le 21/10/2008
Aux antipodes de la défunte fusion entre DaimlerBenz et Chrysler, présentée alors comme l'union puissante de deux géants de l'automobile, ce mariage annoncé a des relents d'alliance de la dernière chance.
Ce que lorgne GM chez Chrysler, ce ne sont pas tant les capacités industrielles (en surnombre chez les deux groupes) ou les synergies possibles (les deux géants sont en concurrence frontale sur tous les marchés) que... la jolie cagnotte dont dispose Chrysler. En août dernier, la firme au Pentastar avait annoncé disposer de 11,7 milliards de dollars de liquidités (8,83 milliards d'euros). Une aubaine pour General Motors, qui « brûle » jusqu'à un milliard de dollars chaque mois dans le contexte de crise actuel ! Cet argent frais permettrait de gagner du temps, à l'heure où les banques rechignent à accorder des crédits, a fortiori à un groupe aussi mal portant que General Motors.
L'argent est d'ailleurs au cœur des négociations actuelles : selon des sources proches du dossier, GM aurait même du mal à monter un financement assez solide pour racheter les 80% de Chrysler que détient Cerberus.
Mais le plus dur restera à venir : ce rachat scellerait le destin de Chrysler, marque fondée en 1925. Quelque 40 000 emplois sont menacés dans les états du Michigan et de l'Ohio.