Rétromobile 2001

RENAULT R4, 40 ans déjà

Gilles Bonnafous le 09/02/2001

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Si la Renault R4 n'est pas la Mona Lisa d'une collection, sa place dans histoire de l'automobile française n'est pas mince.

Si la R4 (et non 4L comme on l’entend souvent) n’est pas la Mona Lisa d’une collection, sa place dans histoire de l’automobile française n’est pas mince. D’un point de vue technique comme industriel. Voulue et imaginée dès 1956 par Pierre Dreyfus, la Renault 4 marque une rupture dans l’histoire de la marque au losange. Car le passage du tout à l’arrière à la traction, réalisé dans la foulée de l’Estafette, représente pour la Régie un véritable aggiornamento. Le succès sera à la hauteur du risque. Avec une production totale de 8 135 424 exemplaires, la R4 sera, et de loin, la voiture française la plus produite de l’histoire.

RENAULT R4, 40 ans déjà RENAULT R4, 40 ans déjà

Prenant la succession de la 4 CV, la R4 se veut une voiture d’un type nouveau, essentiellement pratique et à vocation quasi universelle. D’où la présence d’un hayon arrière et d’une surface de chargement plane nécessitant l’adoption de la traction avant. Si, à l’évidence, la 2 CV a inspiré le nouveau cheval de bataille de Billancourt, Pierre Dreyfus veut faire mieux que la petite fille de Javel. Contrairement à cette dernière, la R4 ne sera pas sous-motorisée et elle devra s’exporter. Afin de pouvoir monter des carrosseries différentes et pour favoriser les évolutions du modèle, la structure retenue est celle d’un châssis plateforme sur laquelle vient se boulonner la caisse. Citadine et rurale mais aussi routière, la voiture doit se jouer des ornières sans compromettre le confort de ses occupants. Ces contraintes du cahier des charges, auxquelles s’ajoute la nécessité d’un plancher plat à l’arrière, amène à concevoir une suspension à barres de torsion, complexe et onéreuse. Mais les innovations ne s’arrêtent pas là. La nouvelle Renault supprime également l’entretien régulier et fastidieux. Fini le graissage, finis les contrôles du niveau du radiateur ainsi que l’antigel pour l’hiver. La R4 est la première voiture de série dotée d’un circuit de refroidissement scellé.

C’est en septembre 1961 au Salon de Francfort, puis au Salon de Paris le mois suivant, que la R4 connaît son baptême auprès du grand public. La gamme comprend alors trois modèles. La R4 de base, à vocation surtout utilitaire, est dépourvue de vitres de custode, tandis que la R4 L, mieux équipée et dotée de 6 glaces. A ce duo se joint la R3, une version économique.

Cet éventail est complété en mars 1962 par la R4 Super à la finition "haut de gamme". C’est cette rare version, retrouvée et restaurée par le Patrimoine Renault, qui nous avons choisie pour illustrer notre propos. Outre les nombreux chromes dont elle bénéficie, la Super abandonne au vulgum pecus le hayon utilitaire pour un système inspiré des breaks américains. Dépourvue d’encadrement, la large lunette arrière descend sur des glissières chromées pour s’escamoter à l’intérieur d’une demi-porte. Pour permettre l’ouverture de cette dernière, articulée vers le bas, le pare-chocs s’efface dans un mouvement de bascule. Version éphémère, la Super sera retirée du catalogue en 1963, après deux années d’une carrière discrète.

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