Grand Prix de l\'Age d\'Or 2008

Pour la quatrième fois les 28 et 29 juin 2008, le Grand Prix de l'Age d'Or se tenait sur le magnifique circuit de Dijon-Prenois.

sommaire :

MASERATI V8 RI

Gilles Bonnafous le 02/07/2008

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C’est peu dire que la famille Rettenmaier a la fibre Maserati. Joseph possède une 250 F de 1954, ex-Stirling Moss, et une 6 CM, la même que celle de son frère Stephan, également présente à Dijon.

Mais c’est une rare V8 RI qu’il alignait à l’Age d’Or dans la course des monoplaces antérieures à 1961 (freins à tambours) aux côtés de la 6 CM de son frère.

Née en 1936, cette V8 RI châssis 4503 apparaît exceptionnelle à plus d’un titre. Outre sa grande sophistication technologique et sa rareté, c’est une Maserati française, puisqu’elle fut la voiture de Philippe Etancelin. D’où sa couleur bleue conforme à l’origine.

Il faut souligner que, comme cela n’était pas rare avant guerre, Etancelin avait acheté sa Maserati à Bologne et courait à titre privé.

MASERATI
Gilles Bonnafous
MASERATI
Gilles Bonnafous

Pour tenter de contrer la concurrence allemande, Maserati met au point la V8 RI en 1935. Machine moderne à quatre roues indépendantes et à l’aérodynamique travaillée, la V8 RI est motorisée par un V8 à 90° de 4,8 litres doté d’un simple arbre à cames en tête par banc de cylindres.

Suralimentée par un compresseur de type Rootes et équipée de deux carburateurs Weber de 50 millimètres, la voiture développe 320 ch à 5300 tr/mn.

La transmission est assurée par une boîte à quatre rapports montée à l’arrière. Grâce au recours à l’elektron, le poids ne dépasse pas les 750 kilos imposés par la réglementation de l’époque. La V8 RI atteint les 280 km/h.

Mais dépassée, comme toutes les monoplaces de Grands Prix italiennes et françaises, par la surpuissance des machines germaniques, Mercedes et Auto-Union, la V8 RI ne satisfera pas les espoirs mis en elle par les frères Maserati. Elle sera par ailleurs affectée de problèmes de tenue de route liés à sa nouvelle suspension arrière indépendante.

MASERATI
Gilles Bonnafous
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Loïc Bailliard

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Gilles Bonnafous
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Loïc Bailliard

La seule victoire importante qu’elle glanera sera précisément celle remportée par Philippe Etancelin au Grand Prix de Pau 1936.

Déçu par les résultats de la voiture, le pilote français la vendra à l’Américain Babe Stapp, qui courra à son volant les 500 Miles d’Indianapolis en 1937. La Maserati connaîtra ensuite plusieurs propriétaires, mais, par une chance extraordinaire, elle est parvenue jusqu’à nous dans un état proche de l’origine. Il faut dire qu’elle a peu couru, sa carrière sportive s’étant avérée assez brève.

Joseph Rettenmaier l’a acquise il y a un an seulement. Son propriétaire précédent, un Allemand, qui avait cassé la mécanique, avait envoyé la machine en Italie pour qu’elle y recouvre la santé. Mais il n’a pas pu ou souhaité conduire le chantier à son terme.

Outre la restauration du moteur, quelques éléments ont été remplacés par Joseph Rettenmaier, dont la suspension antérieure, qui était fatiguée. La voiture étant lourde à l’avant avec son imposant V8, la suspension avait souffert, particulièrement lors des freinages.

MASERATI
Gilles Bonnafous
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Gilles Bonnafous

Joseph a également rénové le système de refroidissement et ajouté un starter.

L’Age d’Or 2008 constituait la première sortie en course de la V8 RI depuis sa restauration, après qu’elle eut subi un premier test privé. Joseph Rettenmaier s’était promis d’être prudent pour ne pas mettre en péril ce monument de la marque au trident.

Il était venu à Dijon pour se faire plaisir et non pour viser un trophée, que, de toute manière, la voiture était incapable de remporter, étant confrontée, dans l’épreuve à laquelle elle prenait part, à des machines d’après guerre.

Des quatre exemplaires construits de la V8 RI, trois existent encore de nos jours. Les deux autres se trouvent aux Etats-Unis et en Allemagne.

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