Vie privée : la CNIL étrille les radars-tronçons

Vincent Desmonts le 05/12/2019

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Les enquêteurs de la Commission se sont en effet aperçus que les données recueillies par les radars-tronçons sur les véhicules n'ayant pas commis d'infraction (clichés, numéros d'immatriculation et heures de passage) ne sont pas conservés 24 heures maximum, comme prévu par l'arrêté, mais plus de 13 mois pour les immatriculations complètes, et plus de 4 ans pour les numéros tronqués de deux caractères !

Plus gênant encore, la CNIL a également constaté "un manque de robustesse des mots de passe, une traçabilité insatisfaisante des accès et une gestion insuffisante des droits d'accès à l'application au niveau du prestataire du ministère."

En résumé, le système des radars-tronçons, non content de conserver ad vitam les données personnelles des usagers de la route, les rend en outre potentiellement accessibles à des personnes mal intentionnées !

La CNIL précise que le ministère a trois mois pour se conformer à la loi Informatique et Libertés, avant de s'exposer à des sanctions. Le fait que la Commission se soit fendue d'un communiqué de presse pour rendre publique cette mise en demeure laisse penser que l'Intérieur se croit au-dessus des lois...