon de Bruxelles de 1966. La proue a été remodelée (allongée et surbaissée) afin de supprimer la portance du dessin précédent - les voitures ainsi restylées seront baptisées " nez longs ". Quant au coffre, il a été agrandi quelques mois auparavant au salon de Paris, en même temps que la lunette arrière prenait de l'ampleur.

Ferrari 275 GTS Spider
Ferrari 275 GTS Spider D.R
Ferrari 275 GTS Spider
Ferrari 275 GTS Spider D.R

Dus à un mauvais alignement entre le moteur et la boîte-pont, les problèmes de transmission ont été réglés par un nouvel arbre à " tube de poussée ". Cette importante modification sera pratiquée sur un grand nombre de GTB de la première série.

Ferrari 275 GTB/4
Ferrari 275 GTB/4 D.R
Ferrari 275 GTB/4
Ferrari 275 GTB/4 D.R

Présentée au salon de Paris de 1966 et dotée, comme son nom l'indique, d'une distribution à quatre arbres à cames en tête, la 275 GTB/4 est la première Ferrari de route ainsi équipée. Bien qu'il présente les mêmes cotes, son V12 diffère à maints égards du moteur à arbre unique par banc de cylindres (dont la présence d'un carter sec). Il dérive des 3,3 litres et 4 litres, qui ont motorisé les prototypes 275 et 330 P de 1965. Pourvu de six carburateurs double corps Weber, il développe 300 ch à 8000 tr/mn avec un couple de 30 mkg.

Par rapport à la précédente évolution de la GTB, la GTB/4 se reconnaît extérieurement au bossage central de son capot. Sa carrière sera courte en raison de la fermeture du marché américain pour cause de normes antipollution. La gamme Ferrari sera renouvelée et la succession de la 275 GTB sera assurée par la Daytona. Au total, 800 exemplaires de la 275 GTB auront été produits de 1964 à 1968, dont 350 unités pour la version à quatre arbres à cames en tête.

Ferrari 275 GTB/4 1967
Ferrari 275 GTB/4 1967 D.R
Ferrari 275 GTB/4 1967
Ferrari 275 GTB/4 1967 Motorlegend.com
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