Grand Prix Historique de Pau 2002

DIVA F10 de Just Jaeckin

Gilles Bonnafous le 25/05/2002

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Habituée des courses historiques, la Diva de Just Jaeckin s'est encore fait remarquer à Pau, où elle était inscrite dans l'épreuve d'endurance. Auteur du deuxième temps des essais, Just Jaeckin partageait la première ligne de la grille de départ à côté de l'AC Cobra de Jean-Claude Andruet et Henri Pescarolo à laquelle elle rendait la bagatelle de 250 ch !

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Diva, un nom prédestiné pour Just Jaeckin, le réalisateur d'Emmanuelle, d'Histoire d'O, de Madame Claude et de Gwendoline. Diva, c'est aussi le nom d'un petit constructeur anglais de voitures de compétition. A l'image de Marcos, Ginetta ou TVR, une marque typiquement britannique lancée par un agriculteur associé à un ingénieur aéronautique australien ! Une affaire très " british "… Les Diva ont glané des victoires de classe (1100 cm3), notamment au Nürburgring et à la Targa Florio.

Sa Diva, Just Jaeckin l'a achetée sur un coup de cœur, il y a treize ans. Depuis, il court à son volant, manifestant à l'égard de sa machine une fidélité digne d'une belle histoire d'amour. Il est vrai que la Diva est une fort jolie voiture, dont les formes évoquent, en plus petit, à la fois l'AC Cobra Daytona et la Ferrari GTO. Entre le pilote et ce gros jouet, qui s'apparente à une Formule 3 carrossée, s'est créée une complicité qui s'est révélée, au fil des ans, d'une grande efficacité sur la piste.

La Diva de Just Jaeckin talonnant l'AC Cobra de Jean-Claude Andruet et Henri Pescarolo
La Diva de Just Jaeckin talonnant l'AC Cobra de Jean-Claude Andruet et Henri Pescarolo G. Bonnafous

Just Jaeckin a commencé à courir au milieu des années 70 avec le Star Racing Team. Après trois saisons passées dans cette écurie animée par Moustache, il s'aligne dans la Coupe R5, où, pendant six ans, il est confronté à des jeunes qui auraient pu être ses fils. Il est ensuite contacté par l'écurie Gentlemen Drivers, qui lui propose de courir en historique. C'est à ce moment qu'il achète la Diva.

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Découverte en France, la voiture avait beaucoup couru et elle se trouvait dans un état catastrophique - entre autres problèmes, le châssis était déformé. La restauration dura un an. Elle fut menée à bien par Jean-Marie Méret, un préparateur de VHC pour les championnats d'Europe et de France, qui continue de la suivre et de l'entretenir.

Construite en 1964, cette Diva modèle F10 (fabriquée à une quinzaine d'exemplaires) est motorisée par un quatre cylindres Ford de 1600 cm3, qui était notamment monté sur la Cortina GT. Avec ses 155 ch, il propulse la voiture au-delà de 200 km/h - avec un pont moyen. La Diva est curieusement dotée d'un châssis tubulaire asymétrique, dont les suspensions sont décalées, et donc différentes d'un côté par rapport à l'autre. Un ensemble complexe fort délicat à restaurer, surtout en l'absence de toute documentation technique. La carrosserie est en polyester.

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Lorsque Just Jaeckin commença à apparaître sur les grilles au volant de cette petite voiture originale, différente, il ne fut guère pris au sérieux par les autres pilotes. D'autant que les débuts furent difficiles : " Pendant quatre ans, je n'ai pas terminé une seule course à cause d'ennuis mécaniques ! ", reconnaît-il. Mais séduit par sa voiture et de caractère persévérant, Just Jaeckin poursuivit l'aventure. Il ne souhaitait pas non plus dépasser le cadre d'un budget raisonnable en faisant l'acquisition d'une machine plus prestigieuse et plus fiable.

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Devenue compétitive et rapide à force de travail, la Diva est aujourd'hui respectée, voire crainte. Elle a remporté de nombreuses épreuves, notamment le Circuit des Remparts d'Angoulême où elle gagne depuis trois ans. Il faut dire qu'une véritable osmose s'est réalisée entre le pilote et sa voiture en treize ans de " vie commune " sur la piste. " C'est une voiture fine à conduire, très précise ", nous confie Just Jaeckin. " Grâce à sa légèreté (530 kilos) et à sa maniabilité, elle s'avère extrêmement agile. Elle est dotée d'excellentes suspensions et son freinage à quatre disques est puissant. Ici, dans la ligne droite, je me fais prendre 150 mètres par les voitures de 400 ch, mais au freinage, je suis un moustique, je tourne autour d'elles, et je continue d'accélérer quand elles sont déjà en train de freiner. Ça les énerve ! Moi, je m'amuse… "

Surtout sur le circuit de Pau, dont le tracé sinueux convient parfaitement à la Diva. Parti en première ligne, Just Jaeckin n'a pu concrétiser ses espoirs dans la course d'endurance du dimanche soir par la faute d'une rupture de transmission intervenue au septième tour. Nous le retrouverons à l'Age d'Or, mais sur un circuit moins favorable à sa voiture.

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Commentaires

avatar de grillon25
grillon25 a dit le 08-08-2011 à 18:57
Superbe voiture cette diva f10.
avatar de grillon25
grillon25 a dit le 08-07-2011 à 19:10
bonjour, etes-vous le jean-marie meret a qui j'ai vendu un chassis de monoplace MARCH 772 en 1983 ? P.E.