Grand Prix de l'Age d'Or 2004

Pour cette ultime édition organisée sur le circuit de Montlhéry, les amoureux de mécaniques anciennes étaient venus nombreux pour voir évoluer une dernière fois les voitures sur ce monument historique de l'automobile.

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ASTON MARTIN DBS

Gilles Bonnafous le 19/06/2004

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Présentée en septembre 1967 et construite parallèlement à la DB6, la DBS a été précédée à l’automne 1966 de deux prototypes DBSC réalisés par Touring. Si ceux-ci ne connaîtront pas de postérité directe suite à la faillite du carrossier milanais, ils sont considérés comme le point de départ de la DBS. Par contre, le design de la voiture est très différent. Produite uniquement en coupé, la DBS a été dessinée par William Towns, un ancien de chez Rootes qui a rejoint Aston Martin en 1966.

ASTON MARTIN
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La DBS a été conçue pour accueillir le V8 à quatre arbres à cames en tête de Tadek Marek. Celui-ci n'étant pas prêt, la voiture reçoit en attendant le célèbre six en ligne de la DB6. Chef-d'œuvre du même Tadek Marek, cette mécanique super carrée de quatre litres, gavée par trois carburateurs SU, développe 282 ch à 5500 tr/mn — tout comme sur les DB5 et DB6. En version Vantage équipée de trois carburateurs Weber, la puissance passe à 325 ch. Bénéficiant d’un couple des plus généreux, ce moteur est remarquablement servi par l'excellente boîte de vitesses ZF à cinq rapports, à l'étagement aussi convaincant que sa synchronisation.

Plus large que la DB6 et plus lourde de cent kilos, la DBS est construite sur un châssis plate-forme élargi à l’empattement allongé. Elle bénéficie par ailleurs d'un nouveau train arrière à pont de Dion. Abandonnant la construction Touring "Superleggera", la carrosserie a également vu ses proportions notablement augmentées. Bien qu'elle trahisse un lien de parenté avec ses aînées, la voiture représente une rupture stylistique dans la famille des DB.

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La ligne modernisée se prévaut de proportions très équilibrées et sa large silhouette, comme sa ceinture de caisse à angle vif, constituent une superbe réussite esthétique. Quant à la ligne magnifique du fast-back, qui vient mourir sur une poupe fine et élégante, elle s’inspire clairement de la Maserati Ghibli de Giorgietto Giugiaro. Si la face avant agressive a cédé à la mode des quatre phares, la calandre rectangulaire garde une trace discrète du décrochement en forme d'accolade des modèles précédents. L’habitacle se révèle particulièrement spacieux et cette vraie 2 + 2 permet à quatre personnes de trouver leurs aises.

En mai 1972, la Vantage, la dernière des six cylindres Aston Martin, perdra son appellation DB. En effet, suite à d’importants problèmes financiers et dans l'impossibilité de satisfaire les exigences de la nouvelle réglementation américaine en matière de sécurité et de pollution, David Brown a dû céder Aston Martin à la Company Developments Ltd. La Vantage disparaîtra pendant l'été 1973 après une production de 70 exemplaires.

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Conçue pour les voyages au long cours et les espaces autoroutiers, la DBS s'avère très sûre grâce à une excellente tenue de route. Plus grande routière que véritablement sportive, elle s'éloigne de la tradition Aston Martin et témoigne de l'évolution de la marque tendant à privilégier le confort au détriment des performances. La voiture vit ainsi dans l'ombre de ses aînées, ce qui lui vaut d'être délaissée par certains « puristes ». La dernière réalisation de David Brown ne mérite certainement pas cette indignité et, compte-tenu de sa cote actuelle, elle apparaît comme une véritable affaire pour celui qui saisira l’occasion d’acquérir une magnifique GT pour un prix raisonnable.

Toutefois, ce ne sont pas ces considérations qui ont poussé Philippe Combette à acheter sa DBS. Car elle constituait pour lui un rêve d’enfant, demeuré longtemps inaccessible. Ce n’est que tout récemment qu’il a pu le réaliser, grâce à une annonce parue sur Internet en novembre 2003. Il s’agit d’un modèle Vantage immatriculé en avril 1968, qui serait la première DBS importée en France. Très saine, la voiture totalise 117 000 kilomètres. Aux qualités esthétiques et mécaniques de la DBS, Philippe Combette ajoute le confort des places arrière qui permettent d’accueillir ses enfants, lesquels sont fous de la voiture. Mais pas moins que leur père…

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