Fusion FCA-Renault : le groupe italo-américain retire son offre

Cédric Morançais le 06/06/2019

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Pourtant, par la voie de Bruno Lemaire, Ministre de l'économie, l'Etat français, actionnaire du groupe Renault à hauteur de 15,1 %, déclarait accueillir « avec ouverture » cette offre. Naturellement, des garanties étaient demandées, notamment concernant « la préservation des emplois et des sites industriels en France ». Une garantie que le Gouvernement italien avait également demandée. Ce dernier avait d'ailleurs critiqué la position de son homologue français, se demandant « de quel droit, dans l'Europe du libéralisme et des privatisations, l'Etat français peut-il négocier des sièges au conseil d'administration d'une entreprise automobile ? ».

De son côté, Gérald Darmanin, Ministre du budget, indiquait que la France n'était pas fermée à une reprise des négociations. Et si, au-delà des enjeux industriels et financiers, cet échec, le premier de Jean-Dominique Senard, patron du groupe au Losange depuis l'éviction de Carlos Ghosn, était surtout politique ? Les relations entre Paris et Rome sont, ce n'est pas une surprise, très tendues depuis plusieurs mois.

Cette annonce sonne comme un coup dur pour le groupe Renault, qui voyait avec cette fusion la possibilité de redevenir l'égal de son allié Nissan. Le groupe japonais trouve, en effet, que les rapports de force au sein de l'Alliance sont largement faussés, ses poids industriel (quasiment 7 millions de véhicules vendus en 2018 contre moins de 4 pour Renault, Dacia, Lada et Samsung Motors inclus) et financier étant largement supérieurs. Officiellement, Nissan n'était d'ailleurs pas opposé à l'idée d'une fusion FCA-Renault, source colossale d'économies d'échelle notamment en matière de développement de nouvelles technologies. Toutefois, les deux représentants du groupe siégeant au conseil d'administration du groupe Renault n'avaient pas donné leur accord à ce projet.