Grand Prix de l\'Age d\'Or 2007

Entamées sous la pluie, les festivités du Grand Prix de l’Age d’Or 2007, organisé les 23 et 24 juin sur le circuit de Dijon-Prenois, s’annonçaient sous de bien mauvais auspices. Mais l'arrivée du soleil samedi finit de parfaire ce week-end exceptionnel.

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ALLARD J2X

Gilles Bonnafous le 05/07/2007

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Bien connue, l’Allard J2X de Chris Phillips est l’une des huit J2X à conduite à droite vendues au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth, dont quatre dotées de cette carrosserie classique. Au total, 82 J2X seulement ont été construites, pour la plupart exportées.

Portant le châssis n°J 3053, la voiture est motorisée par un V8 Cadillac à soupapes en tête de 331 c.i. (5,4 litres). Un monstre qui développe de l’ordre de 180 ch avec un gros couple de 44 mkg à 2400 tr/mn. La boîte de vitesses possède quatre vitesses. Avec son gros moteur yankee, la petite Allard dépasse la tonne.

ALLARD
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Son Allard J2X, Chris Phillips l’a acquise en 2006. Il en est le sixième propriétaire. Depuis un an, il la fait courir régulièrement en VHC. La voiture a été achetée neuve en 1952 par Ken Watkins, un pilote qui court alors régulièrement avec l’équipe d’usine. La première année, elle est notamment alignée à Silverstone, où elle prend la cinquième place du classement général, et à Goodwood, où elle se classe première de la catégorie sport.

Au cours des années suivantes, la J2X prendra part à de nombreuses épreuves (Silverstone, Empire Trophy sur l’île de Man, etc.). En 1955, elle change de mains et est surtout engagée dans des courses de côte. La voiture connaîtra trois nouveaux propriétaires, qui ne cesseront de la faire courir. En 1971, elle reçoit le moteur et la boîte de vitesses qui l’équipent aujourd’hui. Elle sera entièrement restaurée en 1999.

Chris Phillips au volant de son Allard
Chris Phillips au volant de son Allard Gilles Bonnafous
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Apparue en 1952, l’Allard J2X est une évolution de la célèbre J2, qui s’est forgé une belle réputation sur les circuits. Lancée en 1949, elle est d’abord équipée du V8 Ford avec lequel elle n’obtient que des résultats médiocres. Ce dernier est vite remplacé par le nouveau V8 Cadillac de 5,4 litres, un excellent moteur, moderne et puissant, grâce auquel les résultats seront spectaculaires.

La J2 s’illustre particulièrement aux 24 Heures du Mans 1950 en terminant sur la troisième marche du podium. Pilotée par le fondateur de la marque, Sydney Allard, et son coéquipier Tom Cole, la voiture — seule Allard engagée — termine derrière les deux Talbot 4,5 litres de Louis Rosier et Meyrat.

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La plupart des J2X sont exportées aux Etats-Unis, dont elles prennent le chemin dépourvues de moteur. Les châssis nus sont motorisés outre-Atlantique par le client : au choix le Cadillac 331 c.i. ou le Chrysler FirePower Hemi.

Une dizaine de J2X dites Le Mans seront construites. Il s’agit de voitures carénées en raison d’un changement de la réglementation FIA interdisant les roues extérieures à la carrosserie. Elle sera dessinée par Zora Arkus Duntov, qui travaillera ensuite sur la Chevrolet Corvette. Ce dernier la pilotera également, au Mans notamment. En effet, deux J2X seront engagées aux 24 Heures de 1952, l’une aux mains de Sydney Allard et Fairman, l’autre confiée à Duntov et Curtis. Elles abandonneront toutes les deux à la quinzième heure. L’année suivante, une J2R, nouvelle évolution de la J2, sera alignée dans la Sarthe, sans succès (abandon précoce à la deuxième heure).

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On ne sait exactement la signification de la lettre X dans l’appellation J2X. Pour certains, elle fait allusion à l’allongement de la voiture (to extend en anglais) dû à l’avancement du moteur dans le châssis pour agrandir le cockpit. Pour d’autres, elle fait référence à l’export pour lequel elle a été conçue.

Il n’est pas contestable par contre qu’en montant un gros V8 américain dans le châssis d’un petit et léger roadster britannique, Sydney Allard apparaît comme le précurseur de l’AC Cobra. D’ailleurs, Carroll Shelby pilota une Allard dans les années cinquante avant d’imiter le constructeur britannique avec le succès que l’on sait.

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