Grand Prix de l'Age d'Or 2004

Pour cette ultime édition organisée sur le circuit de Montlhéry, les amoureux de mécaniques anciennes étaient venus nombreux pour voir évoluer une dernière fois les voitures sur ce monument historique de l'automobile.

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BUGATTI Type 38

Gilles Bonnafous le 19/06/2004

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Superbe dans son habillage en faux cabriolet, la Bugatti Type 38 présente à Montlhéry attirait tous les regards. Son gabarit modeste et sa ligne très élégante en font une petite Bugatti pleine de charme et dépourvue de toute ostentation.

Réalisée par la maison Lavocat-Marceau, à Boulogne, sa carrosserie associe légèreté et sportivité. Offrant quatre vraies places, sa formule de faux cabriolet se compose d’un toit fixe fabriqué en lattes de bois entoilées donnant l’illusion d’une capote. Quant aux compas postiches, ils sont nickelés, la voiture ne possédant aucun chrome. Le pare-brise en deux parties permet d’aérer l’habitacle, tandis que le tableau de bord en bois précieux porte le caractéristique volant Bugatti à quatre branches. De manière assez surprenante, l’ensemble se révèle relativement lourd, la voiture dépassant la tonne.

BUGATTI
Motorlegend.com
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Identique à celui de la 35 A, le huit cylindres en ligne de deux litres du Type 38 développe 70 ch. Doté d’une distribution à un arbre à cames en tête et trois soupapes par cylindre, il est accolé à nouvelle une boîte de vitesses à quatre rapports montée au centre du châssis.

Conçu dans une période de grande activité créatrice à Molsheim, le Type 38 remplace en 1926 le Type 30. Si la cylindrée est identique, l’empattement a été allongé de 27 centimètres. La 38 est surtout la première Bugatti de tourisme à bénéficier de nombreuses améliorations dérivées des modèles de compétition. A l’image de l’essieu avant tubulaire, forgé et poli, qui reprend la forme de celui du Type 35 de Grand Prix — mais il est plein et non creux comme sur les voitures de course. Toutes les Bugatti seront dotées par la suite de cet essieu. La 38 reçoit également de grands tambours de freins d’égal diamètre (33 centimètres) sur les quatre roues. Leur commande est identique à celle des Bugatti de Grand Prix. De même, la forme du radiateur s’avère proche de celui du Type 35.

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La carrière de la 38 sera brève. Deux ans après son lancement, elle s’efface au profit du Type 44 équipé du même châssis mais dont le moteur de trois litres est entièrement nouveau. Sa production se monte à environ 300 exemplaires, plus soixante châssis de la version 38 A dotée d’un compresseur du même type que la 37 A. Aujourd’hui, la 38 est une voiture rare, car peu d’exemplaires ont survécu.

Jean-Pierre a acquis sa 38 alors qu’il était étudiant. Il y a donc un certain temps… La voiture est de 1927. Il l’a trouvée au fin fond de la Gascogne, où elle avait participé pendant des années aux fêtes d’un village avant de terminer sa carrière ez un casseur, d’où Jean-Pierre l’a sauvée. Son état était des plus piteux.

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La précieuse Bugatti a été entièrement restaurée, une aventure longue et à épisodes, qui s’est étalée sur plusieurs dizaines d’années… Elle a vécu des passages répétés chez plusieurs spécialistes, Jean-Pierre ayant rencontré quelques déboires dans la réfection de la mécanique comme de la carrosserie. La sellerie a été refaite à l’identique à partir de la documentation d’époque.

Ce n’est que depuis cinq ans que la voiture a retrouvé sa splendeur d’antan. Jean-Pierre l’utilise fréquemment en compagnie de son épouse, participant à maints rassemblements de voitures de collection. Toutefois, la voiture étant dépourvue d’isolation, la musique du moteur s’avère très présente dans l’habitacle ! Sur un long parcours, le récital finit par être un peu éprouvant…

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